552 Voyages d'A itsvoi
toute la diligence possible. Nous nous embar-
quâmes à Orope ; les vents irritèrent souvent
l'impatience de Phanor : il promit à Neptune
de lui sacrifier une génisse avec ses cornes
dorées, et un bœuf à Thétis, s'ils favorisoient
sa navigation. Il invoqua Nérée et les cin-
quante néréides ses filles, Castor et Pollux,
dieux tutélaires des marins. Ces vœux , ces
prières ne parvinrent pas aux oreilles de ces
divinités , car, quoique nous eussions d'ex-
celiens rameurs et uns bonne trirème , nous
n'entraînes à Smynïo qu'après le renouvelle-
ment d'une lune. De-i;'i, sans nous arrêter ,
des chevaux nous menèrent à l'heureuse con-
trée des sardiens. Quelle joie vive et pure !
comme le cœur palpitoit au futur époux !
sur-tout lorsque nous entrâmes dans l'asyle
fortuné de l'aimable Atbénaïs. Nous péné-
trons dans le jardin sans être vus ; Aristide y
étoit seul. Nous l'embrassons, nous l'accablons
de nos caresses ; sa joie égaloit la nôtre. Après
l'effusion de ces premiers momens, pour sur-
prendre Atbénaïs, il nous fit cacher derrière
des arbres. A peine y fûmes-nous qu'elle parut
sans être avertie ; elle assura ensuite, qu'un
mouvement qu'elle ne peut définir, une émo-
lion inopinée, lui fit quitter l'étude pour se
promener dans le jardin ; elle avoit pressenti
toute la diligence possible. Nous nous embar-
quâmes à Orope ; les vents irritèrent souvent
l'impatience de Phanor : il promit à Neptune
de lui sacrifier une génisse avec ses cornes
dorées, et un bœuf à Thétis, s'ils favorisoient
sa navigation. Il invoqua Nérée et les cin-
quante néréides ses filles, Castor et Pollux,
dieux tutélaires des marins. Ces vœux , ces
prières ne parvinrent pas aux oreilles de ces
divinités , car, quoique nous eussions d'ex-
celiens rameurs et uns bonne trirème , nous
n'entraînes à Smynïo qu'après le renouvelle-
ment d'une lune. De-i;'i, sans nous arrêter ,
des chevaux nous menèrent à l'heureuse con-
trée des sardiens. Quelle joie vive et pure !
comme le cœur palpitoit au futur époux !
sur-tout lorsque nous entrâmes dans l'asyle
fortuné de l'aimable Atbénaïs. Nous péné-
trons dans le jardin sans être vus ; Aristide y
étoit seul. Nous l'embrassons, nous l'accablons
de nos caresses ; sa joie égaloit la nôtre. Après
l'effusion de ces premiers momens, pour sur-
prendre Atbénaïs, il nous fit cacher derrière
des arbres. A peine y fûmes-nous qu'elle parut
sans être avertie ; elle assura ensuite, qu'un
mouvement qu'elle ne peut définir, une émo-
lion inopinée, lui fit quitter l'étude pour se
promener dans le jardin ; elle avoit pressenti