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https://doi.org/10.11588/diglit.1080#0110
en Grèce et en Asie. io5
point, vous êtes Aristide ! ce sage , ce juste ,
ce vaillant citoyen banni avec tant d'indignité
de sa patrie» ! — «Oui, j'en conviens ; c'est un
secret que j'ai gardé quinze ans : mais aujour-
d'hui le sort de mes petites fdles, que je crains
de laisser isolées , abandonnées sur la terre ,
pie fait désirer de retourner dans l'Attique ,
pour les mettre sous la sauve-garde des athé-
niens, et les intéresser en leur faveur,.au nom
de l'humanité et de mes services. Je suis pros-
crit depuis quinze ans ; je partis d'Athènes ,
chargé de soixante-sept ans , et de ces jeunes
filles, l'une âgée de cinq ans , l'autre de trois.
J'ai erré inconnu, fugitif, sous un nom supposé,
souvent pressé par l'indigence, en butte à l'ad-
versité. Enfin un sort plus doux m'a conduit
dans cet asyle agréable par sa situation et sa
douce température , où la bonté des dieux
verse sur nous les vrais biens , la santé , l'obs-
curité et le nécessaire. J'ai porté dans mon exil
la douce consolation de quelques vertus ; et
l'injustice et la rigueur des athéniens ne peu-
vent me faire oublier ce beau jour , où dans
une pièce d'Eschille , l'acteur débitant ce vers
à la louange d'Amphiaraus,
H ne veut pas paroitce hotnme de bien, mais il veut l'être.]
tous les spectateurs jetèrent les yeux sur moi,
point, vous êtes Aristide ! ce sage , ce juste ,
ce vaillant citoyen banni avec tant d'indignité
de sa patrie» ! — «Oui, j'en conviens ; c'est un
secret que j'ai gardé quinze ans : mais aujour-
d'hui le sort de mes petites fdles, que je crains
de laisser isolées , abandonnées sur la terre ,
pie fait désirer de retourner dans l'Attique ,
pour les mettre sous la sauve-garde des athé-
niens, et les intéresser en leur faveur,.au nom
de l'humanité et de mes services. Je suis pros-
crit depuis quinze ans ; je partis d'Athènes ,
chargé de soixante-sept ans , et de ces jeunes
filles, l'une âgée de cinq ans , l'autre de trois.
J'ai erré inconnu, fugitif, sous un nom supposé,
souvent pressé par l'indigence, en butte à l'ad-
versité. Enfin un sort plus doux m'a conduit
dans cet asyle agréable par sa situation et sa
douce température , où la bonté des dieux
verse sur nous les vrais biens , la santé , l'obs-
curité et le nécessaire. J'ai porté dans mon exil
la douce consolation de quelques vertus ; et
l'injustice et la rigueur des athéniens ne peu-
vent me faire oublier ce beau jour , où dans
une pièce d'Eschille , l'acteur débitant ce vers
à la louange d'Amphiaraus,
H ne veut pas paroitce hotnme de bien, mais il veut l'être.]
tous les spectateurs jetèrent les yeux sur moi,