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JOURNAL DES BEAUX-ARTS.

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là d'heureuses inspirations que son éner-
gique talent servira à merveille. Nous
avons vu dans l'atelier du même peintre
deux jolies toiles : Van Dyck, enfant,
dans les bras de sa mère et le Tasse en
prison partageant son pain avec des pau-
vres.

— M. Ch. Wauters, à Bruxelles, vient
de terminer trois bons portraits. Cet ar-
tiste doué d'une activité remarquable,
s'occupe en ce moment d'un projet de
fresque d'un effet puissant en même
temps qu'il travaille à un charmant ta-
bleau destiné à faire le pendant à son
Léonard de Vinci. A propos de cette der-
nière œuvre, on nous écrit de Paris,
que M. Cornilliet qui affectionne parti-
culièrement l'école Belge, travaille en
ce moment à une gravure d'après le Léo-
nard de M. Wauters. Nous sommes tou-
jours heureux d'avoir à enregistrer de
pareils succès.

— M. Van der Hecht a exposé ce
mois-ci chez M. Van der Kolk un grand
paysage d'un ton un peu lourd mais ma-
gistralement composé.

— Le tableau de M. Leys, l'enfance
de Luther dont nous avons entretenu nos
lecteurs dans un précédent numéro, est
entièrement achevé. C'est une des œu-
vres les plus complètes, les plus pures
et les plus poétiques produites par cet
artiste.

— MM. Fl. Claes et Otto Schwerdt-
geburth viennent de terminer pour une
église des Flandres, sept tableaux re-
présentant les sept douleurs de la Vierge.
Ces compositions, pleines de noblesse et
de simplicité, sont traitées dans un goût
et un- style très purs qui font honneur
aux artistes que nous venons de nom-
mer.

— Nous apprenons que le Gouver-
nement a chargé M. Ducaju de l'exécu-
tion en pierre du magnifique: Boduognat
mourant. Cette œuvre capitale ornera
probablement la place Léopold, centre
des nouvelles avenues qui relient les
deux principaux faubourgs d'Anvers.

— Nous lisons dans l'Illustration du
19 de ce mois : » M. Sopers, de Liège,
» vient d'achever et d'exposer un napo-
» lilain jouant à la boule qui promet un
» grand artiste de plus à la Belgique.
» C'est de la sculpture fine, élégante qui
» rappelle les bronzes antiques. » Une
jolie gravure accompagne cette appré-
eiatiou.

— On sait que M. Jos. Geefs a été
chargé de deux des statues qui doivent
orner la colonne du congrès ; la premiè-
re, représentant la liberté de la Presse,
a été coulée à Liège; la seconde repré-
sentant la liberté de l'enseignement, le
sera à Bruxelles dans les ateliers de M.
Lecherf. Les deux œuvres sont dignes

en tout point du maître; l'élévation du
style y est jointe à la perfection de la
forme et chacun s'accorde à dire que
notre habile sculpteur a été on ne peut
mieux inspiré dans ces nouvelles pro-
ductions.

— M. Dujardin vient de terminer
deux tableaux, l'un destiné à l'église de
Tilburg (Brabant septentrional) l'autre
à la commune de Hoevene. Ces tableaux
sont exposés publiquement jusqu'au
5 Avril prochain. Le grand tableau de
Tilburg représente la Vierge immaculée
invoquée par toutes les classes de la so-
ciété; la Vierge est entourée d'anges
portant des attributs divers. Au dessus
de la Vierge trône la Stc Trinité. Le sen-
timent religieux qui domine dans cette
œuvre, une composition à la fois sage
et énergique et un bon coloris, font de
celte toile l'une des plus recomman-
dables du maître. Le tableau destiné à
l'église de Hoevene représente le Christ
sur les genoux de sa mère.

— Notre intention étant de donner,
autant que possible, à nos lecteurs, une
idée du mouvement générai de l'art en
Belgique, nous avons établi des relations
à cet effet dans nos principaux centres
artistiques. Notre correspondant de
Bruxelles nous écrit qu'il a vu terminés
ou en bonne voie d'exécution, dans di-
vers ateliers et notamment dans ceux
de MM. Eug. Verboeckhoven, Boelofs,
Van Schendel, David De Noter, C. Delf-
Acqua, etc. etc., des ouvrages impor-
tants dont nous rendrons compte dès
notre prochain numéro.

