DEUX ÉPITAPHES ROMAINES DE FEMMES
AYANT FAIT PARTIE
DE L'AVENUE SÉPULCRALE DE VESONTIO 1
A l'imitation de ce qui existait sur la voie Appienne de Rome,
et d'une façon analogue à ce que Pompéi avait également réalisé,
le maximum oppidum des Séquanes, devenu colonie romaine,
voulut border un tronçon de grande route avec une double
rangée de tombeaux. Les édiles de Vesontio choisirent à cet
effet un morceau de la voie romaine qui reliait leur ville à Lug-
dunum, la métropole des Gaules 2. Les tombeaux s'y alignèrent
sur un espace compris entre la porte actuelle d'Arènes et le
hameau de Saint-Ferjeux. De cette région proviennent le plus
grand nombre des cippes funéraires et des sarcophages décou-
verts sur le pourtour de Besançon, monuments détruits pour la
plupart et dont les épitaphes, inexactement transcrites, sont
autant de textes altérés que la science épigraphique devra traiter
par les méthodes curatives dont elle dispose3.
1. Lecture faite à l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, le 14 juin 1889.
2. Voy. ma Notice sur Crusinia, station militaire de la voie romaine de
Chalon-sur-Saône à Besançon : dans les Mémoires de la Société d'Émulation du
Doubs, 3e série, t. II, 1857, p. 316 et suiv.
3. L'une de ces inscriptions funéraires disparues me semble devoir être rap-
pelée ici, parce que ce sera pour moi l'occasion de donner d'une façon précise
l'indication de son lieu d'origine. Voici, d'après diverses copies, le texte de
cette épitaphe :
[D.] [M.]
ET · MEMORIAE · AETERNAE - IANVSSI · IANVARII
IVNIORIS · QVI - VIXIT · ANNIS · VIIII · M · VI
D · VIIII · lANVSSIVS · IAN(VA)RIVS · GEDVS · PATER
ET · LVCIOLA · LOCVSTA·MATER- FILIO · DVLCISSIMO
S- A · D· P
« Treuvé», dit le P. Pierre-François Chifflet, «à Saint-Ferjeux,l'an 1627,sur le
AYANT FAIT PARTIE
DE L'AVENUE SÉPULCRALE DE VESONTIO 1
A l'imitation de ce qui existait sur la voie Appienne de Rome,
et d'une façon analogue à ce que Pompéi avait également réalisé,
le maximum oppidum des Séquanes, devenu colonie romaine,
voulut border un tronçon de grande route avec une double
rangée de tombeaux. Les édiles de Vesontio choisirent à cet
effet un morceau de la voie romaine qui reliait leur ville à Lug-
dunum, la métropole des Gaules 2. Les tombeaux s'y alignèrent
sur un espace compris entre la porte actuelle d'Arènes et le
hameau de Saint-Ferjeux. De cette région proviennent le plus
grand nombre des cippes funéraires et des sarcophages décou-
verts sur le pourtour de Besançon, monuments détruits pour la
plupart et dont les épitaphes, inexactement transcrites, sont
autant de textes altérés que la science épigraphique devra traiter
par les méthodes curatives dont elle dispose3.
1. Lecture faite à l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, le 14 juin 1889.
2. Voy. ma Notice sur Crusinia, station militaire de la voie romaine de
Chalon-sur-Saône à Besançon : dans les Mémoires de la Société d'Émulation du
Doubs, 3e série, t. II, 1857, p. 316 et suiv.
3. L'une de ces inscriptions funéraires disparues me semble devoir être rap-
pelée ici, parce que ce sera pour moi l'occasion de donner d'une façon précise
l'indication de son lieu d'origine. Voici, d'après diverses copies, le texte de
cette épitaphe :
[D.] [M.]
ET · MEMORIAE · AETERNAE - IANVSSI · IANVARII
IVNIORIS · QVI - VIXIT · ANNIS · VIIII · M · VI
D · VIIII · lANVSSIVS · IAN(VA)RIVS · GEDVS · PATER
ET · LVCIOLA · LOCVSTA·MATER- FILIO · DVLCISSIMO
S- A · D· P
« Treuvé», dit le P. Pierre-François Chifflet, «à Saint-Ferjeux,l'an 1627,sur le