NOTE.SUR UN BAS-RELIEF CHRÉTIEN TROUVÉ A CHERCHELL 215
autour de cette sépulture a été découvert par le même Kaddour
un bas-relief chrétien qu'il avait d'abord dissimulé.
On sut par une indiscrétion de sa femme qu'il avait trouvé
des gendarmes. C'est ainsi qu'il appelait les trois Mages coiffés
de hauts bonnets.
L'abbé Papelier, avisé de la trouvaille, se fit céder le bas-
relief et le transporta dans son presbytère avec l'intention d'en
décorer ultérieurement la nouvelle église. Ce serait un moyen
de relier le présent au passé et d'évoquer dans l'esprit des fidèles
d'aujourd'hui le souvenir de leurs prédécesseurs chrétiens qui,
sur ce même emplacement, dans la basilique de Cæsarea, enten-
dirent la parole de saint Augustin. Le bas-relief en question,
œuvre du ve siècle, et d'une exécution un peu barbare, a surtout
un intérêt historique. C'est une étroite bande de marbre qui
faisait partie de la décoration du couvercle d'un sarcophage. Les
deux allégories qui s'y trouvent représentées symétriquement
symbolisent la foi des martyrs et leur persévérance.
Au centre, un cartouche circulaire, lisse, sans inscription, sou-
tenu de chaque côté par un génie funèbre, aux ailes déployées.
A gauche, l'adoration des Mages, à droite, les Enfants dans
la fournaise, deux motifs qui se correspondent et qu'affection-
naient les artistes chrétiens, puisque longtemps avant Raphaël
ou Memling (dont on connaît la splendide Adoration des Mages,
à l'hôpital de Bruges), on les trouve naïvement figurés sur des
sarcophages, sur des mosaïques, sur des coffrets d'ivoire.
Tantôt les Mages vont trouver Hérode et savoir si le roi des
Juifs est né; tantôt ils se rendent à Bethléem, dans l'étable, près
du berceau. C'est ici le cas, mais nous n'avons ni crèche, ni âne,
ni bœuf. En revanche, les Mages sont accompagnés de leurs
chameaux.
Al'extrémité gauche de la plaquette, saint Joseph est debout,
vu de face. Il est coiffé du bonnet et vêtu de la longue robe des
Orientaux. Sa main droite saisit le dossier élevé et arrondi d'une
chaise basse, dans laquelle est assise la Vierge chastement
drapée. Celle-ci a la figure allongée et grave des madones
autour de cette sépulture a été découvert par le même Kaddour
un bas-relief chrétien qu'il avait d'abord dissimulé.
On sut par une indiscrétion de sa femme qu'il avait trouvé
des gendarmes. C'est ainsi qu'il appelait les trois Mages coiffés
de hauts bonnets.
L'abbé Papelier, avisé de la trouvaille, se fit céder le bas-
relief et le transporta dans son presbytère avec l'intention d'en
décorer ultérieurement la nouvelle église. Ce serait un moyen
de relier le présent au passé et d'évoquer dans l'esprit des fidèles
d'aujourd'hui le souvenir de leurs prédécesseurs chrétiens qui,
sur ce même emplacement, dans la basilique de Cæsarea, enten-
dirent la parole de saint Augustin. Le bas-relief en question,
œuvre du ve siècle, et d'une exécution un peu barbare, a surtout
un intérêt historique. C'est une étroite bande de marbre qui
faisait partie de la décoration du couvercle d'un sarcophage. Les
deux allégories qui s'y trouvent représentées symétriquement
symbolisent la foi des martyrs et leur persévérance.
Au centre, un cartouche circulaire, lisse, sans inscription, sou-
tenu de chaque côté par un génie funèbre, aux ailes déployées.
A gauche, l'adoration des Mages, à droite, les Enfants dans
la fournaise, deux motifs qui se correspondent et qu'affection-
naient les artistes chrétiens, puisque longtemps avant Raphaël
ou Memling (dont on connaît la splendide Adoration des Mages,
à l'hôpital de Bruges), on les trouve naïvement figurés sur des
sarcophages, sur des mosaïques, sur des coffrets d'ivoire.
Tantôt les Mages vont trouver Hérode et savoir si le roi des
Juifs est né; tantôt ils se rendent à Bethléem, dans l'étable, près
du berceau. C'est ici le cas, mais nous n'avons ni crèche, ni âne,
ni bœuf. En revanche, les Mages sont accompagnés de leurs
chameaux.
Al'extrémité gauche de la plaquette, saint Joseph est debout,
vu de face. Il est coiffé du bonnet et vêtu de la longue robe des
Orientaux. Sa main droite saisit le dossier élevé et arrondi d'une
chaise basse, dans laquelle est assise la Vierge chastement
drapée. Celle-ci a la figure allongée et grave des madones