18 CENTIMES
LE GRELOT
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tages qui leur seront indiqués sur demande.
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Aux différents Journaux
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à tous les autres journaux de Paris donnent éga-
lement droit à la Prime pendant un temps plus ou
moins long.
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mandats ou chèques doivent être au nom de
M. MADRE, gérant du Grelot, 81, rue Neuve-des-
Petits-Champs, à Paris.
Le Mandat Impératif
Notre ami Cocardeau, député sortant, et,
comme nous l'avons vu dans notre dernier
numéro, chers lecteurs, des plus désireux ds
rentrer, se dispose à pénétrer dans le logis de
Courtepointe, électeur influent et disposant
d'un nombre imposant de voix.
Courtepointe est un fermier cossu dont il
importe d'avoir le concours.
Cocardeau est donc prêt à tous les sacri-
fices.
Il frappe.
Oh ne répond pas.
Il refrappe.
Silence.
Mais il ne s'agit pas de barguigner. Il est
venu pour voir Courtepointe, il le verra.
Cocardeau pousse la porte.
Au moment où il met le pied dans la mai-
son, un seau, artistemeni disposé au-dessus
de la porte, déverse sur sa tête un contenu
qui n'est pas des plus odorants.
Cocardeau pousse un rugissement.
A ce moment, de vigoureux éclats de rire
retentissent et Courtepointe entre en se tenant
les côtes.
— Faites pas attention, m'sieu Cocardeau,
s'érie le digne paysan... c'est une farce de
mon gas... Quand il a su que vous veniez, il
s'a dit comme ça : faut que je fasse une farce
à m'sieu Cocardeau.., mais là, une bonne!...
ah! ah ! ah!... et il a imaginé celle-la... elle est
drôle, pas vrai?... ah! ah! ah!
Cocardeau, bien décidé à tout supporter,
ait semblant de se rouler, en disant :
f
— Extrêmement drôle, mon ami!... Tout ce
qu'il y a de plus amusant... Ah! il a joliment
de l'esprit, votre petit dernier!...
— Vous êtes ben honnête, m'sieu Cocar-
deau.
— Il ira loin !
— Ça, c'est un fait qu'il est d'un cocasse!...
je n'sais pas de qui il tient ça.
— Mais... de vous, probablement.
Puis, tout en s'essuyant, Cocardeau ajoute à
part lui :
— Une fois nommé, si jamais je te rencon-
tre au coin d'une rue écartée, petit garne-
ment!... Ce que tu feras connaissance avec la
semelle de ma botte!...
Courtepointe a offert une chaise à Cocar-
deau et fait venir deux bouteilles et deux
verres.
On s'asseoit.
— Et qu'est-ce qu'il me vaut le plaisir de
vous voir, à ce matin, not' député?
— Mais, mon ami... je venais... pour la pe-
tite affaire...
— Ah! oui... les élections.
— C'est ça.
— Dites donc, m'sieu Cocardeau, il paraît
que ça n'est pas mauvais,le métier... puisque
vous voulez en tâter encore, hein? à vot'
santé!
— A la vôtre. Mais, pas trop... on a beau-
coup de mal, allez!... Mais le patriotisme... le
sentiment du devoir.., la conviction d'être
utile à son pays... à ses concitoyens...
— Bon... bon... compris... et vous voudriez
ma voix, m'sieu Cocardeau ?
— Je crois avoir tout fait pour la mériter de
nouveau, digne Courtepointe 1
— A vot' santé!
— A la vôtre!
Ici, une pause.
Courtepointe se gratte le nez.
Cocardeau le regarde en dessous avec une
certaine inquiétude.
Au bout d'un instant, le madré paysan re-
prend la parole.
— C'est que j' vas vous dire...
— Dites, mon cher Courtepointe.
— Faudrait, mon cher, accepter un man-
dat... un mandat... impératif... vous compre-
nez?
— Parlez.
— Ainsi, par exemple...
— La réduction du service militaire?
— Oui... et puis... mon vin n'est pas fa-
meux.
— Mais si... mais si...
— Laissez donc!... une vraie piquette!...
faudrait prendre l'engagement de m'en en-
voyer du vôtre... oh! du chouette!... je le
connais... trois ou quatre pièces.
— Vous les aurez. C'est entendu... Quant
au rétablissement du divorce, je vous pro-
mets...
