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n8 Voyages d'Anteso*

l'attendoit. Il n'y avoit pas deux heures que
Pharnabaze l'avoit quittée. — Quoi ! ce jeune
homme est Pharnabaze ! — Oui, le fds de
notre satrape ; et son amante infortunée se
mommoit Statira. Elle est d'une naissance hon-
nête : son père avoit un grade honorable dans
les troupes de Xerxés : il fut tué au passage
des Thermopiles, où nous perdîmes plus de
vingt mille hommes : il laissa Statira au ber-
ceau , sous la garde de sa mère, qui, jeune
et belle, suivit la pente des plaisirs. L'édu-
cation que reçut sa fdle fut celle qu'on donne
dans un pays sans mœurs et sans philosophie :
dés leur enfance on ne leur parle que de
parure, de plaisirs, de l'art de plaire ; on ne
les exerce qu'aux talens de la musique et
de la danse ; à douze ans l'amour devient déjà
leur principale occupation. Statira, à l'aurore
de ses beaux jours, toute brillante de fraî-
cheur et d'appas, fut entourée d'un essaim
d'adorateurs ; mais sa mère, dont la fortune
étoit très - modique , favorisoit et protégeoit
particulièrement le jeune Mâzarès , dont le
père vivoit avec elle depuis long-temps. Cet
homme étoit parvenu à une grande opulence,
par tous les sentiers obbques de l'intrigue et
de la subtilité : ses principes n'avoient que son
intérêt et sa fortune pour bases. Son fds, plus
 
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