ALENÇON.
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née qui projette des fleurs; l’autre est régulière : c’est une fleur cen-
trale, d’où partent des branches semblables entre elles. » Au mois
d’octobre de la même année, le Mercure ajoute : « Il n’y a pas eu
de changements dans les dessins, » et il n’en parle plus. Ces dessins
ne peuvent être que des dessins de Venise; la fleur sur la fleur, comme
les fleurs volantes, répond exactement à ce point en haut relief,
vulgairement appelé par les marchands de dentelles point de che-
nille (fig. 82.)
La fig. du haut de la pl. VIII est un spécimen de dentelle à l’aiguille
admirablement travaillé. Les
portraits en médaillon de
Louis XIV et de Marie-Thé-
rèse, de même que les ini-
tiales M. T. introduites dans
le dessin, portent à croire qu’il
est un produit d’Alençon pen-
dant la période vénitienne de
sa fabrication.
Un mémoire rédigé en 1698
par M. de Pommereu et con-
servé parmi les manuscrits de
la Bibliothèque nationale (1),
est le second ouvrage qui
fasse mention du point d’Alençon. « La manufacture des points
de France, y lit-on, est l’une des plus considérables du pays; des
femmes et des jeunes filles y sont employées, au nombre de 800à900,
sans compter celles de la campagne dont le nombre est considérable.
C’est un commerce d’environ 500,000 livres par an. A la campagne,
le point est appelé vilain (2) ; le principal marché est Paris, en temps
de guerre; mais la demande va croissant depuis la paix, par suite de
l’exportation en pays étrangers. »
Le nombre des dentellières que donne M. de Pommereu semble
(1) Mémoire concernant la généralité d'Alençon, dressé par M. de Pommereu. (FondsMor-
temart, n° 89.)
(2) « Vilain, velin, vellum », du parchemin ou velin sur lequel le point d’Alençon est fait.
Le terme est encore en usage. Quand l’auteur s’enquit à Alençon du chemin de l’établisse-
ment de M. R., fabricant de dentelles, on lui demanda si c’était celui qui fait le « velin ».
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née qui projette des fleurs; l’autre est régulière : c’est une fleur cen-
trale, d’où partent des branches semblables entre elles. » Au mois
d’octobre de la même année, le Mercure ajoute : « Il n’y a pas eu
de changements dans les dessins, » et il n’en parle plus. Ces dessins
ne peuvent être que des dessins de Venise; la fleur sur la fleur, comme
les fleurs volantes, répond exactement à ce point en haut relief,
vulgairement appelé par les marchands de dentelles point de che-
nille (fig. 82.)
La fig. du haut de la pl. VIII est un spécimen de dentelle à l’aiguille
admirablement travaillé. Les
portraits en médaillon de
Louis XIV et de Marie-Thé-
rèse, de même que les ini-
tiales M. T. introduites dans
le dessin, portent à croire qu’il
est un produit d’Alençon pen-
dant la période vénitienne de
sa fabrication.
Un mémoire rédigé en 1698
par M. de Pommereu et con-
servé parmi les manuscrits de
la Bibliothèque nationale (1),
est le second ouvrage qui
fasse mention du point d’Alençon. « La manufacture des points
de France, y lit-on, est l’une des plus considérables du pays; des
femmes et des jeunes filles y sont employées, au nombre de 800à900,
sans compter celles de la campagne dont le nombre est considérable.
C’est un commerce d’environ 500,000 livres par an. A la campagne,
le point est appelé vilain (2) ; le principal marché est Paris, en temps
de guerre; mais la demande va croissant depuis la paix, par suite de
l’exportation en pays étrangers. »
Le nombre des dentellières que donne M. de Pommereu semble
(1) Mémoire concernant la généralité d'Alençon, dressé par M. de Pommereu. (FondsMor-
temart, n° 89.)
(2) « Vilain, velin, vellum », du parchemin ou velin sur lequel le point d’Alençon est fait.
Le terme est encore en usage. Quand l’auteur s’enquit à Alençon du chemin de l’établisse-
ment de M. R., fabricant de dentelles, on lui demanda si c’était celui qui fait le « velin ».