— Naturellement. Ça se doit... et j'y compte
bien... Mais en dehors de ça... il y a,à côté de
vot' champ un p'tit lopin de terre qui me con-
viendrait joliment!... ça m'arrondirait au
midi, yoyez-vous... et j'y mettrais d'la pomme
de terre.
— On s'arrangera pour le lopin, père Cour-
tepointe... Quant à l'inamovibilité de la ma-
gistrature.
— Oh! ça... il me la faut!... c'est convenu...
pardine !... mais ça n'empêche que le vin et le
lopin de terre...
— Vous les aurez... foi de Cocardeau!
— Comme ça, on peut s'arranger!...
— Maintenant, j'ai une assez belle montre;
vous savez, pour peu qu'elle vous soit agréa-
ble?...
— Très ben, m'sieu Cocardeau... du reste,
je n' dis pas non.
— Ainsi, je puis compter sur votre voix...
et celle de vos amis?
— Topez-là!... Mais ne croyez pas, au moins,
m'sieu Cocardeau, que l'intérêt personnel y
soit pour quelque chose ?
— Jamais de la vie !... vous me donnez un
mandat... je l'accepte... voilà tout.
— Et allez donc!... Maintenant si la France
se plaint...
Elle sera bigrement difficile !
Nicolas Flammèche.
BLAGUES ET GNONS
Une jolie phrase de débutd'articledeM.Lau-
rent, dans Paris :
— Avant de naître, ce journal a été baptisé.
Le fait n'a rien en soi d'extraordinaire. Un
lapin à qui s'imaginerait un journal parais-
sant sans titre et ne s'en choisissant un qu a
son quatrième ou à son cinquième numéro.
X
M. de Grandlieu vient d'hériter d'un joli
surnom :
Philippe de Petitelatrine.
Notez que c'est au Figaro même qu'on l'a
baptisé ainsi.
Il n'y a que les amis, voyez-vous, pour avoir
de ces gracieusetés-là.
X
Dans le XIVe arrondissement, le parti gam-
bettiste passe le séné aux électeurs.
Reste à savoir si ceux-ci le lui rendront en
lui passant le Casse (Germain).
X
L'assassin du colonel Jonquières, Caracava,
vient d'être exécuté à Alger.
Un reporter, narrant ce drame, a pondu
cette jolie petite phrase :
— « Quelques rares privilégiés assistaient à
cette sombre cérémonie. »
L'aimable écrivain compte-t-il parmi lesdits
privilégiés celui qui était le mieux placé pour
recevoir la principale impression : Caracava?
X
On vient d'essayer un nouveau cuirassé
l'Amiral Duperré.
Les expériences n'ont pas été satisfaisantes.
La faim fait sortir le loup du bois, et la
sottise des ingénieurs de l'Etat fait sortir les
loups du fer.
X
Une jolie phrase de Spuller en pleine réu-
nion publique :
— En vous faisant l'honneur de me rendre
parmi vous.
Comme cela rappelle ce parvenu imbécile et
imbu de sa supérioriié, qui terminait ainsi
ses épistoles :
— « Je reçois vos salutations.
X
Une phrase de la France, pour l'instant,
archi-ministérielle :
— A la rentrée des Chambres, le ministère
déposera un projet...
Oui, mais avant le projet, il se pourrait bien
que quelque chose fût déposé.
Le ministère 1
X
Ce vieux diable de Bazaine serait, paraît-il,
en train de se faire ermite.
La dévotion de son espagnole de femme l'a
gagné.
Bientôt, il ne sortira plus de la Sainte Table
et dira plus de dizaines de chapelet en un
jour que Trochu lui-même en un mois.
Le sinistre gredin aura beau faire :
Un million de messes castillanes ne rachè-
teront jamais la Metz de Lorraine!
Au Japon, sur 23 cuirassés achetés un nom-
bre respectable de millions, 7 seulement sont
valides.
Décidément, si l'on voulait créor un port des
invalides destiné aux cuirassés hors de service
il faudrait lui donner des dimensions incom-
parablement supérieures à celles, déjà si bel-
les, de la rade de Brest.
X
Suivant le Sport, le gibier, assez abondant
cette année, est on ne peut plus heureux.
Pensez donc : au lieu de crever obscuré-
ment de la gelée et de la faim, il aura l'hon-
neur de tomber glorieusement (sic) sous le
plomb de chasseurs titrés.
Et de plus il aura l'honneur d'être cité dans
les journaux de sport mondain.
