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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 2
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Dukas, Paul: "Fidelio"
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0153

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Tout d'abord j'ai regretté, pour les raisons que je donnais tout
à l'heure, qu'on n’eût pas conservé à la mise en valeur d’un tel chef-
d’œuvre tout le caractère d'authenticité désirable. J’ai déploré que la
gradation de sentiments, si bien ménagée, qui résulte de la succession
des morceaux, eut disparu par suite de la scission de chaque acte en
deux. Et, si sobrement écrits, si discrets que soient les récitatifs de
M. Gevaert, je n’ai pu m’empêcher de trouver que, par instants, ils
tenaient encore trop de place. Les traditions de l’Opéra-Comiquc
ne s’opposaient nulle-
ment, je crois, à ce qu’on
fit du texte de Treitschkc
une adaptation assez lit-
téraire pour qu’on put la
réciter.

Il me semble bien,
en revanche, que jamais
Mme Rose Caron n’a fait
de création plus complète
que celle du personnage
de Léonore. L’accent de
sa voix si pénétrante,
d’un charme étrange et
comme maladif, se prête
à merveille aux infle-
xions les plus diverses :
crainte, espoir, mélan-
colie, fierté douloureuse,
joie extatique ; toute la
série des émotions éprou-
vées par l’héroïne dans sa douloureuse ascension vers la lumière,
toutes les nuances de sentiment dont se compose cette dramatique
figure, l’une des plus belles, l’une des plus typiques qui soient au
théâtre, tout, jusqu’aux intentions les plus délicates du maître,
Mm0 Caron l'a saisi et exprimé avec l'autorité d’une grande artiste.
Ajoutons à cela que le travesti lui sied à ravir et qu’elle le porte
avec une aisance et une distinction parfaites.

11 faut citer encore M. Beyle, dans le rôle de Rocco : il le met
bien en valeur et fait adroitement ressortir le caractère de rudesse,
tempérée de bonhomie, que la musique compose au personnage
sur les paroles insignifiantes que lui prête le livret.

ESQUISSE PO UH UAIP. DE U I. O H E S T A N

Autographe de Beethoven.

(Collection de M. Charles Malherbe.)
 
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