sn Grèce et ew Asie 5ai
touchans. Je trouvai dans Philotas un homme
instruit en morale, en politique et dans l'éco-
nomie rurale. Ils me •vantèrent la douceur , la
tranquillité de leur vie ; ils s'aimoient comme
au premier jour de leur hymen-; ils avoieut
deux jolis enfans, des amis, qui venoient sou-
vent égayer leur solitude ; et des travaux mo-
dérés appeloient chez eux l'abondance.
Le lendemain nous allâmes, au lever de
l'aurore , toute la famille et moi, au tombeau
du sage Dioclès : ses cendres étoient renfer-
mées dans l'urne de sa chère Euphémie. Le
père , la mère , et les enfans et moi, nous évo-
quâmes son ombre ; nous finies les libations
d'usage , et nous jetâmes des fleurs sur sa
tombe.
. Je me proposois de partir pourïhébes après
cette cérémonie, de quitter ces bons et heu-
reux agriculteurs, qui jouissoient du repos sans
oisiveté, de l'abondance sans superflu, et d'une
vie exempte de remord et d'inquiétude ; mais
le ciel se chargeant de nuages, Chrysilla me
pressa avec tant d'intérêt et de grâce, de différer
mon départ jusqu'au lendemain, que malgré
le vif désir qui m'entraînoit à Thèbes, je cédai
sans peine à ses douces instances. Ce fut heu-
reusement pour moi , car l'atmosphère se noircit
de plus en plus, les nuages s'amoncelèrent;
Tome III. X
touchans. Je trouvai dans Philotas un homme
instruit en morale, en politique et dans l'éco-
nomie rurale. Ils me •vantèrent la douceur , la
tranquillité de leur vie ; ils s'aimoient comme
au premier jour de leur hymen-; ils avoieut
deux jolis enfans, des amis, qui venoient sou-
vent égayer leur solitude ; et des travaux mo-
dérés appeloient chez eux l'abondance.
Le lendemain nous allâmes, au lever de
l'aurore , toute la famille et moi, au tombeau
du sage Dioclès : ses cendres étoient renfer-
mées dans l'urne de sa chère Euphémie. Le
père , la mère , et les enfans et moi, nous évo-
quâmes son ombre ; nous finies les libations
d'usage , et nous jetâmes des fleurs sur sa
tombe.
. Je me proposois de partir pourïhébes après
cette cérémonie, de quitter ces bons et heu-
reux agriculteurs, qui jouissoient du repos sans
oisiveté, de l'abondance sans superflu, et d'une
vie exempte de remord et d'inquiétude ; mais
le ciel se chargeant de nuages, Chrysilla me
pressa avec tant d'intérêt et de grâce, de différer
mon départ jusqu'au lendemain, que malgré
le vif désir qui m'entraînoit à Thèbes, je cédai
sans peine à ses douces instances. Ce fut heu-
reusement pour moi , car l'atmosphère se noircit
de plus en plus, les nuages s'amoncelèrent;
Tome III. X