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JOURNAL DES BEAUX-ARTS.

145

ternelle). A senestre ; 5, Van Halewyn,
d'argent, à trois lions de sable, à la
bordure en grêlée d'azur, brisé d'un
écusson du même, au chef d'hermines,
qui est celui de la famille de De Lich-
tervelde , (7) pour Jeanne van Halewyn ,
(sa mère). 4, Van dcr Ryne, d'azur, à
l'anille d'argent, accompagné de douze
billettes du même, pour Béatrice Van
der liyne, (sa grand'mère maternelle).
Partie inférieure ; ascendants de Fran-
çoise d'Ailly. A dextre; 5, D'Ailly, de
gueules, au chef échiqueté d'argent et
d'azur, et en bas un écusson de gueules
à la croix d'or, pour Antoine d'Ailly,
(son père) 6, Delà Saulx, d'or, à l'aigle
éployé d'azur, diademé et armé de gueu-
les pour Isabelle de la Saulx? (sa grand'-
mère paternelle). A senestre; 5, Clèves
dit Ravesteyn, partie, à dextre, de
gueules, à récùsson d'argent en cœur,
à Pescarboucle d'or brochante sur le
tout; à senestre, d'or, échiqueté d'ar-
gent et de gueules, de trois tires, pour
Anne de Clèves, (sa mère). Tigranel?
d'azur, à la croix d'or pour Alexandrine
Tigranel'.'' (sa grand'mère maternelle).

Sur la colonette au milieu, qui sert
à supporter la table supérieure, est sus-
pendu un grand écu qui porte, parti,
à dextre, écartelé au 1 et 4, De Gros,
et au 2 et 5, DeMessey; à senestre, écar-
telé, au 1 et 4, D'Ailly, et au 2 et 5,
De Clèves dit Ravesteyn.

L'effigie de Françoise D'Ailly seule se
trouve dans un bon état de conserva-
tion; celle-ci est charmante, et nous ne
pensons pas qu'on puisse trouver ail-
leurs en Belgique une figure plus belle
ou qui ait été traitée à la fois avec plus
de grandeur et de délicatesse.

A l'exception de cette figure, le mo-
nument entier est dans l'état le plus dé-
plorable; par une négligence (pie nous
ne pouvons stigmatiser comme elle le
mérite, cette chapelle a été pendant
longtemps habituellement chargée de
chaises qu'on y empilait sans la moin-
dre précaution. Le 21 Septembre de
l'année passée, nous l'avons visitée en
compagnie de deux archéologues Hol-
landais, Mr. .1. A. Alberdingk-Thijm,
Rédacteur de la Dietsche Warande, et
M' Lurasco; nous avons trouvé la cha-
pelle remplie de poussière et d'immon-
dices; sur le monument il y avait une
boite en fer d'une pesanteur considéra-
ble, cinq morceaux de pierre et de fer,
plusieurs morceaux de bois et d'étolfe,
quelques instruments usés et quatre

(:) Hugues Van Halewyn, le fondateur de la
troisième branche de cette famille, était fils de
Jacques, et de Marie van Licktervcldc, fille de
'■uillaume, et de Marie van Grimbcrghe. Gail-
lard, Bruges et le Franc, Ton». I, pp. 213 et 220.

boites à quêter; nous avons eu soin
d'ôter toutes ces pièces et nous les avons
déposées sur le pavé; alors nous avons
constaté que de récentes avaries avaient
été faites au monument. Les effigies de
la table supérieure, (entièrement garan-
ties contre des accidents ordinaires par
le cintre de la niche sous laquelle elles
reposent) avaient beaucoup souffert; les
mains de Phelipe Wielant et le chien

j qui veille à ses pieds avaient été cassés
violemment, et un de nos amis ayant pris

I la moitié de l'animal sculpté, a été sur le
point de l'emporter et de l'envoyer au
curé de la paroisse afin qu'un amateur
d'antiquités moins scrupuleux ne vint à
se l'approprier. Nous avons encore visité
la chapelle le 3 Mai 1859; il y avait sur
le monument trois lourdes cartes d'au-
tel , et deux boites que nous avons dé-
placées; le 17 Mai, il y avait les mêmes
articles, plus une caisse cylindrique en
fer; bref, nous avons visité celte cha-
pelle au moins vingt fois dans les quatre
dernières années; à chaque occasion
nous avons trouvé des objets de rebut
sur le monument; même le Samedi 3
Septembre courant, quand nous avons
visité la chapelle pour corriger cette no-
tice, nous avons été deux boites qui s'y

j trouvaient, et y étant retourné le lende-
main avec M' Louis Grossé, nous avons
trouvé une grande pièce d'étolfe qu'on
y avait jetée.

