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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Flouest, Édouard: Le dieu Gaulois au Maillet sur let autels a quatre faces: l'autel de Mayence
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0168

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154 REVUE ARCHÉOLOGIQUE
cord avec la science de son art montrée par le sculpteur, pour
qu'on puisse le soupçonner d'une aussi lourde faute contre le
goût. La probabilité d'un autel proprement dit s'atténuant ainsi
par l'examen, il devient plus rationnel de voir dans cette pierre,
sans sortir du domaine des monuments religieux, le reste d'un
de ces piliers à quatre faces, garnis en hauteur de registres his-
toriés, dont plusieurs de nos musées offrent des exemples1. Il
est possible que la tradition de ces piliers se rattache aux men-
hirs des temps mégalithiques '; il est, en tout cas, certain qu'ils
étaient en faveur, postérieurement à la conquête, auprès de
Gaulois que les innovations importées de Rome n'avaient pas dé-
sintéressés des coutumes nationales.
Il subsiste, sur les côtés du bloc, de notables parties de scènes
à personnages. Deux des représentations ont grandement souf-
fert des vicissitudes des temps et il est aujourd'hui difficile d'en
1. Le monument de Mavilly (Côte-d'Or), dont le Musée de Saint-Germain
possède un moulage (salle XXI, n° 27312), en est un exemple remarquable.
D'ailleurs, lorsque, après l'examen des figurations si curieuses offertes par une
bonne moitié des autels réunis dans cette salle, on étudie les monuments en
eux-mêmes, au point de vue de leur constitution matérielle, on reste frappé de
ce fait qu'ils n'ont, à proprement parler, ni couronnement ni base et ne repré-
sentent guère qu'un cube plus ou moins géométrique. A peine un mince
bandeau, d'aspect séparatif, encadre-t-il quelquefois le haut et le bas des
sculptures, au bord de surfaces entièrement planes. Le bloc apparaît ainsi
comme ayant joué seulement le rôle de simple assise dans un monument de
forme élancée, qui en comportait d'autres. Cette observation s'applique notam-
ment aux autels célèbres et si connus découverts en 1710 à Paris, sous le
chœur de l'église Notre-Dame, comme à plusieurs autres retirés également du
sous-sol de la grande cité, ou de celui de la province et de l'étranger, en terri-
toire gaulois. Si donc la qualification d'autel est maintenue à ces monuments,
en raison de l'intention religieuse qui a présidé à leur érection, il doit demeurer
bien entendu qu'ils ont une physionomie propre et indigène qui les rend ar-
chéologiquement distincts de l'autel proprement dit de type classique, c'est-
à-dire de l'ara romaine, ou du βωμός de la Grèce. Ils se rattachent davantage
à la donnée du cippe et il conviendrait peut-être d'adopter pour eux la dési-
gnation d'autel-pilier (V. à ce sujet, Bull, de la Société des Antiquaires de
France, 1890, séance du 19 mars).
2. V. sur ce point les indications intéressantes consignées par M. A.-F. Lièvre,
dans des mémoires intitulés : Les Fana ou Vernemets du sud-ouest de la
Gaule, dits Piles romaines; (Paris, 1888, Thorin, édit.), et Les Menhirs, ou la
litholatrie chez les Gaulois; (Bull, de la Faculté des lettres de Poitiers, dé-
cembre 1888.)
 
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