RECHERCHES
SUR
L'ORGUE HYDRAULIQUE
J'ai déjà étudié, il y a quelques années \ la question de l'orgue
hydraulique, et la conclusion de mon dernier travail était que, si
cet instrument fut qualifié d'hydraulique, c'est qu'en effet l'eau
jouait dans son mécanisme un rôle très important, exactement
identique à celui que jouent les poids posés sur les réservoirs
d'air de nos orgues modernes et destinés, par leur pression, à
refouler l'air dans les tuyaux pour les faire sonner.
Bien des auteurs de mérite avaient essayé, — sans y parvenir,
— de découvrir les prétendus mystères de l'orgue hydraulique.
Les uns en donnaient des explications inimaginables, qui ne
reposaient sur aucun fondement scientifique : l'eau servant, par
exemple, à amortir le choc des leviers, ou bien l'eau chauffée
jusqu'à ébullition et faisant par sa vapeur résonner les tuyaux;
d'autres, plus prudents, se contentaient de reconnaître que la
question leur paraissait insoluble.
Si ces écrivains, malgré leur grande érudition, ne sont pas
arrivés à comprendre le mécanisme de l'orgue hydraulique,
mécanisme pourtant si simple et si rationnel, c'est qu'ils ont été
chercher des renseignements partout, excepté là où ils avaient
chance d'en trouver.
Tous, en effet, se sont attachés surtout à des descriptions de
poètes, de grammairiens, d'orateurs, comme Suétone, Claudien,
1. Cl. Loret, Cours d'orgue, t. III, pp. 1-3. — Gazette musicale, année 1878,
numéro du 1er décembre.
SUR
L'ORGUE HYDRAULIQUE
J'ai déjà étudié, il y a quelques années \ la question de l'orgue
hydraulique, et la conclusion de mon dernier travail était que, si
cet instrument fut qualifié d'hydraulique, c'est qu'en effet l'eau
jouait dans son mécanisme un rôle très important, exactement
identique à celui que jouent les poids posés sur les réservoirs
d'air de nos orgues modernes et destinés, par leur pression, à
refouler l'air dans les tuyaux pour les faire sonner.
Bien des auteurs de mérite avaient essayé, — sans y parvenir,
— de découvrir les prétendus mystères de l'orgue hydraulique.
Les uns en donnaient des explications inimaginables, qui ne
reposaient sur aucun fondement scientifique : l'eau servant, par
exemple, à amortir le choc des leviers, ou bien l'eau chauffée
jusqu'à ébullition et faisant par sa vapeur résonner les tuyaux;
d'autres, plus prudents, se contentaient de reconnaître que la
question leur paraissait insoluble.
Si ces écrivains, malgré leur grande érudition, ne sont pas
arrivés à comprendre le mécanisme de l'orgue hydraulique,
mécanisme pourtant si simple et si rationnel, c'est qu'ils ont été
chercher des renseignements partout, excepté là où ils avaient
chance d'en trouver.
Tous, en effet, se sont attachés surtout à des descriptions de
poètes, de grammairiens, d'orateurs, comme Suétone, Claudien,
1. Cl. Loret, Cours d'orgue, t. III, pp. 1-3. — Gazette musicale, année 1878,
numéro du 1er décembre.