122 Voyages d'à stteiîok
Ah, malheureuse l Ah, ma chère Statira l
Pardonnez, elle m'a trahi, abandonné ; mai»
je l'aimois depuis quatre ans, et je l'aime
encore plus cjue jamais ! — Et c'est ton père
qui a commis cet exécrable attentat. —■ Mon
père ! non , il en est incapable ! — Eh bien !
c'est donc toi ? Qu'on le mette à la torture -,
qu'on lui arrache l'aveu de son crime. —
Abrégez mon supplice ; donnez-moi la mort.
Je mourrai sans peine : mais épargnez mon
père, il n'est point coupable. « Tout-à-coup
un esclave se présente, en s'écriant : «Ce jeune
homme est innocent ! son père seul a mérité
la mort » ! A ces mots les juges l'interpellent,
et lui ordonnent de déposer tout ce qu'il sait.
« J'étoisprésent, dit-il, lorsque son père, hier
au soir, vint lui annoncer la fuite de Statira.
Il resta immobile , pétrifié. « Quoi ! tu ne ré-
ponds rien, lui dit le vieux Mazarès ? tu ne
songes pas à la vengeance ? — Me venger !
et de qui ? — De Statira, de cette perfide.
— De Statira ! de ce que j'ai aimé si long-
temps ! de ce que j'aime encore éperdument :
qu'elle soit heureuse et je lui pardonne. —
Lâche amant ! fds indigne! Eh bien, c'est moi
qui te vengerai, qui vengerai ton père, notre
honneur ». Ace discours j'ai vu son fds tomber
à ses pieds, gémir, pleurer, le supplier, et
Ah, malheureuse l Ah, ma chère Statira l
Pardonnez, elle m'a trahi, abandonné ; mai»
je l'aimois depuis quatre ans, et je l'aime
encore plus cjue jamais ! — Et c'est ton père
qui a commis cet exécrable attentat. —■ Mon
père ! non , il en est incapable ! — Eh bien !
c'est donc toi ? Qu'on le mette à la torture -,
qu'on lui arrache l'aveu de son crime. —
Abrégez mon supplice ; donnez-moi la mort.
Je mourrai sans peine : mais épargnez mon
père, il n'est point coupable. « Tout-à-coup
un esclave se présente, en s'écriant : «Ce jeune
homme est innocent ! son père seul a mérité
la mort » ! A ces mots les juges l'interpellent,
et lui ordonnent de déposer tout ce qu'il sait.
« J'étoisprésent, dit-il, lorsque son père, hier
au soir, vint lui annoncer la fuite de Statira.
Il resta immobile , pétrifié. « Quoi ! tu ne ré-
ponds rien, lui dit le vieux Mazarès ? tu ne
songes pas à la vengeance ? — Me venger !
et de qui ? — De Statira, de cette perfide.
— De Statira ! de ce que j'ai aimé si long-
temps ! de ce que j'aime encore éperdument :
qu'elle soit heureuse et je lui pardonne. —
Lâche amant ! fds indigne! Eh bien, c'est moi
qui te vengerai, qui vengerai ton père, notre
honneur ». Ace discours j'ai vu son fds tomber
à ses pieds, gémir, pleurer, le supplier, et