Cerfs, chevreuils, loups, renards, lièvres, la-
pins, perdreaux, faisans, coqs de bruyère, di-
tes-le vous et vous le redites.
Comme il est toujours vrai, l'éternel disti-
que de La Fontaine :
"Vous leur fîtes, Seigneur,
En les croquant beaucoup d'honneur.
X
Notre ami, l'éditeur René Martin, a trouvé
un joli mot pour peindre Th. de Banville :
« Sous-Th Gautier aux phrases interminables,
mais pliant sous leur lourde élégance comme
une Allemande sous ses oripeaux de mauvais
goût. »
Il l'appelle « forgeron d'étoiles. »
Lisez les articles interminables qu'il écrit
en tête du G il Blas — si vous en avez le cou-
rage — et dites-nous ensuite si ce n'est pas
absolument cela !
Buridan.
GAZETTE DE MONTRETOUT
Aux urnes, citoyens !
Il y a en France toute une légion d'indivi-
dus qui pousseraient des cris wagnériens, si
l'on s'avisait de mutiler ou même dé restrein-
dre le suffrage universel, et qui, les jours de
vote, désertent sans vergogne le champ de ba-
taille électoral pour s'en'aller, les uns taquiner
le goujon
Dans les prés fleuris
Qu'arrose la Seine,
les autres faire une promenade en vélocipède
à Saint-Mandé ; d'autres, enfin, cascader à la
Cascade et à la Vacherie d'Auteuil,1 avec une
demi-douzaine de cascadeuses et de vaches
avachies !
Et puis, le lendemain, ces jolis citoyens
pour rire s'étonnent que tel candidat ait échoué
de vingt voix, que telle élection soit soumise
au ballottage 1
Messieurs les abstentionnistes, vous nous la
baillez belle I Car
C'est à vous, s'il vous plait, que ce discours s'a-
[dresse,
à vous les apôtres de l'indifférence en matière
politique.
Ah ! l'éducation électorale du peuple fran-
çais est lente à se faire! Et j'ai grand'peur
qu'elle ne se fasse jamais complètement,
si quelques députés énergiques ne prennent à
l'ouverture même de la prochaine session l'i-
nitiative d'un projet de loi déclarant le suf-
frage universel obligatoire :
Article unique. — Attendu que tout ci-
toyen français, jouissant de ses droits politi-
ques, n'a le droit de se désintéresser aux
affaires du pays ; attendu que le vote n'est pas
moins important que le tirage au sort ; —
quiconque ne remplira pas ses devoirs d'élec-
teur sera considéré comme déserteur et puni
selon les rigueurs de la loi.
De cette façon, on mettrait un terme à la
jolie plaisanterie qui consiste à se contenter
« comme expression delà volonté nationale, »
du tiers plus un des électeurs inscrits !
Votez pour qui vous voudrez, sacrédié, mais
votez, votez, votez.
Aux urnes, citoyens ! Pour les élections
Votons et blackboulons toutes réactions!
43 Iles a vendre.
Chose étrange 1 alors que le prince Napo-
léon cherche un trône ; alors que Chambord et
don Carlos seraient si heureux de porter la
couronne du martyre ! Il se trouve un roi, un
puissant monarque, souverain de 13 îles (dont
huit inhabitées) désireux de céder ses domai-
nes au plus juste prix.
J'ai nommé Kalakaua 1er, roi des îles Sand-
wich.
Sa noire Majesté voudrait se fixer en Eu-
rope pour y vivre à sa guise'des rentes de ses
sujets.
Evidemment le roi commis-voyageur a ou-
blié, en partant,d'aviser les population d'Ho-
nolulu de son désir ie leur trouver un nou-
veau maître 1
Toujours est-il que des propositions ont été
faites à Bismark qui a répondu que les Alle-
mands n'étaient pas colonisateurs ; à M. Bar-
thélémy Saint-IIilairequi a invoqué les diffi-
cultés tunisiennes ; à M. Gladstone enfin qui
eût été prêt à entrer en pourparlers pour s'a-
dapter (selon l'expression anglaise) les 13 îles
d'Hawaïa si les Etats-Unis n'avaient illico
mis leur veto sur le marché, le cabinet de
Washington ayant rappelé à celui de Dow-
ning-Street que, depuis vingt-deux ans, les
lies Sandwich étaient sous le protectorat des
Etats-Unis.
