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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Heuzey, Léon Alexandre: Tribu asiatique en expédition
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0353

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TRIBU ASIATIQUE EN EXPÉDITION

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numéro de la Revue. 11 m'avait été déjà montré en Égypte, ainsi qu'un autre
morceau de bas-relief sur même matière et de même style, qui se trouve aujour-
d'hui dans une collection particulière. Il provenait, disait-on, soit de Saqqarab,
soit d'Abydos, et me fut offert avec plusieurs menus objets trouvés dans la
nécropole araméenne et persane de Saqqarab, entre autres un cylindre de style
égyptien avec inscription cunéiforme, des pions pour jeu de dames en verre
strié, enfin un pion en lapis-lazuli artificiel, portant quatre lettres araméennes,
que j'ai communiqué à la Commission du Corpus inscriptionum semiticarum.
La matière sur laquelle il est sculpté, un schiste assez dur, se trouve en
Égypte et y servait à faire des statuettes, de petites stèles et de menus objets
pour le ménage ou pour l'offrande : je ne me rappelle pas avoir vu un seul bas-
relief de style égyptien pur taillé dans cette sorte de pierre. Autant que je puis
en juger, le fragment devait appartenir à une plaque de grandes dimensions,
une sorte de table d'offrande ou une énorme palette de scribe. La disposition
du sujet me porte à croire qu'il y avait deux rangées de godets. Une ligne de
personnages aurait alors couru en dehors de la deuxième rangée, le long
du bord de la partie perdue, et serait venue déboucher en face du guerrier qui
pose une flèche sur la corde de son arc; elle aurait été terminée probablement
par un guerrier de même type et de même pose, faisant face au guerrier qui
seul subsiste aujourd'hui. Dans cette hypothèse, les personnages situés au-
dessous du godet auraient appartenu à une procession défilant sur une ou deux
lignes entre les deux rangées de godets. L'autre morceau que j'ai vu portait,
si j'ai bonne mémoire, des scènes variées sur les deux faces. Le fragment du
Louvre est, au contraire, uni par-dessous et sans ornementation d'aucun genre :
il devait être posé à plat, sur le sol ou sur un autel, comme les tables d'of-
frandes ordinaires.
Le quadrillage qui indique la coiffure des personnages est de même nature
que celui qu'on voit sur les monuments égyptiens; il marque une disposition
en petites boucles étagées, soit de la chevelure naturelle, soit de la perruque
qui souvent en Égypte remplaçait la chevelure. La plume simple ou double est
un ornement si intimement lié en Égypte à l'idée de milice que tous les termes
qui servent à désigner un soldat ou un corps de troupe ont pour déterminatif
un petit personnage ainsi coiffé ftjfc, tf, 4fy ^fc f&, fc fc f, ^
etc. Le jupon est bien le jupon égyptien; mais la ceinture qui l'attache
diffère des ceintures égyptiennes par son épaisseur et par son apparence striée.
La peau de bête qui pend par derrière rappelle immédiatement ce qu'on appelle
d'ordinaire la queue de lion, en réalité une queue de chacal, que les Pharaons
et les grands seigneurs s'attachaient aux reins dans les cérémonies d'apparat,
en souvenir du temps où le pagne était une peau de bête ajustée à la taille.
Les armes sont également les armes égyptiennes, l'arc contourné des peuples
du midi de l'Égypte, qu'on voit dans la panoplie du mort sur les peintures des
cercueils et des tombes de la XIIe dynastie, et dont les variantes e--9, ·—·
forment un des signes courants de l'écriture égyptienne, les flèches coupantes
dont plusieurs formes >—, * — , —= (ce dernier signe est un harpon de pêche)
 
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