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2 Voyages d'Antïbo*

les pays que j'avois parcourus. Je ne suis pas
surpris que les chaldéens aient été les premiers
astronomes. Des bergers paisibles et oisifs
dévoient, dans le calme et le silence des belles
nuits, attacher leurs regards sur cette voûte
magnifique, suivre le cours des astres, obser-
ver leurs phases, et par degrés deviner leur
théorie.

Je jouissois dans ce moment de la fraîcheur
de l'air, de la vue et du bruit des flots qui se
jouoient autour de mon bateau, du brillant
spectacle des cieux, et de cette solitude tou-
chante qui, enchaînant tous les sens, nous
ramène dans notre cœur, et nous fait exister
avec nous-mêmes. Je m'abandonnai à des ré-
flexions , tantôt tristes, tantôt consolantes. « Qui
à créé cette immensité d'étoiles , de soleils ,
de planètes ? — C'est un dieu. — Quel est-il ?

— Je ne le comprends pas.—A-t-ilcréé lama-
tière ? est-elle éternelle ? — Je n'en sais rien. Et
l'homme , quel problème étonnant ! il souffre.

— Pourquoi ? est-ce par sa faute ? — Non,
sans doute ; il est né avec des passions , ses
passions l'entraînent, le commandent. — Tout
est-il bien ici bas ? — Non, puisque l'homme
souffre et gémit. — Mais, dans ce moment, je
suis heureux; tout est donc bien: mais demain,
les jours suivans, sais-je ce qui m'attend: d'ail-
 
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