Revue archéologique (Ser. 3: 15.1890)

TUMULUS DE DIARVILLE ET d'aMBACOURT

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premiers, dans lesquels ils n'ont trouvé que de la terre battue,
des cendres et du charbon, résultat qui avait déjà été signalé par
M. Barthélemy dans son Compte rendu des fouilles des tumulus
lorrains.
Seul, le troisième a donné un vase noir, moyen, sans orne-
ment, sorte de jatte ou écuelle de forme commune, entièrement
brisé, mais qui a pu être reconstitué en partie de façon à pou-
voir en dessiner le galbe (fig. 14). Dans ce vase, avait été placé
intentionnellement une pierre, sorte de calcaire du pays, longue
de 0m,20 sur 0m,04 de large, affectant la forme d'une hache,
pointue d'un côté et tranchante de l'autre (fig. 15).
Dans la Marne et dans le Vaucluse j'ai trouvé des armes à peu
près semblables, mais en silex taillé, pointues à chaque extré-
mité. Saisies par une main vigoureuse, elles devenaient une
arme redoutable qui frappait à coups redoublés, à droite et à
gauche. Dans les tumulus qu'il a explorés dans les Vosges,
M. Voulot avait déjà signalé la présence d'armes votives en
calcaire; si j'en fais connaître une autre, c'est afin de rendre
hommage à la sagacité de notre confrère qui en a parlé le pre-
mier.
En résumé, si nos fouilles ne présentent pas de brillants résul-
tats au point de vue de notre archéologie nationale, elles n'en
sont pas moins intéressantes puisqu'elles montrent que des
guerriers éprouvés foulaient le sol des Vosges à une époque des
plus reculées.
Léon Morel.


Fig. 16. — Épée en fer de Diarville, type de Hallstatt.