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^84 V o y a g e s d'A s t e n o r
flétrissante pour l'humanité. Elle m'avoua
qu'elle en avoit gémi souvent ; que l'esclavage
outragcoit la nature , dégradoit également
l'acheteur et le vendeur ; mais que cet abus
étoit presque impossible à réformer. « Ce com-
merce est considérable dans la Grèce ; l'At-
tique seule compte quatre cent mille esclaves-'
ce sont eux qui labourent les champs, font
valoir les manufactures, exploitent les mines,
travaillent aux carrières, et sont chargés de
tout le détail du service. Ceux qui sont mieux
élevés et plus heureux s'adonnent aux arts,
cultivent des talens. On doit rendre jusiice aux
athéniens, ils ne traitent pas leurs esclaves
avec la même sévérité que Sparte traite les
ilotes. Ici nul maître n'a le droit d'attenter
à leur vie. Il peut seulement les charger de
fers, les condamner à tourner la meule, leur
interdire le mariage, et les séparer d'avec
leurs femmes ».

Pendant cet entretien nous vîmes arriver
un homme bisarrement vêtu, suivi de la foule.
Lasthénie le reconnut, et me dit : « C'est
Timon le misantrope ; on le voit rarement
dans la ville; c'est un hibou qui craint le grand
jour : il hait les hommes, et les fuit comm;
des bêtes féroces ; mais je veux l'observer ».
Oh ! oh ! il monte à la tribune ; écoutons.
 
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