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- 45 —

ment des anciens, réputés en très mauvais
état. Il se trouve cependant que ces der-
niers ont, au contraire, conservé leur co-
loris dans toute'sa fraîcheur et ne pré-
sentent aucun indice de détérioration.
L'époque de leur exécution ainsi que le
nom de leur auteur n'ont pu être déter-
minés exactement : tout porte à croire
qu'ils datent de 1699 à 1702 et qu'ils ont
été entrepris lors de la restauration de la
salle du Conseil. Quant à la valeur artis-
tique de ces fresques, Messieurs von En-
gerth et Canon, choisis comme experts,
ont déclaré qn'elle était inférieure à celle
des tableaux qui les ont remplacées.

D'autres peintures murales, bien plus
intéressantes par leur antiquité et leur im-
portance historique, puisqu'elles remon-
tent au moyen-âge et retracent des scènes
de la légende de Tristan et du St-Graal,
vont être rendues, après d'émouvantes
péripéties, à leur lieu d'origine, le château
de Runkelstein. Cet antique manoir s'était
écroulé en partie en 1868 et de grands
pans de murs, recouverts de précieuses
fresques, restaient debout à une hauteur
vertigineuse. Le locataire de ces ruines,
le D1" de Kofler, fit alors scier et retirer à
grande peine et à grands frais, ces reliques
artistiques pour les transporter à son châ-
teau de Klobenstein, la mense épiscopale
de Trente, à laquelle elles appartenaient
originairement, ayant préféré les lui aban-
donner que de couvrir les dépenses de ces
travaux. Plus tard, le château de Runkel-
stein ayant passé en la possession de l'em-
pereur d'Autriche, qui l'a fait restaurer
dans toute son ancienne splendeur, le
Dr de Kofler a fait hommage au nouveau
propriétaire du trésor qu'il avait sauvé,
à la seule condition que ces peintures re-
tourneraient à la place qu'elles occupaient
jadis dans le vieux burg. Quoique le gé-
néreux donateur soit mort dans l'inter-
valle, ses intentions seront fidèlement res-
pectées, on procède déjà à leur exécution.

Les travaux de restauration ou plutôt
de réédification de la Saalburg, près de
Hombourg, qui ont déjà coûté à l'empe-
reurGuillaume la somme de 26,600 marks,
se continuent : ils ont été entrepris après
1870, sous la surveillance du colonel de
Cohausen et visités à différentes reprises
par l'empereur. D'importants souvenirs
historiques se rattachent à ce vieux castel,
qui remonte à l'époqne de l'invasion ro-
maine, avant J.-C. Détruit et reconstruit
au moins cinq fois, au cours des guerres
•ncessantes qui désolaient ces contrées, sa
ruine complète date de 213, comme le
prouve une pierre votive dédiée à Cara-
calla, découverte sur les lieux et qui se
trouve actuellement dans la tour du châ-
teau de Hombourg; peu à peu, la végéta-
tion envahit le sol et il ne serait plus même
resté de vestige de l'antique forteresse, si
'a construction du monastère de Maria-
thorn à peu de distance, n'avait fait son-
fier à employer les matériaux qui gisaient
'à en abondance, entre autres les tuiles
rOrnaines. Quelques pierres votives re-
marquables que l'on voit au jour, atti-
fèrent l'attention de l'autorité et dès 1818,
llne ordonnance défendit l'exploitation des
ruines et fit cesser le vandalisme. Aujour-
[Jhui, grâce à la munificence impériale,
antique castel renaît de ses cendres.

A. P.

BIBLIOGRAPHIE ARTISTIQUE.

Nouvelles publications de la Librairie de TA ri.

Rouam, éditeur, Paris, 29, cité d'An tin.

A côté de sa Bibliothèque d art moderne,
inaugurée l'an dernier par l'étude de
M. Jean Rousseau sur Corot,la Librairie
de l'Art vient de créer la Bibliothèque
d'art ancien ; et, cette fois encore, c'est
M. Jean Rousseau qui ouvre la série nou-
velle par une analyse de l'œuvre de Hans
Holbein, le maître qui, avec Durer,
permet à l'Allemagne de la Renaissance
de lutter glorieusement avec les grandes
écoles d'Italie.

En même temps que le Holbein ,
M. Rouam met en vente le Jean-François
Millet de M. Charles Yriarte, le pendant
de Corot , dans la Bibliothèque d'art
moderne. Ce que M. Rousseau a fait pour
le peintre virgilien des coteaux de Ville-
d'Avray, M. Yriarte l'a aussi tenté pour
le paysan de Barbizon, l'observateur, le
penseur, le peintre de ce « vaste poème
qui pourrait s'appeler La Terre.* La phy-
sionomie si franche, si sympathique de
l'artiste est esquissée en quelques lignes.