Voilà donc Kalakaua obligé de retourner chez
lui monarque comme devant.
Il est vrai que comme consolation ce roi
malgré lui emporte le souvenir de l'aimable
réception que lui ont faite les gérants du Fi-
garo.
Magnard lui a montré la salle des dépêches ;
Périvier lui a fait souscrire un abonnement et
de Rodays a pnésenté la petite facture.
Kalakaua ce nègre plus ultra est arrivé à Pa-
ris dans un mauvais moment. La période
électorale a empêché les badauds parisiens,
tout à Louise Michel,de lui faire en ce moment
les honneurs de la capitale.
M. Grévy a dû lui-même partir pour Mont-
sous-Vaudrey sans avoir eu le plaisir de serrer
les phalanges du monarque océanien.
Ce dernier part pour Lisbonne et nous re-
viendra le 25, après les élections.
C'est alors que nous lui donnerons fêtes sur
fêtes et soirées sur soirées.
Et s'il consent à nous faire l'honneurde rester
dans nos murs jusqu'à l'hiver, il aura le plai-
sir de se voir mis à la scèna comme compère
de toutes les Revues de fin d'année.
Les marchands de cirage mettront sa noire
binette sur leurs prospectus.
Et le charcutier du faubourg Montmartre
fera peindre son portrait en pied sur
l'enseigne de sa boutique: A la Renommée
des Sandwichs.
Et maintenant, Parisiens, défiez-vous! Un
photographe peu scrupuleux est en train de
vous vendre des portraits de Cochinat pour
des photographies de Kalakaua.
Quelle noirceur !
I.e Marquis et son cocher.
Le marquis de La Fleur des Pois fait atteler
pour se rendre au scrutin.
En route, il s'adresse à son cocher ;
— La Fleur, dit-il, pour qui votez-vous?
— Pour M. Batriboul, candidat opportu-
nisse-
— Moi, je vote pour le duc d'Enface.
— Eh bien, si nous rentrions au château,
reprend le cocher, ce n'est pas la peine de fati-
guer les chevaux pour aller jusqu'au village,
puisque nos votes s'annulent !
Ciuibollardiana.
Toujours progressiste, Guibollard, qui a la
déveine de demeurerentre Asnièreset Maisons-
Laffite, vient d'envoyer à la Compagnie de
l'Ouest une pétition pour demander que l'on
adopte, à l'avenir, un système de locomotives
à sifflets silencieux.
montretout.
LE GRELOT
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Le Mandat Impératif
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numéro, chers lecteurs, des plus désireux ds
rentrer, se dispose à pénétrer dans le logis de
Courtepointe, électeur influent et disposant
d'un nombre imposant de voix.
Courtepointe est un fermier cossu dont il
importe d'avoir le concours.
Cocardeau est donc prêt à tous les sacri-
fices.
Il frappe.
Oh ne répond pas.
Il refrappe.
Silence.
Mais il ne s'agit pas de barguigner. Il est
venu pour voir Courtepointe, il le verra.
Cocardeau pousse la porte.
Au moment où il met le pied dans la mai-
son, un seau, artistemeni disposé au-dessus
de la porte, déverse sur sa tête un contenu
qui n'est pas des plus odorants.
Cocardeau pousse un rugissement.
A ce moment, de vigoureux éclats de rire
retentissent et Courtepointe entre en se tenant
les côtes.
— Faites pas attention, m'sieu Cocardeau,
s'érie le digne paysan... c'est une farce de
mon gas... Quand il a su que vous veniez, il
s'a dit comme ça : faut que je fasse une farce
à m'sieu Cocardeau.., mais là, une bonne!...
ah! ah ! ah!... et il a imaginé celle-la... elle est
drôle, pas vrai?... ah! ah! ah!
Cocardeau, bien décidé à tout supporter,
ait semblant de se rouler, en disant :
f
— Extrêmement drôle, mon ami!... Tout ce
qu'il y a de plus amusant... Ah! il a joliment
de l'esprit, votre petit dernier!...
— Vous êtes ben honnête, m'sieu Cocar-
deau.
— Il ira loin !
— Ça, c'est un fait qu'il est d'un cocasse!...
je n'sais pas de qui il tient ça.
— Mais... de vous, probablement.
Puis, tout en s'essuyant, Cocardeau ajoute à
part lui :
— Une fois nommé, si jamais je te rencon-
tre au coin d'une rue écartée, petit garne-
ment!... Ce que tu feras connaissance avec la
semelle de ma botte!...