Qui faut-il blâmer pour ce vandalisme
scandaleux? je n'hésite pas à dire que
ce sont principalement le curé et les fa-

| briciens qui ont muré l'arcade par la-
quelle la chapelle communiquait avec
l'église; je ne sais pas quand ni par qui
ceci a été fait, mais si je le savais, je
proclamerais les noms de ces misérables
ingrats qui ont osé tuer ainsi la mémoire
d'un membre d'une famille qui a com-
blé l'église et la paroisse de ses bien-
faits, (s)

(s) Nous avons déjà dit que Jean de Gros et sa
femme bâtirent à leurs frais le collatéral-sud du
chœur; ils fondèrent aussi des anniversaires.
Ferry de Gros fonda la chapelle que nous venons
de décrire, ainsi que trois anniversaires, riche-
ment dotés; il légua encore de l'argent pour les
maîtres de la table des pauvres. Après le départ
des Vandales Protestants, en io&i, la famille de
De Gros se distingua entre toutes les autres de la
paroisse par sa générosité; elle supporta tous les
frais de la restauration du bas côté-nord qui avait
le plus souffert. En 1012, Jean de Gros fonda
deux anniversaires avec vigiles et légua aux maî-
tres de la table des pauvres 20 prébendes, cha-
cune de la valeur de six gros. Jacqueline Agnès
de Gros, épouse d'Antoine de Lens, qui décéda
vers la fin du XVIIe siècle, avait aussi son anniver-
saire. A peine la famille est-elle éteinte, qu'on
1 efface tout souvenir de sa mémoire. Quelle ingra-
titude! O temporal o mores!

En 1842, M' l'Abbé F. Vande Putte
a publié sur ce monument une notice
dans laquelle il a fait connaître sa valeur
artistique et les souvenirs historiques
qui s'y rattachent; il dit que le monu-
ment se trouve « relégué dans un réduit
obscur, exposé à la dégradation du vul-
gaire, » (y), et qu'il « est fortement en-
dommagé et réclame de grandes répa-
rations. » (10) Dans les Éphémérides
Brugeoises de Mr J. Gaillard, publiées
à Bruges en 1847, les trois effigies sont
signalées comme étant encore « intac-
tes. » (h) Dans les Annales de la société
d'Emulation de 1847, (12) et dans l'In-
ventaire des Objets d'Art de la Flandre
Occidentale, (13) publié en 1852, le mo-
nument se trouve décrit comme étant
« dans un triste état de délabrement; »
et dans la Dietsche Warande de 1858,
Mr J. A. Alberdingk-Thijm a écrit un
excellent article sur ce sujet. Plus
récemment, les rédacteurs du Journal
des Beaux-Arts, après une visite à Bru-
ges, ont attiré l'attention du public sur
ce monument, (n) Enfin, il est évident
que l'état dans lequel la chapelle et le
monument se trouvaient, était bien con-
nu depuis plusieurs années; que faut-il
donc penser du comité Archéologique
du Diocèse de Bruges qui étant, par le
deuxième article de son règlement,
« chargé de veiller à la conservation des
monuments d'antiquité sacrée que pos-
sèdent les églises et les chapelles du
diocèse, » et qui, connaissant tout ce-
ci, (15) n'a pas pris de mesures pour
empêcher les actes de vandalisme que
nous venons de mentionner et, par con-
séquent, la dégradation de cette œuvre
d'art?

Maintenant que faut-il faire? On parle
de la restauration de la chapelle ; un
descendant de la famille, Mr de Coninck
de Merckem, que nous proposons en-
core une fois comme un modèle à suivre,
a promis de contribuer pour un cin-
quième aux frais; sans doute la ville,
la province, le gouvernement et la fa-
brique donneront aussi chacun quelque
chose, et nous aimons à croire que.

(9) Page 6.

(10) Page 8.
(m) Page 246.

(«) 2e Série, Tome V, pages 91, 92.
(13) Page 295.
(«) N° 9 , page 67.

(ts) Ceci est un l'ait incontestable, car le pré-
sident du Comité Archéologique est aussi Prési-
dent de la Société d'Émulation et membre de la
Commission Provinciale à laquelle on doit l'In-
ventaire dit irréprochable que nous avons eu la
témérité de critiquer dans ce journal; n0' 15 et
16, pages 118, 125 et 126.
 
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