— M. Louis Kuhnen a sur le chevalet,
en ce moment, un grand paysage desti-
né, croyons-nous, aux expositions al-
lemandes. Le peintre a abandonné cette
fois les effets de crépuscule ; il nous re-
présente une procession dans la cam-
pagne au moment le plus vif du jour.
Cette composition, comme toutes celles
de cet artiste distingué, est pleine de
poésie.

— L'académie royale d'Irlande ou-
vrira le 2o Avril prochain, à Dublin,
son exposition annuelle des Beaux-Arts.
C'est M. Corr Van der Maeren qui a été
désigné pour remplir les fonctions de
commissaire pour la Belgique.

— Aux noms de MM. Schwirner et
Durlet, qui sont chargés de la haute di-
rection des travaux de restauration à
l'église de Bois-le-Due, nous devons
joindre celui de M. Boosc, inspecteur-
général des monuments delà Neérlande.
Le plan soumis à l'avis de ces Messieurs
est de M. Veneman, à Bois-le-Duc.

— M. Verbeek vient de terminer deux
charmants paysages d'une grande fines-
se et d'un beau caractère. Ce sont deux
vues des environs d'Anvers.

LITTÉBATUBE.

L'intérieur bourgeois en Belgique.

conclusion.
(Voir page 32,).

La lettre qui m'avait si brusquement
interrompu concernait mon cousin, elle
était conçue en ces termes :

Monsieur,

» Comme vous êtes le plus proche pa-
rent de M. X. de cette ville, que je suis
ici son meilleur ami et qu'il n'est point
en état d'écrire lui-même en ce moment,
je me suis chargé de vous annoncer les
graves et tristes événements qui vien-
nent d'arriver dans sa famille. Votre
cousin n'a rien de caché pour moi, c'est
ce qui vous expliquera comment je puis
vous mettre si complètement au courant
de sa situation. Il y a huit jours, M. Z.
beau-père de notre ami commun, dis-
parut de son domicile sans qu'il fût pos-
sible de découvrir ses traces ; le secret
le plus profond fut d'abord gardé sur
cette disparition : on espérait découvrir
M. Z. on mettait sa fuite sur le compte
d'une hallucination momentanée car, on
s'était aperçu, depuis assez longtems
déjà, d'un grand assombrissement dans
son caractère. Toutefois, en ma qualité
d'ami de la maison, on me pria d'exa-
miner les livres et les papiers de M. Z.,
espérant que je trouverais un indice qui
pourrait amener à découvrir sa retraite.
J'eus à peine passé quelques heures à
cet examen, qu'une douloureuse convic-
tion apparut à mes yeux. M. Z. ('tait
ruiné, totalement, sans ressource, et le
passif dépassait même l'actif d'une som-
me assez considérable. Sa ruine entraî-
nait nécessairement celle de son gendre
dont toute la fortune avait été précédem-
ment engagée dans ses entreprises. Un
triste devoir m'était impose': : il fallait
instruire mon ami et sa femme de ma
cruelle découverte et les préparer à une
catastrophe plus cruelle encore, car j'a-
vais désormais la presque certitude que
M. Z. avait mis fin à ses jours. Ce mal-
heureux était veuf et n'avait d'autre en-
fant que votre cousine. Je ne vous dé-
peindrai point les scènes navrantes qui
suivirent : elles sont faciles à compren-
dre; elles furent poussées au comble
lorsqu'on rapporta le corps inanimé de
M. Z. qu'on avait enfin découvert dans
une petite rivière voisine. Le désespoir
de nos amis est terrible et ce qu'il y a
d'affreux, c'est que leur affection mutu-
elle parait avoir souffert : ils s'aigrissent
au lieu de se consoler. La seule chose
qui les calme et les adoucisse un peu,
c'est lorsque je leur amène leurs deux
charmantes petites filles : ces pauvres
 
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