Lantier, Étienne François de [Transl.]: Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) (Paris, 1797)

iS Voyages d'An ténor

cœur le feu de la volupté. Le soir cinq-cen»
flambeaux remplacèrent le jour. C'étoit l'heure
fortunée que Stratonice attendoit pour entraî-
ner son amant dans un asyle mystérieux. Elle
lui proposa d'aller jouir de la fraîcheur de la
nuit dans les allées voisines. Combabus ne pût
refuser. Arrivés sous un berceau, où l'obscurité
et le silence invitoient à l'amour, elle dit que
fatiguée de la danse elle avoit besoin de repos.
Ils s'assirent sur l'herbe fraîche : leurs corps ,
leurs âmes se touchoient. Stratonice, colorée
comme un beau soleil couchant, par des sou-
pirs , des mots entrecoupés, par des expres-
sions , vives, tendres, et flatteuses, laissa éclater
tout le feu de sa passion. Combabus trés-em-
barrassé de sa contenance, répondoit par des
soupirs. La reine, qui les interprétoit favora-
blement , en devint plus animée et plus pres-
sante! Embrasée de volupté, elle hasarda quel-
ques légères caresses. Quelle terrible situation
pour Combabus ! Brûlé de désirs, en proie aux
i-egrets , tour-à-tour il résiste, il cède ; il tombe
enfin aux pieds de Stratonice , en s'écriant :
« Arrêtez ; épargnez un malheureux qui va
mourir de désespoir! Vos bontés m'accablent:
cessez, cessez le supplice d'un infortuné qui
brûle pour vous de l'amour le plus tendre , et
dont le bonheur est impossible »! Il se tait à