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REVUE ARCHÉOLOGIQUE

aucune indication de moustache, détail ethnographique qui a
son importance : car il nous écarte de l'Asie euphratéenne, pour
nous rapprocher de la Méditerranée . D'un autre côté, tous les
yeux, même ceux des animaux, indiqués par des trous, sans
doute pour y incruster des points de couleur, rappellent très
directement un procédé de l'art chaldéen.
Tout le vêtement consiste en un court jupon à stries verticales,
serré à la taille par une ceinture, qui parait tressée ou articulée.
En arrière tombe un curieux appendice, que l'on ne peut mieux
comparer qu'à une queue de renard, à laquelle seraient encore
attenantes les deux pattes postérieures de l'animal. J'avais pensé
aussi à une outre demi vide ou même à une sorte d'épée, par
comparaison avec une figure en bas-relief, trouvée près d'Aïn-
tab, dans la haute Syrie'. Tout bien examiné, il y a là un travail
de hachures obliques et parallèles, qui indique plutôt la dépouille
de quelque animal à queue fournie3.
Les armes sont particulièrement
curieuses et variées. Plusieurs guer-
riers, dans l'attitude du combat,
brandissent de la main droite des
casse-têtes, terminés par une masse
sphérique, sans doute en pierre, pa-
reils à ceux que nous voyons de
toute antiquité être l'arme nationale
de l'Assyrie et de la Chaldée, comme
aujourd'hui encore des Arabes de
l'Irak'. Quelques autres lèvent d'un
air menaçant des engins recourbés,
d'un aspect sauvage et primitif, tels


que harpés, boumerangs, peut-être^même une hache à manche

1. Voir sur ce sujet les excellentes observations faites par E. Saglio dans lé
Dictionnaire des Antiquités, à l'article Barba.

2. Gazette archéologique, 1883, pl. XXII. Cf. Perrot et Chipiez, Histoire de
l'Art dans l'Antiquité, vol. IV, p. 561.

3. Dans la figure A, il semble même que l'on distingue la tête de l'animal.

4, Figure A. Voir la Revue archéologique, 1887, II, p. 259-276.