ïn Grèce et es Asie. 8i
tout ce qu'il touche, tout ce qu'il veut manger
se métamorphose en or. Alors-, au milieu de ses
richesses, mourant de faim et de soif, pleurant
son vœu et sa cupidité, il implore la clémence
de Bacchus , et le supplie de retirer ses bien-
faits. Le fils de Semélé en eut pitié, lui fît
grâce, et lui ordonna d'aller se baigner dans
les eaux du Pactole. Mydas obéit , et perdit
dans ses eaux le don fatal attaché à ses mains.
— Eh bien, mes amis , êtes-vous toujours en-
vieux du bonheur de ce roi ? desirez - vous sa
place ? — Non, par Jupiter ! nous n'avions pas
prévu cela. — Cette aventure vous prouve que
les désirs des hommes sont, pour l'ordinaire,
déraisonnables et ridicules ; qu'il faut se con-
tenter de son sort, et ne rien désirer vivement,
parce que nous ignorons si ce que nous sou-
haitons fera notre bonheur ou notre malheur.
Mais ce monarque fit une secondé sottise, qu'il
paya plus chèrement. Pan et Apollon, se dis-
putant un jour la palme du chant, le choisirent
pour juge ', conjointement avec le mont Tmo-
lus. Celui-ci, plus éclairé , adjugea la victoire
au fils de Latone ; l'ignorant Mydas osa pré-
férer les accords de Pan. Apollon se vengea de
lui singulièrement: il allongea ses deux oreilles,
et les changea en oreilles d'âne. Le pauvre
homme , tout honteux, courut se cacher; mais,
Tome III. F
tout ce qu'il touche, tout ce qu'il veut manger
se métamorphose en or. Alors-, au milieu de ses
richesses, mourant de faim et de soif, pleurant
son vœu et sa cupidité, il implore la clémence
de Bacchus , et le supplie de retirer ses bien-
faits. Le fils de Semélé en eut pitié, lui fît
grâce, et lui ordonna d'aller se baigner dans
les eaux du Pactole. Mydas obéit , et perdit
dans ses eaux le don fatal attaché à ses mains.
— Eh bien, mes amis , êtes-vous toujours en-
vieux du bonheur de ce roi ? desirez - vous sa
place ? — Non, par Jupiter ! nous n'avions pas
prévu cela. — Cette aventure vous prouve que
les désirs des hommes sont, pour l'ordinaire,
déraisonnables et ridicules ; qu'il faut se con-
tenter de son sort, et ne rien désirer vivement,
parce que nous ignorons si ce que nous sou-
haitons fera notre bonheur ou notre malheur.
Mais ce monarque fit une secondé sottise, qu'il
paya plus chèrement. Pan et Apollon, se dis-
putant un jour la palme du chant, le choisirent
pour juge ', conjointement avec le mont Tmo-
lus. Celui-ci, plus éclairé , adjugea la victoire
au fils de Latone ; l'ignorant Mydas osa pré-
férer les accords de Pan. Apollon se vengea de
lui singulièrement: il allongea ses deux oreilles,
et les changea en oreilles d'âne. Le pauvre
homme , tout honteux, courut se cacher; mais,
Tome III. F