b-h- Grèce et eu Asie. - 21$ '
toute sa figure étoit brillante et voluptueuse.
Lasthénie, qui s'apperçut que sa sœur fixoit
mon attention, me dit en souriant : « Je vais
être jalouse ; je vois que vos regards s'arrêtent
souvent sur Télésille. — Je vous admire tour-
à-tour: l'une est la rose naissante, l'autre la
rose dans tout son éclat ». Nous fûmes inter-
rompus par un jeune homme d'un aspect su-
perbe : il salua d'un air aisé et noble ; et Las-
thénie le reçut comme une connoissance fami-
lière. Un sentiment de curiosité , peut-être de
jalousie, me le fit considérer d'un œil très-
attentif. Il s'énonçoit avec beaucoup d'esprit et
l'atticisme le plus élégant. Son regard étoit
fier, ses yeux noirs et superbes, sa taille, celle
des héros ; son corps paroissoit sorti des mains
de Phidias ; ses beaux cheveux noirs étoient
parfumés d'essences et entremêlés de cigales ,
d'or (9). Il avoit des fleurs aux oreilles, des
mouches sur le visage ; sa tunique, du coton
lé plus fin et d'une blancheur éblouissante ,
flottoit au gré des vents. Au lieu de pallium ,
il portait un vaste manteau traînant, ce qui
annonçoit un goût de luxe et de mollesse. Il
avoit une canne à la main, et ses souliers
étoient d'une forme nouvelle et bisarre. Cet
appareil fastueux me prévint contre lui ; je lui
supposai des mœurs efféminées, et le crus in-
toute sa figure étoit brillante et voluptueuse.
Lasthénie, qui s'apperçut que sa sœur fixoit
mon attention, me dit en souriant : « Je vais
être jalouse ; je vois que vos regards s'arrêtent
souvent sur Télésille. — Je vous admire tour-
à-tour: l'une est la rose naissante, l'autre la
rose dans tout son éclat ». Nous fûmes inter-
rompus par un jeune homme d'un aspect su-
perbe : il salua d'un air aisé et noble ; et Las-
thénie le reçut comme une connoissance fami-
lière. Un sentiment de curiosité , peut-être de
jalousie, me le fit considérer d'un œil très-
attentif. Il s'énonçoit avec beaucoup d'esprit et
l'atticisme le plus élégant. Son regard étoit
fier, ses yeux noirs et superbes, sa taille, celle
des héros ; son corps paroissoit sorti des mains
de Phidias ; ses beaux cheveux noirs étoient
parfumés d'essences et entremêlés de cigales ,
d'or (9). Il avoit des fleurs aux oreilles, des
mouches sur le visage ; sa tunique, du coton
lé plus fin et d'une blancheur éblouissante ,
flottoit au gré des vents. Au lieu de pallium ,
il portait un vaste manteau traînant, ce qui
annonçoit un goût de luxe et de mollesse. Il
avoit une canne à la main, et ses souliers
étoient d'une forme nouvelle et bisarre. Cet
appareil fastueux me prévint contre lui ; je lui
supposai des mœurs efféminées, et le crus in-