s56 Voyages b'A stenoï
les voyages. Ils vont communément à pied dans"
la ville, ou aux environs, une canne à la main ;
mais depuis quelques temps les gens riches et
fastueux ont des chars , ou des litières atelées
de mules blanches de grand prix , qu ils font
venir de Sycione ou du Péloponèse. Un cuisi-
nier , dans cette ville , est un important per-
sonnage. On ne peut s'empêcher de rire lors-
qu'on se rappelle que le gouvernement a
accordé le droit de bourgeoisie au nommé
Chérips, parce que son père avoit inventé un
excellent ragoût'aux truffes.
Les athéniens, sarts être ivrognes, aiment le
bon vin ; ils font servir sur leurs tables des
cigales, des sauterelles, et même la chair des
ânes et des taupes. Pendant l'été ils font ra-
fraîchir le vin dans la neige. Les ileurs les plus
brillantes ornent leur table pendant l'hiver.
Chez eux, point de festins sans bouffons. Les
jeunes gens s'adonnent à la chasse, à lequita-
tation , aux baladins. Ils élèvent beaucoup de
paons ; ils aiment passionnément toutes sortes
d'animaux étrangers. Ils nourrissent des perro-
quets d'Afrique ,'des fesans , des pigeons de
Sicile , des chiens de Malte et de Lacédé-
mone, des chevaux de Thessalie et de l'Argo-
lide, des mulets du Péloponèse, et finalement
des singes. Leur conversation est légère, frivole
et
les voyages. Ils vont communément à pied dans"
la ville, ou aux environs, une canne à la main ;
mais depuis quelques temps les gens riches et
fastueux ont des chars , ou des litières atelées
de mules blanches de grand prix , qu ils font
venir de Sycione ou du Péloponèse. Un cuisi-
nier , dans cette ville , est un important per-
sonnage. On ne peut s'empêcher de rire lors-
qu'on se rappelle que le gouvernement a
accordé le droit de bourgeoisie au nommé
Chérips, parce que son père avoit inventé un
excellent ragoût'aux truffes.
Les athéniens, sarts être ivrognes, aiment le
bon vin ; ils font servir sur leurs tables des
cigales, des sauterelles, et même la chair des
ânes et des taupes. Pendant l'été ils font ra-
fraîchir le vin dans la neige. Les ileurs les plus
brillantes ornent leur table pendant l'hiver.
Chez eux, point de festins sans bouffons. Les
jeunes gens s'adonnent à la chasse, à lequita-
tation , aux baladins. Ils élèvent beaucoup de
paons ; ils aiment passionnément toutes sortes
d'animaux étrangers. Ils nourrissent des perro-
quets d'Afrique ,'des fesans , des pigeons de
Sicile , des chiens de Malte et de Lacédé-
mone, des chevaux de Thessalie et de l'Argo-
lide, des mulets du Péloponèse, et finalement
des singes. Leur conversation est légère, frivole
et