3o6 Voyages d'à k t e■ w o b.
Dans ce moment nous vîmes entrer clans
Je temple une femme richement vêtue, 'd'un
âge mùr , suivie de plusieurs esclaves. Tout
le monde porta les yeux sur elle ; sa démar-
che étoit traînante , un air de langueur et de
tristesse étoit répandu sur sa physionomie ;
elle venoit consulter l'oracle. Elle s'approcha
lentement, et se plaignit au dieu de l'excès
de sa lassitude. — « C'est, répond l'oracle, que
vous venez de loin. — Dieu d'Epidaure , que
dois-je faire ? le soir je suis sans appétit. — Il
faut diner peu. — J'ai de fréquentes insom-
nies, le sommeil inquiet, agité. — Levez-vous
avant le milieu du jour. — Mais je deviens
pesante, l'exercice m'accable. — Servez-vous
.de vos jambes. — Ma vie est triste , et je
m'ennuie. — Occupez-vous , travaillez. — Le
vin m'incommode , je ne puis le supporter.
— Buvez de l'eau. — J'ai des indigestions.—
Faites diette. — Je n'ai ni la même force , ni
la même santé que j'avois. — C'est que vous
vieillissez.— Est-il possible ! Mais quel moyen
de guérir cette langueur ? — Le plus court ,
Théoxêne, c'est de mourir, comme ont fait
votre mère et votre aïeule. — Fils d'Apollon ,
quel conseil me donnez-vous ? est-ce là cette
science si vantée, qui yous fait révérer de
toute la terre? Je savois tout ce.<jue voua
Dans ce moment nous vîmes entrer clans
Je temple une femme richement vêtue, 'd'un
âge mùr , suivie de plusieurs esclaves. Tout
le monde porta les yeux sur elle ; sa démar-
che étoit traînante , un air de langueur et de
tristesse étoit répandu sur sa physionomie ;
elle venoit consulter l'oracle. Elle s'approcha
lentement, et se plaignit au dieu de l'excès
de sa lassitude. — « C'est, répond l'oracle, que
vous venez de loin. — Dieu d'Epidaure , que
dois-je faire ? le soir je suis sans appétit. — Il
faut diner peu. — J'ai de fréquentes insom-
nies, le sommeil inquiet, agité. — Levez-vous
avant le milieu du jour. — Mais je deviens
pesante, l'exercice m'accable. — Servez-vous
.de vos jambes. — Ma vie est triste , et je
m'ennuie. — Occupez-vous , travaillez. — Le
vin m'incommode , je ne puis le supporter.
— Buvez de l'eau. — J'ai des indigestions.—
Faites diette. — Je n'ai ni la même force , ni
la même santé que j'avois. — C'est que vous
vieillissez.— Est-il possible ! Mais quel moyen
de guérir cette langueur ? — Le plus court ,
Théoxêne, c'est de mourir, comme ont fait
votre mère et votre aïeule. — Fils d'Apollon ,
quel conseil me donnez-vous ? est-ce là cette
science si vantée, qui yous fait révérer de
toute la terre? Je savois tout ce.<jue voua