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https://doi.org/10.11588/diglit.1080#0088
en Grèce et en Asie. 83
de la main, on devenoit invisible ; et lorsqu'on
le retournoit, on étoit vu comme auparavant.
—- Oh ! oh ! s'écrièrent les matelots, quel bon-
heur si on nous prêtoit cet anneau ! nous ferions
de belles choses ! — « Ce seroit peut-être un
grand malheur ; vous en abuseriez comme ce
berger, qui assassina Gandaule, son maître ,
son roi, pour usurper son trône. Mes amis -,
l'honnête homme doit toujours se conduire
comme s'il étoit vu des dieux et des hommes».
Un vent frais qui s'éleva tout-à-coup , inter-
rompit Mamercus : il fallut courir à la manœu-
vre. Le fougueux Auster souffla violemment
toute la nuit ; les vagues en fureur fatiguoient
cruellement notre frêle navire. Tout le monde
travailla. Heureusement, à la pointe du jour,
la bourasque s'appaisa, et nous découvrîmes
avec joie la ville de Smyrne, où nous débar-
quâmes sur le midi. Une partie de cette ville
occupe la montagne ; mais la plus grande
partie est dans une plaine , sur le port, vis-à-
vis le temple de la mère des dieux et du
gymnase. Les rues sont belles, coupées à an-
gles droits , et pavées de pierres : la haute et
Ta basse ville ont de grands portiques carrés ;
on trouve dans cette dernière une bibliothè-
que et un homérion ; c'est un portique carré,
avec un temple où est la statue d'Homère. La
Fa
de la main, on devenoit invisible ; et lorsqu'on
le retournoit, on étoit vu comme auparavant.
—- Oh ! oh ! s'écrièrent les matelots, quel bon-
heur si on nous prêtoit cet anneau ! nous ferions
de belles choses ! — « Ce seroit peut-être un
grand malheur ; vous en abuseriez comme ce
berger, qui assassina Gandaule, son maître ,
son roi, pour usurper son trône. Mes amis -,
l'honnête homme doit toujours se conduire
comme s'il étoit vu des dieux et des hommes».
Un vent frais qui s'éleva tout-à-coup , inter-
rompit Mamercus : il fallut courir à la manœu-
vre. Le fougueux Auster souffla violemment
toute la nuit ; les vagues en fureur fatiguoient
cruellement notre frêle navire. Tout le monde
travailla. Heureusement, à la pointe du jour,
la bourasque s'appaisa, et nous découvrîmes
avec joie la ville de Smyrne, où nous débar-
quâmes sur le midi. Une partie de cette ville
occupe la montagne ; mais la plus grande
partie est dans une plaine , sur le port, vis-à-
vis le temple de la mère des dieux et du
gymnase. Les rues sont belles, coupées à an-
gles droits , et pavées de pierres : la haute et
Ta basse ville ont de grands portiques carrés ;
on trouve dans cette dernière une bibliothè-
que et un homérion ; c'est un portique carré,
avec un temple où est la statue d'Homère. La
Fa