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Deloche, Maxime: Études sur quelques cachets et anneaux de l'époque mérovingienne
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REVUE ARCHÉOLOGIQUE
Le chaton, ménagé à même le métal, est un carré long, bordé,
sur les quatre faces, d'un trait gravé, qui encadre un mono-
gramme.
Ce monogramme comprend un E ; un V qui est à l'angle formé
parle premier trait perpendiculaire et la ligne oblique intérieure ;
un A non barré formé par cette même ligne et la deuxième per-
pendiculaire; le N intérieur, et par redoublement de la première
lettre, un E final: ce qui donne le nom d'EVANE, génitif d'EVA,
génitif formé par l'addition du groupe ne, comme on le voit dans
un grand nombre d'actes de la période gallo-franque'. Le S,
posé en travers de la barre oblique intérieure, a ici la significa-
tion du S barré (g), abréviation de Sl(gnum). Nous avons ainsi,
pour l'ensemble du monogramme,
Sl(gnum) EVANE
Le nom d'Eva, fort usité au moyen âge, est celui de deux
saintes : l'une, vierge et martyre, est la patronne de la ville de
Dreux2; l'autre fut une religieuse du monastère de Saint-
Martin de Liège3. Le cartulaire de l'abbaye de Redon contient,
à la date de 1091, la mention d'un personnage appelé « Bahalot
filius Evane »', où l'on constate l'emploi du nom d'Eva avec sa
déclinaison au génitif, dans la forme même que nous offre notre
monogramme.
1. Notamment dans le célèbre testament d'Erminetrudis, de l'an 700 (Par-
dessus, Ch. et diplom., t. II, p. 257); dans le Cartulaire de Beaulieu, où une
noble matrone est nommée, au début d'une charte de 823, Aiga, et souscrit
dans ces termes : « S. Aigane. » (Ch. CLXXXV, p. 258 et 259 de notre édition) ;
une autre matrone y est nommée Ava au début d'une charte de 868, et sous-
crit ainsi: «S. Avana.» (Ch. LI. p. 93 et 94). Voir aussi des exemples sem-
blables, aux n°s XLVIII et CXV des présentes Études.
2. Vivier, Notice sur Eva, de Dreux.
3. Henriquez, Lilia Cistercensia, t. I, p. 145.
4. Ch. CCCXX1V, édit. d'Aurélien de Courson, p. 276.
REVUE ARCHÉOLOGIQUE
Le chaton, ménagé à même le métal, est un carré long, bordé,
sur les quatre faces, d'un trait gravé, qui encadre un mono-
gramme.
Ce monogramme comprend un E ; un V qui est à l'angle formé
parle premier trait perpendiculaire et la ligne oblique intérieure ;
un A non barré formé par cette même ligne et la deuxième per-
pendiculaire; le N intérieur, et par redoublement de la première
lettre, un E final: ce qui donne le nom d'EVANE, génitif d'EVA,
génitif formé par l'addition du groupe ne, comme on le voit dans
un grand nombre d'actes de la période gallo-franque'. Le S,
posé en travers de la barre oblique intérieure, a ici la significa-
tion du S barré (g), abréviation de Sl(gnum). Nous avons ainsi,
pour l'ensemble du monogramme,
Sl(gnum) EVANE
Le nom d'Eva, fort usité au moyen âge, est celui de deux
saintes : l'une, vierge et martyre, est la patronne de la ville de
Dreux2; l'autre fut une religieuse du monastère de Saint-
Martin de Liège3. Le cartulaire de l'abbaye de Redon contient,
à la date de 1091, la mention d'un personnage appelé « Bahalot
filius Evane »', où l'on constate l'emploi du nom d'Eva avec sa
déclinaison au génitif, dans la forme même que nous offre notre
monogramme.
1. Notamment dans le célèbre testament d'Erminetrudis, de l'an 700 (Par-
dessus, Ch. et diplom., t. II, p. 257); dans le Cartulaire de Beaulieu, où une
noble matrone est nommée, au début d'une charte de 823, Aiga, et souscrit
dans ces termes : « S. Aigane. » (Ch. CLXXXV, p. 258 et 259 de notre édition) ;
une autre matrone y est nommée Ava au début d'une charte de 868, et sous-
crit ainsi: «S. Avana.» (Ch. LI. p. 93 et 94). Voir aussi des exemples sem-
blables, aux n°s XLVIII et CXV des présentes Études.
2. Vivier, Notice sur Eva, de Dreux.
3. Henriquez, Lilia Cistercensia, t. I, p. 145.
4. Ch. CCCXX1V, édit. d'Aurélien de Courson, p. 276.