Courtepointe a offert une chaise à Cocar-
deau et fait venir deux bouteilles et deux
verres.
On s'asseoit.
— Et qu'est-ce qu'il me vaut le plaisir de
vous voir, à ce matin, not' député?
— Mais, mon ami... je venais... pour la pe-
tite affaire...
— Ah! oui... les élections.
— C'est ça.
— Dites donc, m'sieu Cocardeau, il paraît
que ça n'est pas mauvais,le métier... puisque
vous voulez en tâter encore, hein? à vot'
santé!
— A la vôtre. Mais, pas trop... on a beau-
coup de mal, allez!... Mais le patriotisme... le
sentiment du devoir.., la conviction d'être
utile à son pays... à ses concitoyens...
— Bon... bon... compris... et vous voudriez
ma voix, m'sieu Cocardeau ?
— Je crois avoir tout fait pour la mériter de
nouveau, digne Courtepointe 1
— A vot' santé!
— A la vôtre!
Ici, une pause.
Courtepointe se gratte le nez.
Cocardeau le regarde en dessous avec une
certaine inquiétude.
Au bout d'un instant, le madré paysan re-
prend la parole.
— C'est que j' vas vous dire...
— Dites, mon cher Courtepointe.
— Faudrait, mon cher, accepter un man-
dat... un mandat... impératif... vous compre-
nez?
— Parlez.
— Ainsi, par exemple...
— La réduction du service militaire?
— Oui... et puis... mon vin n'est pas fa-
meux.
— Mais si... mais si...
— Laissez donc!... une vraie piquette!...
faudrait prendre l'engagement de m'en en-
voyer du vôtre... oh! du chouette!... je le
connais... trois ou quatre pièces.
— Vous les aurez. C'est entendu... Quant
au rétablissement du divorce, je vous pro-
mets...
— Naturellement. Ça se doit... et j'y compte
bien... Mais en dehors de ça... il y a,à côté de
vot' champ un p'tit lopin de terre qui me con-
viendrait joliment!... ça m'arrondirait au
midi, yoyez-vous... et j'y mettrais d'la pomme
de terre.
— On s'arrangera pour le lopin, père Cour-
tepointe... Quant à l'inamovibilité de la ma-
gistrature.
— Oh! ça... il me la faut!... c'est convenu...
pardine !... mais ça n'empêche que le vin et le
lopin de terre...
— Vous les aurez... foi de Cocardeau!
— Comme ça, on peut s'arranger!...
— Maintenant, j'ai une assez belle montre;
vous savez, pour peu qu'elle vous soit agréa-
ble?...
— Très ben, m'sieu Cocardeau... du reste,
je n' dis pas non.
— Ainsi, je puis compter sur votre voix...
et celle de vos amis?
— Topez-là!... Mais ne croyez pas, au moins,
m'sieu Cocardeau, que l'intérêt personnel y
soit pour quelque chose ?
— Jamais de la vie !... vous me donnez un
mandat... je l'accepte... voilà tout.
— Et allez donc!... Maintenant si la France
se plaint...
Elle sera bigrement difficile !
Nicolas Flammèche.
BLAGUES ET GNONS
Une jolie phrase de débutd'articledeM.Lau-
rent, dans Paris :
— Avant de naître, ce journal a été baptisé.
Le fait n'a rien en soi d'extraordinaire. Un
lapin à qui s'imaginerait un journal parais-
sant sans titre et ne s'en choisissant un qu a
son quatrième ou à son cinquième numéro.
X
M. de Grandlieu vient d'hériter d'un joli
surnom :
Philippe de Petitelatrine.
Notez que c'est au Figaro même qu'on l'a
baptisé ainsi.
Il n'y a que les amis, voyez-vous, pour avoir
de ces gracieusetés-là.
X
Dans le XIVe arrondissement, le parti gam-
bettiste passe le séné aux électeurs.
Reste à savoir si ceux-ci le lui rendront en
lui passant le Casse (Germain).
X
L'assassin du colonel Jonquières, Caracava,
vient d'être exécuté à Alger.
Un reporter, narrant ce drame, a pondu
cette jolie petite phrase :
— « Quelques rares privilégiés assistaient à
cette sombre cérémonie. »
L'aimable écrivain compte-t-il parmi lesdits
privilégiés celui qui était le mieux placé pour
recevoir la principale impression : Caracava?
