Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 21.1899)

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LES SALONS DE

AVANT-PROPOS

Il est assez hardi de venir parler des choses
d’art dans un cercle d’artistes, lorsqu’on n’a pas
d’autre titre pour cela qu’une curiosité vive de
l’homme intérieur. S’être cantonné dans ce travail
silencieux et sans livres que l’on fait en se
promenant ; ne pas se satisfaire de l’amusante
diversité des individus, des époques, des races,
mais la fouiller jusqu’à retrouver en dessous ce
même homme ordinaire et familier que nous sentons,
vous et moi, vivre au fond de nous ; — j’avoue que
c’est être faiblement équipé pour apprécier congrû-
ment les tableaux et les statues. Je n’apporte pour-
tant ici pas grand’chose d’autre.

J’ignore les moyens spéciaux de l’art. J’ai vu,
dans son atelier, plus d’un ami sculpter ou peindre ;
mais j’épiais moins ses mains que ses yeux. La
qualité de l’émotion, c’est à quoi j’étais attentif.

J’ai là un petit ouvrage d’Eugène Carrière : une
mère, tenant son enfant couché contre elle, s’est


XIX. — 3' PÉRIODE.

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