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REVUE ARCHÉOLOGIQUE
Si l'on rapproche ce que nous venons de dire des recherches
que nous avons faites sur l'escalier de 30 marches, mentionné
par Edrisi, et les parties qui s'y rattachent, on arrive à cette
conclusion que ces dernières sont beaucoup plus anciennes que
le palais des Patriarches et que, pendant longtemps, l'escalier
de 30 marches a dû rester sub divo dans toute son étendue.
Donc, avant la construction du palais des Patriarches, on
pénétrait, du côté du nord, dans l'église du Saint-Sépulcre, par
un escalier dont les traces subsistent encore, comme on y accède,
du côté du sud, par l'escalier qui met en communication la rue
du Patriarche et le parvis de l'église.
La forme des arcades qui, d'un côté sont aiguës, et de l'autre
en plein cintre suffit, d'ailleurs, pour classer chacun de ces deux
groupes de constructions.
L'intervalle de quatre siècles qu'on découvre ainsi entre le
porche byzantin de la chapelle de l'Apparition et la grand'salle
des Patriarches donnerait l'explication du peu de concordance
qui existe entre les chapiteaux de ce porche et l'ornementation
de la porte Sainte-Marie.
L'appareil convergent de la niche de la chapelle des Patriarches
était commandé par son plan même tracé suivant un arc très aplati
dans un mur peu épais. Il nous offre un exemple curieux et bien
rare à Jérusalem d'une méthode d'appareil qu'on trouve appliquée
dès le iie siècle de notre ère dans les monuments de la Syrie cen-
trale. L'appareil convergent se voit encore dans les trompes d'angle
du baptistère de la Trinité contigu au clocher du Saint-Sépulcre
et dont la coupole a été détruite à une époque indéterminée.
On ne comprend pas comment le clergé grec, qui est depuis
des siècles en possession de ce baptistère, n'ait jamais songé à
en reconstruire la coupole dont l'amorce est encore visible.
L'existence d'une chapelle sur la terrasse de l'église du Saint-
Sépulcre était restée jusqu'à ce jour inconnue. Sa transformation
en habitation privée remonte à l'époque (1189) où Saladin donna
le palais des Patriarches avec ses dépendances à l'ordre des
Soufis pour y créer un hospice (khanqâh).
REVUE ARCHÉOLOGIQUE
Si l'on rapproche ce que nous venons de dire des recherches
que nous avons faites sur l'escalier de 30 marches, mentionné
par Edrisi, et les parties qui s'y rattachent, on arrive à cette
conclusion que ces dernières sont beaucoup plus anciennes que
le palais des Patriarches et que, pendant longtemps, l'escalier
de 30 marches a dû rester sub divo dans toute son étendue.
Donc, avant la construction du palais des Patriarches, on
pénétrait, du côté du nord, dans l'église du Saint-Sépulcre, par
un escalier dont les traces subsistent encore, comme on y accède,
du côté du sud, par l'escalier qui met en communication la rue
du Patriarche et le parvis de l'église.
La forme des arcades qui, d'un côté sont aiguës, et de l'autre
en plein cintre suffit, d'ailleurs, pour classer chacun de ces deux
groupes de constructions.
L'intervalle de quatre siècles qu'on découvre ainsi entre le
porche byzantin de la chapelle de l'Apparition et la grand'salle
des Patriarches donnerait l'explication du peu de concordance
qui existe entre les chapiteaux de ce porche et l'ornementation
de la porte Sainte-Marie.
L'appareil convergent de la niche de la chapelle des Patriarches
était commandé par son plan même tracé suivant un arc très aplati
dans un mur peu épais. Il nous offre un exemple curieux et bien
rare à Jérusalem d'une méthode d'appareil qu'on trouve appliquée
dès le iie siècle de notre ère dans les monuments de la Syrie cen-
trale. L'appareil convergent se voit encore dans les trompes d'angle
du baptistère de la Trinité contigu au clocher du Saint-Sépulcre
et dont la coupole a été détruite à une époque indéterminée.
On ne comprend pas comment le clergé grec, qui est depuis
des siècles en possession de ce baptistère, n'ait jamais songé à
en reconstruire la coupole dont l'amorce est encore visible.
L'existence d'une chapelle sur la terrasse de l'église du Saint-
Sépulcre était restée jusqu'à ce jour inconnue. Sa transformation
en habitation privée remonte à l'époque (1189) où Saladin donna
le palais des Patriarches avec ses dépendances à l'ordre des
Soufis pour y créer un hospice (khanqâh).