X
On vient d'essayer un nouveau cuirassé
l'Amiral Duperré.
Les expériences n'ont pas été satisfaisantes.
La faim fait sortir le loup du bois, et la
sottise des ingénieurs de l'Etat fait sortir les
loups du fer.
X
Une jolie phrase de Spuller en pleine réu-
nion publique :
— En vous faisant l'honneur de me rendre
parmi vous.
Comme cela rappelle ce parvenu imbécile et
imbu de sa supérioriié, qui terminait ainsi
ses épistoles :
— « Je reçois vos salutations.
X
Une phrase de la France, pour l'instant,
archi-ministérielle :
— A la rentrée des Chambres, le ministère
déposera un projet...
Oui, mais avant le projet, il se pourrait bien
que quelque chose fût déposé.
Le ministère 1
X
Ce vieux diable de Bazaine serait, paraît-il,
en train de se faire ermite.
La dévotion de son espagnole de femme l'a
gagné.
Bientôt, il ne sortira plus de la Sainte Table
et dira plus de dizaines de chapelet en un
jour que Trochu lui-même en un mois.
Le sinistre gredin aura beau faire :
Un million de messes castillanes ne rachè-
teront jamais la Metz de Lorraine!
Au Japon, sur 23 cuirassés achetés un nom-
bre respectable de millions, 7 seulement sont
valides.
Décidément, si l'on voulait créor un port des
invalides destiné aux cuirassés hors de service
il faudrait lui donner des dimensions incom-
parablement supérieures à celles, déjà si bel-
les, de la rade de Brest.
X
Suivant le Sport, le gibier, assez abondant
cette année, est on ne peut plus heureux.
Pensez donc : au lieu de crever obscuré-
ment de la gelée et de la faim, il aura l'hon-
neur de tomber glorieusement (sic) sous le
plomb de chasseurs titrés.
Et de plus il aura l'honneur d'être cité dans
les journaux de sport mondain.
Cerfs, chevreuils, loups, renards, lièvres, la-
pins, perdreaux, faisans, coqs de bruyère, di-
tes-le vous et vous le redites.
Comme il est toujours vrai, l'éternel disti-
que de La Fontaine :
"Vous leur fîtes, Seigneur,
En les croquant beaucoup d'honneur.
X
Notre ami, l'éditeur René Martin, a trouvé
un joli mot pour peindre Th. de Banville :
« Sous-Th Gautier aux phrases interminables,
mais pliant sous leur lourde élégance comme
une Allemande sous ses oripeaux de mauvais
goût. »
Il l'appelle « forgeron d'étoiles. »
Lisez les articles interminables qu'il écrit
en tête du G il Blas — si vous en avez le cou-
rage — et dites-nous ensuite si ce n'est pas
absolument cela !
Buridan.
GAZETTE DE MONTRETOUT
Aux urnes, citoyens !
Il y a en France toute une légion d'indivi-
dus qui pousseraient des cris wagnériens, si
l'on s'avisait de mutiler ou même dé restrein-
dre le suffrage universel, et qui, les jours de
vote, désertent sans vergogne le champ de ba-
taille électoral pour s'en'aller, les uns taquiner
le goujon
Dans les prés fleuris
Qu'arrose la Seine,
les autres faire une promenade en vélocipède
à Saint-Mandé ; d'autres, enfin, cascader à la
Cascade et à la Vacherie d'Auteuil,1 avec une
demi-douzaine de cascadeuses et de vaches
avachies !
Et puis, le lendemain, ces jolis citoyens
pour rire s'étonnent que tel candidat ait échoué
de vingt voix, que telle élection soit soumise
au ballottage 1
Messieurs les abstentionnistes, vous nous la
baillez belle I Car
C'est à vous, s'il vous plait, que ce discours s'a-
[dresse,
à vous les apôtres de l'indifférence en matière
politique.
Ah ! l'éducation électorale du peuple fran-
çais est lente à se faire! Et j'ai grand'peur
qu'elle ne se fasse jamais complètement,
si quelques députés énergiques ne prennent à
l'ouverture même de la prochaine session l'i-
nitiative d'un projet de loi déclarant le suf-
frage universel obligatoire :
Article unique. — Attendu que tout ci-
toyen français, jouissant de ses droits politi-
ques, n'a le droit de se désintéresser aux
affaires du pays ; attendu que le vote n'est pas
moins important que le tirage au sort ; —
quiconque ne remplira pas ses devoirs d'élec-
teur sera considéré comme déserteur et puni
selon les rigueurs de la loi.
