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Les Ilim.
qu'il convient d'attribuer au peuple. Les représentations de Déïr-el-Bahari ayant été sculptées
pour commémorer une expédition navale, et les chefs à'Ilimi ou Ilimmi étant placés à cote
de ceux de Pount, il est probable que le pays était situé soit sur la côte même, soit non
loin de la côte de la Mer Rouge. Sur les listes de Thoutmos III, Ilimi figure au n° 11 entre
Berberoti et [^J^^,^^ Tekarôou, Dekarôou, Dekalôou, d'une part Z3V
JTJ
Gouroses et v\ Arok, Alok de l'autre. Brdgsch (Die aeqyptische Volker-
tafel, p. 46—47) identifie les deux premiers noms à Berber et à Dougolan. Dongolali esi
entre Napata et l'Egypte. Berber est, comme Dongolah, dans un territoire qui avait été colo-
nisé par les Égyptiens, faisait partie de la vice-royauté de Nubie et Ethiopie et était divise,
en nomes analogues aux nomes de l'Egypte. On ne comprendrait pas pourquoi Thoutmos iH
porterait sur les listes des peuples étrangers des noms de localités qui étaient comprises dans
les limites régulières de son royaume. Cette seule considération me porterait donc à rejeter
l'identification de Brugsch, quand même la juxtaposition à'IUm avec Berberoti et Tekarôou ne
nous forcerait pas à rechercher ces places dans le voisinage de la mer. Les listes de Ramsès H>
copiées par Taharqou, paraissent n'être que des extraits des listes de Thoutmos III (Mariette?
Karnak, pl. 45, a 2). Elles mettent également -cs>- v\ i—r à côté de ZS . Ku
descendant à l'époque ptolémaïque, on trouve sur la stèle de Ptolémée Soter conservée à Boulaq
la mention d'une expédition de ce prince contre des "Œ=^ que Brugsch avait d'abord
placés en Marmarique (<&>- == Mar et •>—r = mar), mais qu'il a transportés depuis au bord
de la Mer Bouge et assimilés aux Ilim de la reine Hatshopsitou (loc. I., p. 47). Cette assimilation
ne s'accorde suères avec la lecture Malm-a qu'il a mise en avant pour -«2>- f\ , et où -o^
Mal, v\ = m, t—r = à : manquant dans ^ j^V^" ^ conviendrait de lire
Mal, t—r à, '-^ ti, soit Mal-à-ti-ou. Je ne serais pas éloigné pour ma part de lire Ilmitio1^
i^2> = iri, 1—r = mi, "\\ = ti) et de voir dans le mot un ethnique égyptien en th
llmi-ti, dérivé de Ilimi, comme —, Pounti est tiré de Pounit. Cependant la liste de
Taharqou mentionne immédiatement après Ilim et Goursses, une tribu dont le non1
pourrait bien n'être qu'une variante de ^ v\ ; auquel cas la lecture serait Iliti ou Iliti^
Les Ptolémées se sont toujours efforcés d'avoir entre les mains le commerce de l'Arabie et de
l'Ethiopie, et par suite, de tenir dans une sujétion plus ou moins effective les riverains de
la Mer Rouge : la stèle égyptienne nous aurait alors gardé le souvenir d'une expédition du
premier d'entre eux contre les tribus que les Grecs appelaient du nom dTchthyophages et de
Trogodytes, et que les Égyptiens auraient nommées Ilitim, Ilimtiou. C'est là une hypothèse sur
^> x iH
laquelle il ne convient pas encore de trop insister, car le qualificatif de que Ptolémée
donne au pays des ^ _|^cX] semble marquer un pays analogue aux nomes de l'Egypte
et non une côte stérile et à moitié déserte. Peut-être après tout, est-ce d'un peuple de même
nom, mais situé dans d'autres régions qu'il s'agit clans ce passage de la stèle égyptienne-
Les homonymies ne sont pas rares dans le désert africain, et les mouvements des tribus
nomades les expliquent naturellement. Il y avait peut-être des llitiou au temps de Ptolémée Ie i
sur quelque point de la Cyrénaïque ou du désert syrien, comme il y en avait aux bords de
la Mer Rouge, au temps de Thoutmos III et de Taharqou. L'expédition dirigée contre eu*
exigea une flotte, de la cavalerie, de l'infanterie, comme celle que le satrape d'Egypte aval*
menée auparavant contre la Syrie.
