Revue archéologique (Ser. 3: 15.1890)

434 REVUE ARCHÉOLOGIQUE
Au-dessous du buste on lit: P. SCPIONL Ce bas-relief présente une grande
ressemblance avec un monument connu sous la dénomination de Victoire de Flo-
rence. M. Blanchet croit devoir rapprocher ces bas-reliefs de certaines têtes
casquées du recueil Vallareti, attribué à l'École de Léonard de Vinci.
M. Durrieu donne lecture d'une communication de M. Grellet Balguerie, au
sujet d'une découverte faite aux environs de Saint-Aignan-en-Gués (Loiret) de
constructions anciennes, qui paraissent les restes d'un cirque ou d'un théâtre
romain.
M. Babelon commence la lecture d'un mémoire de M. de Laigue, consul à
Cadix, sur l'origine phénicienne de cette ville.
M. Maurat fait une communication sur un fragment d'inscription antique,
trouvé dans la maison habitée par Pétrarque à Vaucluse.
M. Flouest lit une lettre de M. Counhaye, donnant des détails sur les
fouilles qu'il a entreprises aux environs de Suippes; des restes de peintures
murales importantes ont été mises au jour, et on a pu enlever une peinture
représentant une bacchante; la villa qui contenait ces ornementations devait
dater du iii° siècle.

NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCE

Lettre à M. Perrot, directeur de la Revue archéologique!.
Raguse, le 5 mars 1890.
Mon cher Directeur,
Je ne me doutais guère, quand j'ai eu le plaisir de vous voir à Paris cet hiver,
que j'aurais bientôt à vous mander des nouvelles archéologiques du Monténégro.
Et pourtant le dernier voyage que je viens de faire sur la Montagne-Noire me
réservait la'surprise d'assister à la découverte ou plutôt à la résurrection de
Doclée.
Doclée (en serbe Doukla) est située à trois kilomètres environ au nord de
Podgoritzà, au confluent de deux rivières, la Zeta, qui sort du massif de
Kom, et le Moratcha, qui se jette dans le lac de Scutari. La situation est admi-
rable. La vieille ville romaine devait être sur une route stratégique, conduisant
d'Albanie, peut-être de Dyrrachium (Durazzo) en Pannonie et en Sirmie. Le site
même de la ville et l'enceinte sont aujourd'hui faciles à reconstituer. Quelques
semaines de fouilles ont permis à un Russe, M. Paul Rowinski, jadis professeur
à l'Université de Kazan, établi au Montenegro depuis cinq ou six ans, de relever
le plan des anciennes murailles, et des deux portes, septentrionale et méridio-
nale, qui donnaient accès dans la ville.
Sur le plan ainsi circonscrit, M. Rowinski, en creusant le sol, a découvert
du côté de l'ouest, au bord même dé la Zeta, les fondements parfaitement' nets
et intacts d'un édifice qui présente l'aspect d'une basilique civile. Cette basi-
lique, tout à fait conforme à l'ordonnance des édifices de ce genre, est une longue