DOI article:
Toulouze, Eug: Un témoin des ages antiques a Lutèce
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0373
UN TÉMOIN DES AGES ANTIQUES A LUTÈCE
355
subissaient les apprentis. Les règlements fixaient scrupuleuse-
ment les dimensions des objets et jusqu'aux procédés de fabri-
cation. Comme on le voit, tout n'était que gêne et entraves pour
l'artisan et par conséquent pour le progrès de l'art industriel.
Cette coutume explique pourquoi, pendant plus de deux cents
ans, la petite poterie pharmaceutique des xv° et xvie siècles a
conservé son type lourd, unique dans sa forme et constant dans la
préparation de la terre qui le compose.
Les immondices des xiie. xine et xiv° siècles ne dépassaient pas
0m,45 d'épaisseur; elles étaient formées de détritus de cuisine,
d'ossements de bœuf, de chèvre, de mouton et de coquilles d'œufs,
puis de poteries grossières et de fragments flammulés de traits
d'un rouge ferrugineux disposés verticalement au flanc des vases
avec ou sans anses; ce type caractéristique, employé pour les be-
soins domestiques, était aussi d'un usage général à Paris et dans
les environs, dans les cérémonies funèbres du culte catholique.
On le fabriquait au moyen des terres argileuses à peine purifiées
par un lavage, dont aucune couverte ni vernis ne cachait la pâte
grossière, happant à la langue, et on les perçait aux flancs de
petites ouvertures destinées à faciliter la combustion du charbon
et de l'encens qui brûlaient dans la fosse près du mort.
Dans cette même couche se sont rencontrés d'autres fragments
de poterie flammulée, à longs cols et à bords tréflés (sorte d'œ-
nochoé) ainsi que des morceaux de verres à boire très irisés.
Du xne au ve siècle le dépôt de 4™,30 se composait en grande
partie de gravois ne contenant rien de remarquable.
Mais voici l'époque gallo-romaine représentée par une épais-
seur variant de lm,70 à 3 mètres et qui, on peut le dire, contient
une véritable mine de renseignements sur la céramique païenne
affectée aux besoins domestiques des Lutéciens.
Dans presque tous les dépôts d'immondices découverts dans
le vieux Paris et appartenant au temps de l'occupation romaine,
nous remarquons qu'invariablement les morceaux de poterie
sont épars dans le remblai; ici nous observons le contraire; les
poteries sont brisées, mais souvent lès fragments se trouvent
355
subissaient les apprentis. Les règlements fixaient scrupuleuse-
ment les dimensions des objets et jusqu'aux procédés de fabri-
cation. Comme on le voit, tout n'était que gêne et entraves pour
l'artisan et par conséquent pour le progrès de l'art industriel.
Cette coutume explique pourquoi, pendant plus de deux cents
ans, la petite poterie pharmaceutique des xv° et xvie siècles a
conservé son type lourd, unique dans sa forme et constant dans la
préparation de la terre qui le compose.
Les immondices des xiie. xine et xiv° siècles ne dépassaient pas
0m,45 d'épaisseur; elles étaient formées de détritus de cuisine,
d'ossements de bœuf, de chèvre, de mouton et de coquilles d'œufs,
puis de poteries grossières et de fragments flammulés de traits
d'un rouge ferrugineux disposés verticalement au flanc des vases
avec ou sans anses; ce type caractéristique, employé pour les be-
soins domestiques, était aussi d'un usage général à Paris et dans
les environs, dans les cérémonies funèbres du culte catholique.
On le fabriquait au moyen des terres argileuses à peine purifiées
par un lavage, dont aucune couverte ni vernis ne cachait la pâte
grossière, happant à la langue, et on les perçait aux flancs de
petites ouvertures destinées à faciliter la combustion du charbon
et de l'encens qui brûlaient dans la fosse près du mort.
Dans cette même couche se sont rencontrés d'autres fragments
de poterie flammulée, à longs cols et à bords tréflés (sorte d'œ-
nochoé) ainsi que des morceaux de verres à boire très irisés.
Du xne au ve siècle le dépôt de 4™,30 se composait en grande
partie de gravois ne contenant rien de remarquable.
Mais voici l'époque gallo-romaine représentée par une épais-
seur variant de lm,70 à 3 mètres et qui, on peut le dire, contient
une véritable mine de renseignements sur la céramique païenne
affectée aux besoins domestiques des Lutéciens.
Dans presque tous les dépôts d'immondices découverts dans
le vieux Paris et appartenant au temps de l'occupation romaine,
nous remarquons qu'invariablement les morceaux de poterie
sont épars dans le remblai; ici nous observons le contraire; les
poteries sont brisées, mais souvent lès fragments se trouvent