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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Mély, Fernand de: Les reliques du lait de la Vierge et la galactite
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0123

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LES RELIQUES DU LAIT DE LA VIERGE ET LA GALACTITE 113

lait. Si elles ont la gale, vous les guérirez ainsi et les rendrez plus fécondes.
On la nomme litharge parce qu'elle fait oublier aux hommes leurs malheurs
antérieurs. Car celui qui porte cette pierre consacrée et comme il est rapporté
plus bas, offenserait-il un roi, un puissant, un chef, un père ou un maître, serait
oublié. Car elle rend son possesseur toujours bien vu, habile, éloquent, per-
suasif et chéri de Dieu, qui reçoit avec plaisir, de celui qui la porte, les sacri-
fices. Bien plus, elle fait résister à la haine et aux charmes. Celui qui la porte
ne pourra jamais, en effet, être charmé. Mais c'est surtout aux enfants qu'elle
est propice; elle ne permet pas qu'ils aient d'attaques nerveuses, même si une
femme horrible leur faisait peur. En ligature, elle guérit les maux de dents,
rend les hommes gais et bien portants. Si une femme est en mal d'enfant, une
ligature de cette pierre avec une aiguillée de laine de brebis féconde, autour du
fémur droit, amènera un accouchement sans douleur. On l'appelle aussi craté-
rite parce qu'elle est pleine de force. Dans les jugements et les procès, elle fait
triompher les plaideurs par sa force et sa puissance. Il ne faut pas s'étonner de
lui voir tant de noms, quand on connaît ses qualités! »
Nous avons déjà eu l'occasion de parler de Damigéron dans
notre étude sur le Poisson dans les pierres gravées. Il n'est cer-
tainement pas postérieur au ne siècle. Ici nous pouvons le com-
parer à Orphée, faire remarquer la similitude presque parfaite qui
existe entre les deux auteurs, similitude qui doit nous engager
à croire qu'en rapportant les mêmes légendes, les deux auteurs
ont puisé aux mêmes sources, c'est-à-dire qu'ils auraient pris
naissance dans l'école d'Alexandrie. L'un appelle la galactite
pierre de Léthée, l'autre Lithargium, et l'expliquent de même ;
ils donnent la même recette, dans les mêmes termes, pour faire
venir le lait aux jeunes femmes et aux brebis; parmi ses nom-
breuses propriétés, ils lui attribuent celle d'écarter la Mégère
des enfants, ce qui pourrait, je le crois, signifier qu'elle empêche
les convulsions; enfin, la pierre attire sur son possesseur la
bienveillance des dieux.
Mais l'un traite la question en poète; Damigéron est en quel-
que sorte plus scientifique. Il cite les auteurs dans lesquels
il a puisé, Ostanès, chef des Mages; il donne une formule
hermétique : « Facies autem sic. » Il oublie, par exemple, de
nous dire que Pline avant lui avait indiqué nombre des vertus
qu'il consigne. Il se trouve, chez lui, un point tout à fait parti-
culier : pour produire ses plus merveilleux effets la pierre doit
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