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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 36.1906

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Nr. 3
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Nr. 4
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Jacobsen, Emil: Quelques maîtres des vieilles écoles néerlandaise et allemande à la Galerie de Bruxelles, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24818#0320

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300

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Bourgogne, I, p. 49), il y avait à Bruxelles, au service de Rogier,
un jeune peintre du nom de Haync.

Ce qui est de Memling dans notre triptyque n’a pas échappé à
M. Kaemmerer. On est donc en droit de penser que la conclusion qui
voit ici une œuvre commune n’a rien d’exagéré. Il existe, en effet,
en matière de critique d’art des affirmations moins bien fondées.
Les singularités de style qui, selon Kaemmerer, parlent en faveur
du maître brabantois et contre Memling, comme la façon de traiter
le fond de paysage et la végétation, la conformation poreuse de la
pierre, qui fait çà et là l’effet d’uuc éponge pétrifiée, n’ont force de
preuve que contre la prétention à voir dans cette œuvre d’art un
travail tout personnel de Memling. On n’a pas lieu d’être surpris
si, dans une composition commune à Rogier et à Memling, appa-
raissent les particularités de Rogier. A mon sens, la manière de
Memling se montre surtout dans le volet droit. La figure jeune et
chaste de sainte Catherine a beaucoup de lui. De même celle de
saint Jean-Baptiste, qu’on retrouve toute pareille dans plusieurs
toiles du maître. Sainte Barbe tient autant de l’un que de l’autre.
Les arbres bas et arrondis du paysage sont identiques à ceux qui se
montrent au fond du portrait voisin de Moreel et de sa femme. Les
lumières sont aussi disposées de la même manière. Enfin nous re-
trouvons des rochers analogues dans le Martyre cle saint Sébastien.
Quant aux grisailles à l’extérieur des volets, elles ont du Memling
bien défini; il suffit de les comparer, par exemple, aux volets d’autel
correspondants de l’église Sainte-Marie à Dantzig. En revanche, au
panneau central et même au volet gauche (intérieur), c’est Rogier
qui l’emporte. Il n’y a que les couronnes arrondies des arbres qui
soient pareilles sur les trois panneaux. Puis l’on constate encore
une évidente analogie entre la vue de la ville sur le tableau central
et celle qu’offre le Martyre de saint Sébastien. En conséquence,
on a quelque droit de définir cet ouvrage en disant qu’il est sorti de
l’atelier de Rogier, mais a été exécuté très probablement en commun
avec son élève Memling1.

EM IL J ACOBSEN

(La suite prochainement.)

1. Dans la 2e éd. de son catalogue, M. Wauters attribue ce triptyque, d’un
caractère tout à fait flamand, à un peintre italien inconnu, « Buzatta de Milano »,
élève prétendu de Rogier van der Weyden. Il faut attendre, pour discuter cette
attribution, la nouvelle édition du Catalogue historique et descriptif que l’auteur
nous promet.
 
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