G. Maspbro.
Les Ilim.
qu'il convient d'attribuer au peuple. Les représentations de Déïr-el-Bahari ayant été sculptées
pour commémorer une expédition navale, et les chefs à'Ilimi ou Ilimmi étant placés à cote
de ceux de Pount, il est probable que le pays était situé soit sur la côte même, soit non
loin de la côte de la Mer Rouge. Sur les listes de Thoutmos III, Ilimi figure au n° 11 entre
Berberoti et [^J^^,^^ Tekarôou, Dekarôou, Dekalôou, d'une part Z3V
JTJ
Gouroses et v\ Arok, Alok de l'autre. Brdgsch (Die aeqyptische Volker-
tafel, p. 46—47) identifie les deux premiers noms à Berber et à Dougolan. Dongolali esi
entre Napata et l'Egypte. Berber est, comme Dongolah, dans un territoire qui avait été colo-
nisé par les Égyptiens, faisait partie de la vice-royauté de Nubie et Ethiopie et était divise,
en nomes analogues aux nomes de l'Egypte. On ne comprendrait pas pourquoi Thoutmos iH
porterait sur les listes des peuples étrangers des noms de localités qui étaient comprises dans
les limites régulières de son royaume. Cette seule considération me porterait donc à rejeter
l'identification de Brugsch, quand même la juxtaposition à'IUm avec Berberoti et Tekarôou ne
nous forcerait pas à rechercher ces places dans le voisinage de la mer. Les listes de Ramsès H>
copiées par Taharqou, paraissent n'être que des extraits des listes de Thoutmos III (Mariette?
Karnak, pl. 45, a 2). Elles mettent également -cs>- v\ i—r à côté de ZS . Ku
descendant à l'époque ptolémaïque, on trouve sur la stèle de Ptolémée Soter conservée à Boulaq
la mention d'une expédition de ce prince contre des "Œ=^ que Brugsch avait d'abord
placés en Marmarique (<&>- == Mar et •>—r = mar), mais qu'il a transportés depuis au bord
de la Mer Bouge et assimilés aux Ilim de la reine Hatshopsitou (loc. I., p. 47). Cette assimilation
ne s'accorde suères avec la lecture Malm-a qu'il a mise en avant pour -«2>- f\ , et où -o^
Mal, v\ = m, t—r = à : manquant dans ^ j^V^" ^ conviendrait de lire
Mal, t—r à, '-^ ti, soit Mal-à-ti-ou. Je ne serais pas éloigné pour ma part de lire Ilmitio1^
i^2> = iri, 1—r = mi, "\\ = ti) et de voir dans le mot un ethnique égyptien en th
llmi-ti, dérivé de Ilimi, comme —, Pounti est tiré de Pounit. Cependant la liste de
Taharqou mentionne immédiatement après Ilim et Goursses, une tribu dont le non1
pourrait bien n'être qu'une variante de ^ v\ ; auquel cas la lecture serait Iliti ou Iliti^
Les Ptolémées se sont toujours efforcés d'avoir entre les mains le commerce de l'Arabie et de
l'Ethiopie, et par suite, de tenir dans une sujétion plus ou moins effective les riverains de
la Mer Rouge : la stèle égyptienne nous aurait alors gardé le souvenir d'une expédition du
premier d'entre eux contre les tribus que les Grecs appelaient du nom dTchthyophages et de
Trogodytes, et que les Égyptiens auraient nommées Ilitim, Ilimtiou. C'est là une hypothèse sur
^> x iH
laquelle il ne convient pas encore de trop insister, car le qualificatif de que Ptolémée
donne au pays des ^ _|^cX] semble marquer un pays analogue aux nomes de l'Egypte
et non une côte stérile et à moitié déserte. Peut-être après tout, est-ce d'un peuple de même
nom, mais situé dans d'autres régions qu'il s'agit clans ce passage de la stèle égyptienne-
Les homonymies ne sont pas rares dans le désert africain, et les mouvements des tribus
nomades les expliquent naturellement. Il y avait peut-être des llitiou au temps de Ptolémée Ie i
sur quelque point de la Cyrénaïque ou du désert syrien, comme il y en avait aux bords de
la Mer Rouge, au temps de Thoutmos III et de Taharqou. L'expédition dirigée contre eu*
exigea une flotte, de la cavalerie, de l'infanterie, comme celle que le satrape d'Egypte aval*
menée auparavant contre la Syrie.
G. Maspbro.