12 Voyages d'A s t e n o »
Le lendemain ma mère vint me chercher^
et me demanda avec empressement si j'avois
été honorée de la visite de Bélus. Ma réponse
la mit au comble de la joie ; elle me félicjta de
mon bonheur. Depuis cette aventure j'ai con-
servé une bien mauvaise idée des dieux en
fait d'amour. Phanor lui dit que si les dieux ne
devenoient pas hommes dans ses bras, du moins
les hommes y deviendraient des dieux. Ce pro-
pos galant fit faire la grimace au petit être har-
monique.
Après ce récit, on parla du culte du Soleil,
du grand Oromaze , principe du bien ; et
d'Arimane , cause et auteur des maux de la
terre. Le premier est-fils de la pure lumière,
et l'autre des ténèbres. Voilà pourquoi, dît
Arsame, nous adorons le soleil, la lune, les étoi- .
les et le feu, comme une émanation d'Oromaze.
Ces deux principes se combattent sans cesse ;
de-là le mélange du bien et du mal. Nos sages
en tirent la conséquence, que chaque homme
a deux âmes ; l'une bonne, émanée d'Oromaze;
l'autre mauvaise , qui vient nécessairement du
mauvais principe. Quand la bonne ame est
la plus forte, elle fait le bien ; lorsque l'autre
triomphe , nos actions sont vicieuses. Ce sys-
tème me paroi t très - raisonnable ; car com-
bien de fois ne sommes-nous pas agités par des
Le lendemain ma mère vint me chercher^
et me demanda avec empressement si j'avois
été honorée de la visite de Bélus. Ma réponse
la mit au comble de la joie ; elle me félicjta de
mon bonheur. Depuis cette aventure j'ai con-
servé une bien mauvaise idée des dieux en
fait d'amour. Phanor lui dit que si les dieux ne
devenoient pas hommes dans ses bras, du moins
les hommes y deviendraient des dieux. Ce pro-
pos galant fit faire la grimace au petit être har-
monique.
Après ce récit, on parla du culte du Soleil,
du grand Oromaze , principe du bien ; et
d'Arimane , cause et auteur des maux de la
terre. Le premier est-fils de la pure lumière,
et l'autre des ténèbres. Voilà pourquoi, dît
Arsame, nous adorons le soleil, la lune, les étoi- .
les et le feu, comme une émanation d'Oromaze.
Ces deux principes se combattent sans cesse ;
de-là le mélange du bien et du mal. Nos sages
en tirent la conséquence, que chaque homme
a deux âmes ; l'une bonne, émanée d'Oromaze;
l'autre mauvaise , qui vient nécessairement du
mauvais principe. Quand la bonne ame est
la plus forte, elle fait le bien ; lorsque l'autre
triomphe , nos actions sont vicieuses. Ce sys-
tème me paroi t très - raisonnable ; car com-
bien de fois ne sommes-nous pas agités par des