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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Mély, Fernand de: Les reliques du lait de la Vierge et la galactite
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0116

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE

noms de alatide, gellatide, galactite, galaxie, galaricide, leucas,
leucogie, leucophragis, mélitite, morocht1, synophite. André
Césalpin, dans son livre De metallicis, va nous indiquer dans
quelle circonstance la même pierre prend quelques-uns de ces
noms différents :
« Galactites laudatur ad oculorum fluxiones et ulcera. Galac-
tites reperiuntur in fluminibus, devoluti ex Apennino in Lunensi
regione. Quidam cinerei, quidam nigri : alii subviridis, alii mellei
coloris, omnes tactu adeo lubrico ut peruncti videantur saponis
modo; omnes succum lacteum reddunt ac dulcem, facileque
solvuntur. Qui igitur cinereo colore constat, aut nigro, galactites
fuerit, qui flavescit mellis similitudinem, etiam in colore præ se
ferens, merito dici possit melitites. Subviridis autem morochtus.
Nitet autem gemmæ instar morochtus, magis quam ceteri2. »
« La galactite est vantée pour la fluxion des yeux et les ulcères. On la
trouve dans les fleuves, apportée des Apennins dans la Lunégianne. Il y en a de
couleur de cendre, de couleur noire, de vertes, de couleur de miel, toutes telle-
ment lisses au toucher qu'elles semblent couvertes de savon : toutes rendent un
suc doux, semblable à du lait, elles se brisent facilement. Les pierres qui sont
couleur de cendre ou noires sont des galactites; les jaunes peuvent à bon droit
s'appeler mélitites, les vertes, morochtes. Ces dernières brillent comme des
pierres précieuses, plus que les autres. »
Il s'agit de préciser la nature de la galactite, ses propriétés
médicales, l'origine des idées superstitieuses dont elle est
entourée, puis de la comparer aux reliques du lait de la Vierge
et de voir ensuite si, par hasard, l'identification ne serait pas
permise et ne nous amènerait pas à reconnaître simplement dans
ces petites pierres, dans cette pouldre blanche, que nous avons
dans les reliquaires, des fragments de galactite.
Il y a un moment au xvne siècle où les Lapidaires du moyen
âge n'ont pas encore perdu toute créance, mais où cependant
l'esprit d'examen de quelques savants, ne pouvant admettre sans
critique les fables absolument insensées qui avaient eu cours

1. Nous ferons remarquer qu'en russe le lait se dit molocco.

2. Césalpin (André), De metallicis lil>ri tres. Noribergæ, Agricola, 1602,
n-8, p. 157.
 
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