K3* Grèce et en Asie.- zoo
du public ; mais lorsqu'il est injuste , prévenu,
elle doit rentrer dans sa conscience , s'appuyer
sur sa propre estime, et attendre du temps un
jugement plus équitable. Si Protagore me pei-
gnoit avec un œil de moins, sous des traits
hideux , parce qu'il croiroit que telle est ma
figure, m'offenseroit-il ? Non, je rirois de son
erreur ; vous étés dans le cas de ce peintre :
vous ne me connoissiez point, vous avez tracé
un portrait fantastique et non le mien. Je serai
bien vengée si je contribue à votre bonheur ,
si vous recevez mon amitié , et m'accordez la
vôtre». Notre entretien finit par les expressions
lesplustouchantesetles plus sincères1.Depuis,
je la vois souvent ; et soutenue de mes conseils j
qu'elle veut bien écouter, elle supporte avec
plus de patience et de douceur les écarts de
son mari, qui l'en "récompense par les atten-
tions les plus empressées et un véritable atta-
chement.
» Ce récit doit éclaireir tout ombrage, et vous
démontrer jusqu'à l'évidence que je ne tiens
à Alcibiade que par le nœud de l'amitié. Il
n'a jamais été dangereux pour moi, et j'ose
même me flatter que Pallas, que j'ai choisie
ainsi qu'Athènes , pour ma divinité tutélaire ,
me couvrira désormais de son égide contre
les traits de l'amour. Mais il est temps de re-
du public ; mais lorsqu'il est injuste , prévenu,
elle doit rentrer dans sa conscience , s'appuyer
sur sa propre estime, et attendre du temps un
jugement plus équitable. Si Protagore me pei-
gnoit avec un œil de moins, sous des traits
hideux , parce qu'il croiroit que telle est ma
figure, m'offenseroit-il ? Non, je rirois de son
erreur ; vous étés dans le cas de ce peintre :
vous ne me connoissiez point, vous avez tracé
un portrait fantastique et non le mien. Je serai
bien vengée si je contribue à votre bonheur ,
si vous recevez mon amitié , et m'accordez la
vôtre». Notre entretien finit par les expressions
lesplustouchantesetles plus sincères1.Depuis,
je la vois souvent ; et soutenue de mes conseils j
qu'elle veut bien écouter, elle supporte avec
plus de patience et de douceur les écarts de
son mari, qui l'en "récompense par les atten-
tions les plus empressées et un véritable atta-
chement.
» Ce récit doit éclaireir tout ombrage, et vous
démontrer jusqu'à l'évidence que je ne tiens
à Alcibiade que par le nœud de l'amitié. Il
n'a jamais été dangereux pour moi, et j'ose
même me flatter que Pallas, que j'ai choisie
ainsi qu'Athènes , pour ma divinité tutélaire ,
me couvrira désormais de son égide contre
les traits de l'amour. Mais il est temps de re-