De cette façon, on mettrait un terme à la
jolie plaisanterie qui consiste à se contenter
« comme expression delà volonté nationale, »
du tiers plus un des électeurs inscrits !
Votez pour qui vous voudrez, sacrédié, mais
votez, votez, votez.
Aux urnes, citoyens ! Pour les élections
Votons et blackboulons toutes réactions!
43 Iles a vendre.
Chose étrange 1 alors que le prince Napo-
léon cherche un trône ; alors que Chambord et
don Carlos seraient si heureux de porter la
couronne du martyre ! Il se trouve un roi, un
puissant monarque, souverain de 13 îles (dont
huit inhabitées) désireux de céder ses domai-
nes au plus juste prix.
J'ai nommé Kalakaua 1er, roi des îles Sand-
wich.
Sa noire Majesté voudrait se fixer en Eu-
rope pour y vivre à sa guise'des rentes de ses
sujets.
Evidemment le roi commis-voyageur a ou-
blié, en partant,d'aviser les population d'Ho-
nolulu de son désir ie leur trouver un nou-
veau maître 1
Toujours est-il que des propositions ont été
faites à Bismark qui a répondu que les Alle-
mands n'étaient pas colonisateurs ; à M. Bar-
thélémy Saint-IIilairequi a invoqué les diffi-
cultés tunisiennes ; à M. Gladstone enfin qui
eût été prêt à entrer en pourparlers pour s'a-
dapter (selon l'expression anglaise) les 13 îles
d'Hawaïa si les Etats-Unis n'avaient illico
mis leur veto sur le marché, le cabinet de
Washington ayant rappelé à celui de Dow-
ning-Street que, depuis vingt-deux ans, les
lies Sandwich étaient sous le protectorat des
Etats-Unis.
Voilà donc Kalakaua obligé de retourner chez
lui monarque comme devant.
Il est vrai que comme consolation ce roi
malgré lui emporte le souvenir de l'aimable
réception que lui ont faite les gérants du Fi-
garo.
Magnard lui a montré la salle des dépêches ;
Périvier lui a fait souscrire un abonnement et
de Rodays a pnésenté la petite facture.
Kalakaua ce nègre plus ultra est arrivé à Pa-
ris dans un mauvais moment. La période
électorale a empêché les badauds parisiens,
tout à Louise Michel,de lui faire en ce moment
les honneurs de la capitale.
M. Grévy a dû lui-même partir pour Mont-
sous-Vaudrey sans avoir eu le plaisir de serrer
les phalanges du monarque océanien.
Ce dernier part pour Lisbonne et nous re-
viendra le 25, après les élections.
C'est alors que nous lui donnerons fêtes sur
fêtes et soirées sur soirées.
Et s'il consent à nous faire l'honneurde rester
dans nos murs jusqu'à l'hiver, il aura le plai-
sir de se voir mis à la scèna comme compère
de toutes les Revues de fin d'année.
Les marchands de cirage mettront sa noire
binette sur leurs prospectus.
Et le charcutier du faubourg Montmartre
fera peindre son portrait en pied sur
l'enseigne de sa boutique: A la Renommée
des Sandwichs.
Et maintenant, Parisiens, défiez-vous! Un
photographe peu scrupuleux est en train de
vous vendre des portraits de Cochinat pour
des photographies de Kalakaua.
Quelle noirceur !
I.e Marquis et son cocher.
Le marquis de La Fleur des Pois fait atteler
pour se rendre au scrutin.
En route, il s'adresse à son cocher ;
— La Fleur, dit-il, pour qui votez-vous?
— Pour M. Batriboul, candidat opportu-
nisse-
— Moi, je vote pour le duc d'Enface.
— Eh bien, si nous rentrions au château,
reprend le cocher, ce n'est pas la peine de fati-
guer les chevaux pour aller jusqu'au village,
puisque nos votes s'annulent !
Ciuibollardiana.
Toujours progressiste, Guibollard, qui a la
déveine de demeurerentre Asnièreset Maisons-
Laffite, vient d'envoyer à la Compagnie de
l'Ouest une pétition pour demander que l'on
adopte, à l'avenir, un système de locomotives
à sifflets silencieux.
montretout.