Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Marquet de Vasselot, Jean Joseph: Le trésor de l'Abbaye de Roncevaux, 2
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0350

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE TRÉSOR DE L’ABBAYE DE RONCEVAÜX

321

c-ore ne lui ressemblent-elles que d’une manière très vague. Parmi
les rares Vierges assises, en pierre ou en marbre, de cette époque,
que nous possédons, celles qui en diffèrent le moins1 sont peut-être
celles du Louvre, celle de Sens, et celle qui faisait partie autrefois
de la collection Nollct2. Parmi les ivoires, nous ne trouvons pas non
plus une Vierge assise tout à fait de même style; celles de l’ancienne
collection Bligny, du Musée de Cluny3, de Villeneuve-les-Avignon,
ou de la collection Oppenheim4, ne peuvent guère en être rap-
prochées.

C’est seulement parmi les sculptures en bois que nous trouvons
des Vierges assises ressemblant un peu à celle de Roncevaux. Cela
est d’ailleurs tout naturel, car dans toutes les pièces d’orfèvrerie
fabriquées comme l’est la Vierge miraculeuse, l’argent ne forme que
le revêtement extérieur d'une figure en bois complètement achevée.
Dans l’intéressante Vierge de la collection de M. Albert Bossy, le
manteau et la robe forment, le long de la jambe droite et entre les
genoux, des plis tout à fait semblables à ceux que nous voyons à
Roncevaux. Enfin, l’allure générale de notre statue se retrouve,
d’une façon approximative, dans la Vierge assise, en chêne, qui a fait
partie de la collection de M. Charles Stein, et qui est conservée au-
jourd’hui au musée Wallraf-Richartz, à Cologne 5 6.

La Vierge de Roncevaux peut, on le voit, êlre comptée parmi les
plus importantes pièces d’orfèvrerie du moyen âge qui nous aient
été conservées. Elle affirme avec éclat, par l’ampleur de son style,
l’habileté des artistes toulousains. Son auteur peut être considéré
comme l’égal des plus grands orfèvres de son temps.

Il est curieux de voir ce que pensait d’une pareille œuvre un
écrivain espagnol du xvm° siècle. Voici ce qu’en a dit don Juan de
Villafane, dans son Compendio historico \de las Imagenes delà San-
tissima Virgen en Espana, publié en 1740 °. Cette statue, écrit-il,
est d’une fabrication admirable : « on a observé que jamais les pein-
tres ni les sculpteurs n’ont pu copier l’image de Notre-Dame en lui

1. Elles semblent d’ailleurs un peu postérieures.

2. Gemældc-Sammlung F. Terzer in Wicn, itncl Ætiquitæten-Sammlung E.
Nollet in Paris. Wien, 1891, in-8°, no 298 et pi.

3. Du Sommerard, catalogue cité, n° 1061.

4. E. Molinier, Histoire générale des arts appliqués à l'industrie, tome I : Les
Ivoires. Paris, 1896, in-f°, p. 183, 186, 187.

5. Catalogue de la collection Ch. Stein. Paris, 1886, petit in-4°, n° 8 et p. b, fig.

6. Cf. Fuentes y Ponte, ouvr. cité., p. 240-241.

XVIII. — 3e PÉRIODE. 4,1
 
Annotationen