Le J.-F. Millet de la Librairie de
l'Art est une bonne fortune ; il y a là,
narmi les nombreuses gravures choisies
dans l'œuvre de Millet si habilement in-
terprété par MM. F. Du Mont, Edmond
Yon, Hédouin, Chauvel, huit dessins du
maître (au crayon noir ou à la plume),
reproduits en fac-similé, avec cette grande
allure, cette tournure large et cette ligne
générale qui font qu'avant de considérer
le rendu, on ressent déjà une impression
profonde au point de vue d'un naturalisme
exact, car si le livre exalte Millet comme
observateur profond on ne doit pas oublier
que dans ce siècle si ondoyant, si divers,
cet artiste n'est pas un de ceux sur les-
quels il y ait un accord unanime.

On fera peut-être de plus gros livres
sur Millet : on n'en fera pas de plus sin-
cère et de plus vrai que celui de M. Char-
les Yriarte.

La céramique des constructions par
J. Foy. Grand in-8° 12 pl. Paris, Du-
cher et Cie.

La plupart des personnes qui s'occu-
pent de céramique connaissent, au moins
de réputation, le magistral Traité des arts
céramiques de Bronyniart ; mais, depuis
sa publication, l'art du céramiste a fait
des progrès ; l'introduction des machines,
l'analyse des terres, l'essai des pâtes lui
ont donné une impulsion puissante, im-
primé un caractère spécial. En beaucoup
de points, le livre de Bronyniart devait
être mis à jour. Or, entreprendre de con-
tinuer ou de compléter un pareil maître
est chose difficile. M. Foy l'a osé cepen-
dant, mais pour une section, celle qui se
rattache aux constructions, et disons-le de
suite, il l'a fait avec un rare bonheur. Son
livre est un excellent manuel, indispen-
sable au fabricant de pannes, briques, cé-
ramiques ornementales, faïences décora-
tives, il sera aussi très utile aux archi-
tectes. L'auteur passe en revue chacune des
branches qui le concernent, en donne un

aperçu historique très intéressant : il étu-
die ensuite les divers procédés de fabrica-
tion, passant en revue les divers systèmes
employés, notant les machines, appareils
ou outils des meilleurs constructeurs,
discutant la valeur du travail fourni, des
produits fabriqués, leurs caractères ou
avantages particuliers, leurs inconvénients
ou leurs défectuosités ; enfin, chose pré-
cieuse, il traite pour chacun des cas l'im-
portante question du prix de revient. Les
détails techniques de fabrication, les in-
novations les plus récentes sont rendus
intuitives par douze grandes planches
magnifiques donnant les plans d'ensemble,
coupes, détails, etc., des machines ou des
fours les plus perfectionnés. Ces indica-
tions suffisent pour justifier le jugement
que nous avons porté sur le livre de
M. Foy.

Traité de la peinture en bâtiment et du
décor, par Ducompez, 2me partie. Grand
in-8°. Paris, Ducher et Cie.

Nous avons, en signalant la première
partie de cet ouvrage, fait ressortir son
importance pour le praticien, pour le
propriétaire, pour le constructeur aussi
bien que pour l'architecte. Le second vo-
lume porte en sous-titre : Manuel techno-
logique des peintres; les renseignements
que l'auteur y a rassemblés sont du pliis
haut intérêt. Nous y trouvons en effet :
ire partie, procédés divers employés en
peinture, tjus d'une application facile et
rapide, donnant des résultats garantis
par une longue et minutieuse expérience.
— 2me partie : Toisage des panneaux, de
peinture, vitrerie et tenture, soit au mètre
superficiel, soit au mètre linéaire, soit des
ouvrages à pièce. Viennent ensuite les prix
de règlement (d'après la série de Paris) la
série de prix de Bordeaux, le prix-courant
des articles employés en peinture. — La
3me partie renferme d'excellentes considé-
rations sur les grands rabais et leurs ef-
fets, les rapports de commerce, la respon-
sabilité, l'apprentissage et les conseils de
prud'hommes. Nous ne saurions trop re-
commander ce volume à ceux qui sont du
métier, tout naturellement, mais aussi à
ceux qui les emploient, au propriétaire,
au simple particulier qui tient à se rendre
compte et du travail qu'on exécute pour
lui et ses conditions les plus équitables
pour son règlement de compte. D.

Littérature.

MADAME AMABLE TASTU.

Madame Amable Tastu vient de mou-
rir à Palaiseau âgée de 89 ans. Elle est
parfaitement ignorée aujourd'hui. Mais elle
brilla parmi les étoiles les plus éclatantes
du ciel de i83o. Elle publiait des poésies
écrites avec énergie et enthousiasme ; elle
était inspirée et on lui fit dans la presse
d'alors une fort belle place à côté de La-
martine de Victor Hugo et de Casimir
Delavigne. C'était une femme de grand
bon sens; elle comprit très vite qu'elle
avait un beau rôle à jouer dans le mou-
vement littéraire du temps. Elle consacra
 
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