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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 8.1886

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Daninos, A.; Mariette, Auguste: Lettre de M. Daninos-Bey à M. G. Maspero, directeur général des fouilles et musées d'Égypte au sujet de la découverte des statues de Meidoum
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12255#0077
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La découverte des statues de Meidoum.

71

fond eu était bouclié par deux blocs de pierre calcaire, parfaitement ajustés et scellés. Je
commencer le déblaiement en cet endroit. Il dura deux jours et mit à découvert un
Magnifique mastaba en briques crues recouvertes de pisé, avec façade à l'est en belles
P'erres calcaires d'appareil fort soigné. Le mastaba entièrement déblayé mesurait 51m 50 de
ku'geur sur 27m 70 de profondeur et 8 mètres de hauteur; il n'offrait aucune ouverture,
81 ce n'est celle dont je viens de faire mention, et qui se trouvait alors à plus de sept mètres
'^-dessus du sol ancien. Je fis venir des échelles et un casseur de pierres pour briser les
"eix blocs qui la bouchaient. Quand ils furent retirés, nous nous trouvâmes en présence de
^ux autres derrière lesquels s'en présentèrent successivement six autres disposés deux par
pUx. Dès que ce premier travail fut achevé, nous constatâmes la présence d'une petite ouver-
™re carrée mesurant dix centimètres sur dix. Nous y introduisîmes, très lentement, un nabout.
'0ng bâton d'environ deux mètres de longueur, que portent habituellement les fellahs; il disparut
Presque entièrement sans rencontrer d'obstacle. On continua donc à. enlever les blocs qui se
Présentaient toujours deux par deux, en suivant bien strictement la recommandation de ne
aisser aucun fragment dans l'intérieur du couloir, qui offrait alors un parcours d'environ
fUluze mètres. Ce travail devenait extrêmement pénible pour le casseur de pierres qui ne
Pouvait se tenir que dans la position horizontale, car l'ouverture conservait toujours la dinicn-
Sl°n de quatre-vingt-quinze centimètres carrés et ce n'était guère qu'en rompant en avant ou à
leculons qu'il pouvait opérer.

Quand les deux derniers blocs furent en fragments et jetés, fort heureusement, suivant
^ ïecommandatioii, au dehors, le casseur de pierres m'avertit qu'au cours de l'opération, il
Vait senti des bouffées de chaleur insupportable provenant d'un vide qui se trouvait par
Arrière. Nous lui passâmes une bougie sur sa demande, et il disparut de nouveau dans le
c°uloir. Quand il reparut, quelques minutes après, sa physionomie exprimait la terreur, et il
s enïpressa de descendre. Il me raconta alors, qu'arrivé au fond du couloir, il s'était trouvé
ei1 présence de deux têtes d'êtres vivants dont les yeux braqués sur lui, l'avaient tellement
ePouvanté qu'il avait cru un instant ne jamais plus pouvoir regagner la sortie. Voulant me
endre compte par moi-même de ce qui avait pu l'impressionner si fortement, je gravie
^helle et m'engageai, à mon tour, dans le couloir. Quelle ne fut pas ma stupéfaction de
e trouver en présence de deux têtes admirablement modelées, dont les yeux, éclairés par
a 'Uinière que je tenais, avaient le regard si animé qu'il inquiétait réellement. Une enveloppe
^e bronze, représentant les paupières, enchâsse le globe formé d'un fragment de quartz blanc
a(h'oitement veiné de rose, au centre duquel un morceau de cristal de roche, à la surface
Uïl Peu bombée, représente la prunelle. Sous ce cristal est fixé un clou brillant qui détermine
e Point visuel et produit ce rayonnement faisant croire à la persistance de la vie. Je m'ex-
pliquai parfaitement alors l'épouvante de mon casseur de pierres. Je plongeai les regards et
^ ePi'ouvai une immense satisfaction en constatant que ces têtes appartenaient à deux statues,
611 calcaire peint, presque de grandeur naturelle, et que le tout était intact. Ma recomman-
Ition de jeter soigneusement tout en dehors avait été fort heureusement suivie très atten-
daient, car le moindre fragment des deux derniers blocs tombant sur les têtes les aurait
lsees ou tout au moins mutilées.

les

Il ne s'agissait plus, dès lors, pour pouvoir faire sortir les statues, que d'enlever tous
'Jlocs de pierre qui remplissaient jusqu'au plafond la chambre au fond de laquelle ils se
 
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