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qu'il me fallût quitter eet asyle, j'en mourroïs
de douleur ».
Je compris alors que son ame vive et sensi-
ble avoit enfin trouvé dans un objet aimable,
et vertueux le terme de son inconstance, et
qu'il étoit en proie à une passion impétueuse,
mais aussi délicate que vraie. Doux effet de la
vertu, quand elle se montre avec le charme des
grâces et de la beauté !
Cependant, malgré son air froid et modeste,
je soupçonnois Athénaïs d'un penchant secret
pour Phanor. Elle'lui parloitpeu, mais elle
m'adressoit souvent la parole ; elle jouoit sou-
vent avec moi,, m'agaçoit, me caressoit pres-
que : il en étoit jaloux. — « Pauvre homme ,
lui disois-je, ne voyez-vous pas que ces ami-
tiés, ces caresses que vous rnenviezreviennent
à vous par réflexion ? Je suis votre satellite ,
je vous renvoie les rayons du soleil. — Le*
premiers jours de mon arrivé, elle me trait oit
avec plus de douceur , de gaîté ; le sourire
étoit sur ses lèvres : aujourd'hui , quelle dif-
férence ! — Il est aisé d'en deviner la cause.
Les premiers jours vous lui avez paru ai-
mable, elle vous a écouté , elle a plaisanté
avec vous comme avec un homme dont sort
cœur ne pouvoit se méfier. Mais quand elle a
soupçonné vetre attachement, qu'elle-est des-
qu'il me fallût quitter eet asyle, j'en mourroïs
de douleur ».
Je compris alors que son ame vive et sensi-
ble avoit enfin trouvé dans un objet aimable,
et vertueux le terme de son inconstance, et
qu'il étoit en proie à une passion impétueuse,
mais aussi délicate que vraie. Doux effet de la
vertu, quand elle se montre avec le charme des
grâces et de la beauté !
Cependant, malgré son air froid et modeste,
je soupçonnois Athénaïs d'un penchant secret
pour Phanor. Elle'lui parloitpeu, mais elle
m'adressoit souvent la parole ; elle jouoit sou-
vent avec moi,, m'agaçoit, me caressoit pres-
que : il en étoit jaloux. — « Pauvre homme ,
lui disois-je, ne voyez-vous pas que ces ami-
tiés, ces caresses que vous rnenviezreviennent
à vous par réflexion ? Je suis votre satellite ,
je vous renvoie les rayons du soleil. — Le*
premiers jours de mon arrivé, elle me trait oit
avec plus de douceur , de gaîté ; le sourire
étoit sur ses lèvres : aujourd'hui , quelle dif-
férence ! — Il est aisé d'en deviner la cause.
Les premiers jours vous lui avez paru ai-
mable, elle vous a écouté , elle a plaisanté
avec vous comme avec un homme dont sort
cœur ne pouvoit se méfier. Mais quand elle a
soupçonné vetre attachement, qu'elle-est des-