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https://doi.org/10.11588/diglit.1080#0042
BW Gr ÈCZ ET ES Asil. Zj
de vous-même, vos lettres n'en seraient pas
moins intéressantes pour moi.
Athènes est toujours le tableau du mou-
vement ; c'est un théâtre où l'on joue des
scènes, tantôt graves, tantôt comiques, tantôt
tristes, souvent ridicules et lisibles.
« Ce monde-ci est un œuvre comique,
Où chacun fait cent rôles différens... ».
Deux catastrophes singulières occupent au-
jourd'hui les loisirs et la loquacité de cette
ville : portique, lycée, académie, les places,
les soupers, les boutiques , dissertent, dis-
cutent , raisonnent là-dessus à perte de vue,
et par fois à perte de raison. Il s'agit de la
mort de deux hommes de caractères et de
mœurs bien opposés ; l'un est le fameux Dio-
gène, qui est allé amuser les morts de ses
sarcasmes et de son cynisme, à qui une ori-
ginalité bisarre, une philosophie absurde ont
donné une célébrité éclatante; l'autre estThé-
raméne, dont l'ame contraste avec celle du
cynique, comme l'habitant léger des airs con-
traste avec l'animal immonde qui se traîne
dans la fange. C'est un homme d'un esprit
vif, facile et aimable, poète léger et anacréon-
tique , mêlant beaucoup de philosophie et
d'érudition à une douce incurie, à une vive
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de vous-même, vos lettres n'en seraient pas
moins intéressantes pour moi.
Athènes est toujours le tableau du mou-
vement ; c'est un théâtre où l'on joue des
scènes, tantôt graves, tantôt comiques, tantôt
tristes, souvent ridicules et lisibles.
« Ce monde-ci est un œuvre comique,
Où chacun fait cent rôles différens... ».
Deux catastrophes singulières occupent au-
jourd'hui les loisirs et la loquacité de cette
ville : portique, lycée, académie, les places,
les soupers, les boutiques , dissertent, dis-
cutent , raisonnent là-dessus à perte de vue,
et par fois à perte de raison. Il s'agit de la
mort de deux hommes de caractères et de
mœurs bien opposés ; l'un est le fameux Dio-
gène, qui est allé amuser les morts de ses
sarcasmes et de son cynisme, à qui une ori-
ginalité bisarre, une philosophie absurde ont
donné une célébrité éclatante; l'autre estThé-
raméne, dont l'ame contraste avec celle du
cynique, comme l'habitant léger des airs con-
traste avec l'animal immonde qui se traîne
dans la fange. C'est un homme d'un esprit
vif, facile et aimable, poète léger et anacréon-
tique , mêlant beaucoup de philosophie et
d'érudition à une douce incurie, à une vive
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