DENTELLE.
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avec le passement. Mignerak est le premier qui donna des « passe-
ments au fuseau » (fig. 14); Vinciolo, dans son édition de 1623,
fournit aussi des dessins pour ce nouveau travail (fig. 15 et 16); et
Parasoli (1616) en donne également pour Merli a Piombini (fig. 17).
Dans l’inventaire d’Henriette de France (1619) se trouvent une va-
riété de dentelles qualifiées de passements (1); et dans celui du ma-
réchal de La Motte (1627), le terme est appliqué à toute espèce dé
dentelles : « Item, quatre paires de manchettes garnyes de passe-
ment tant de Venise, Germes et de Matines. »
La dentelle se
dessin. Le sond
uni se désigne
en français par
le mot entoi-
lage , parce
qu’il contient
la fleur ou or-
nement appelé
toilé, de son
tissu serré et
sans relief res-
semblant à la
toile, et aussi de
ce qu’il est souvent fait de toile même ou de mousseline. Le fond, ap-
pelé aussi champ, réseau, treille, est de différentes sortes : fond de
Bruxelles, fond clair, fond double, etc. Quelques dentelles, notamment
certains points et guipures, ne s’exécutent pas sur un fond : les fleurs
sont rattachées les unes aux autres par des sils irréguliers, festonnés;
au feston s’ajoute quelquefois un picot. Tels sont les points de Venise
et d’Espagne et la plupart des guipures. Ces sils sont appelés par
les dentellières anglaises liens à picot; les Italiens leur donnent le
nom de jambes, les Français celui de brides. La fleur, ou dessin,
compose de deux parties : le fond et la fleur ou
~ Petite dentelle (-1598).
Fig. 10. — Petite dentelle (1598)
13. — Petite dentelle (1598).
Fig. 12. — Petite dentelle (1598).
(1) « Petits et grands passements; id. à l’aiguille; id. faicts au métier; id. de Flandres à
pointes; id. orange à jour; id. de Flandres satiné; avec réseuil, dantelles grandes et petites,
or, argent, etc. » (Inv. de Madame, sœur du Roi. Archives nat., KK, 234.) Jusqu’en 1645, le
mot passement reste en usage, ainsi qu’on le voit dans l’inventaire de l’église Saint-Médard
à Paris (Archives nat., LL, 858).
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avec le passement. Mignerak est le premier qui donna des « passe-
ments au fuseau » (fig. 14); Vinciolo, dans son édition de 1623,
fournit aussi des dessins pour ce nouveau travail (fig. 15 et 16); et
Parasoli (1616) en donne également pour Merli a Piombini (fig. 17).
Dans l’inventaire d’Henriette de France (1619) se trouvent une va-
riété de dentelles qualifiées de passements (1); et dans celui du ma-
réchal de La Motte (1627), le terme est appliqué à toute espèce dé
dentelles : « Item, quatre paires de manchettes garnyes de passe-
ment tant de Venise, Germes et de Matines. »
La dentelle se
dessin. Le sond
uni se désigne
en français par
le mot entoi-
lage , parce
qu’il contient
la fleur ou or-
nement appelé
toilé, de son
tissu serré et
sans relief res-
semblant à la
toile, et aussi de
ce qu’il est souvent fait de toile même ou de mousseline. Le fond, ap-
pelé aussi champ, réseau, treille, est de différentes sortes : fond de
Bruxelles, fond clair, fond double, etc. Quelques dentelles, notamment
certains points et guipures, ne s’exécutent pas sur un fond : les fleurs
sont rattachées les unes aux autres par des sils irréguliers, festonnés;
au feston s’ajoute quelquefois un picot. Tels sont les points de Venise
et d’Espagne et la plupart des guipures. Ces sils sont appelés par
les dentellières anglaises liens à picot; les Italiens leur donnent le
nom de jambes, les Français celui de brides. La fleur, ou dessin,
compose de deux parties : le fond et la fleur ou
~ Petite dentelle (-1598).
Fig. 10. — Petite dentelle (1598)
13. — Petite dentelle (1598).
Fig. 12. — Petite dentelle (1598).
(1) « Petits et grands passements; id. à l’aiguille; id. faicts au métier; id. de Flandres à
pointes; id. orange à jour; id. de Flandres satiné; avec réseuil, dantelles grandes et petites,
or, argent, etc. » (Inv. de Madame, sœur du Roi. Archives nat., KK, 234.) Jusqu’en 1645, le
mot passement reste en usage, ainsi qu’on le voit dans l’inventaire de l’église Saint-Médard
à Paris (Archives nat., LL, 858).