te
LA STÈLE MENTIONNANT LES ISRAÉLITES
par « Khar" ». Il est clair que ces deux noms Kanaan et Khar ne représentent pas des
pays ayant des limites parfaitement tracées; ce sont des noms de régions et non des
divisions politiques ou administratives.
« Kanaan est prisonnier de tous les maux » ou « dans tous les maux. » Il ne faut
pas oublier que la stèle est un morceau poétique conçu dans un style fleuri, où abondent
les métaphores, qui seraient déplacées clans un récit historique. Le prisonnier c'est
l'ennemi réduit à l'impuissance par les liens qui l'enserrent. C'est l'état dans lequel se
trouve Kanaan, lequel n'est pas dangereux, et que l'Egypte n'a point à redouter à cause
des calamités qui ont fondu sur lui. Ces calamités c'est que deux de ses villes se font la
guerre, et une troisième n'existe plus. Kanaan est donc livré aux querelles intestines et
à l'anarchie.
« Askalon est emporté, pris par Ghezer. » Le mot /wwv\^>, amené ou emporté, est
l'expression habituelle en parlant du butin dont un voleur s'est emparé et le verbe
se trouve dans les annales de Thoutmès III clans le sens de prendre une ville (Leps.,
Denkm., III, 31, 1. 41 et 35).
Ainsi, à la suite de Kanaan, on mentionne deux villes qui faisaient partie de ce
pays et qui étaient à peu de distance l'une de l'autre. En voici une troisième pour
laquelle on voudrait nous transporter au nord dans le voisinage de Tyr ( [ g—^ .. n
/- 1 Inu àmam ou plutôt, je crois, Inu àmma. C'est la première fois que nous
trouvons ce nom écrit avec cette orthographe; habituellement il est écrit [ l ^—- £^0^3
■ 110 <2 AAAAAA
avec le signe de l'eau qu'on a quelquefois considéré comme étant un déterminatif. Une
r\ r\ AAAAAA fj
fois, à Abydos, le nom est écrit (iï ^_^^~~^P> clue M. Max Mùller considère comme
fautif. M. Meyer voit dans ce nom l'hébreu Yenu'om, et place cette localité près de
Tyr, dans l'intérieur des terres, probablement sur le penchant du Liban. Cette position
ne s'accorderait nullement avec notre texte. On ne comprendrait pas pourquoi l'auteur,
après avoir nommé deux villes de Kanaan, sauterait tout d'un coup au nord et citerait
une ville de peu d'importance qui certainement par elle-même ne pouvait pas être un
danger pour l'Égypte. Pourquoi serait-elle accolée à Ghezer non seulement clans ce
passage, mais aussi dans une ligne mutilée de l'inscription de Karnak (Zettschr.,
vol. XXXIV, p. 9), si ce n'était pas une ville située dans le voisinage? Aussi je me
range volontiers à la conjecture de Brugsch (Gesch., p. 269 et 36G) qui en fait la ville
à'Iamnia. Brugsch a été guidé là par l'assonance du mot égyptien avec le nom tel que
nous le trouvons dans le livre des Maehctbécs (I, v, 59) ou clans Josôphe, 'lap/cfa; car
il est évident que le nom égyptien n'a aucun rapport avec celui de bxîïi 'iagv-^X que cette
ville a dans un passage cle Josué (ch. xvn). Je crois cependant que nous avons une trace
du nom qui est devenu 'lajjivEÎa dans le môme chapitre de Josué, et clans rénumération des
villes de Juda (xv, 40). Dans ce passage, après qu'il a été fait mention d'Hékron et avant
Ashdod, plusieurs manuscrits des Septante2 mentionnent rs^vâ ou 'le^vat là où le texte
hébreu a nû} qu'on traduit en général par « jusqu'à la mer ». On peut se demander si le
1. Je crois avec MM. Maspero et Hommel que nous retrouvons le nom de \C\ I dans celui
des « Horites ».
2. Éd. Tischendorff.
LA STÈLE MENTIONNANT LES ISRAÉLITES
par « Khar" ». Il est clair que ces deux noms Kanaan et Khar ne représentent pas des
pays ayant des limites parfaitement tracées; ce sont des noms de régions et non des
divisions politiques ou administratives.
« Kanaan est prisonnier de tous les maux » ou « dans tous les maux. » Il ne faut
pas oublier que la stèle est un morceau poétique conçu dans un style fleuri, où abondent
les métaphores, qui seraient déplacées clans un récit historique. Le prisonnier c'est
l'ennemi réduit à l'impuissance par les liens qui l'enserrent. C'est l'état dans lequel se
trouve Kanaan, lequel n'est pas dangereux, et que l'Egypte n'a point à redouter à cause
des calamités qui ont fondu sur lui. Ces calamités c'est que deux de ses villes se font la
guerre, et une troisième n'existe plus. Kanaan est donc livré aux querelles intestines et
à l'anarchie.
« Askalon est emporté, pris par Ghezer. » Le mot /wwv\^>, amené ou emporté, est
l'expression habituelle en parlant du butin dont un voleur s'est emparé et le verbe
se trouve dans les annales de Thoutmès III clans le sens de prendre une ville (Leps.,
Denkm., III, 31, 1. 41 et 35).
Ainsi, à la suite de Kanaan, on mentionne deux villes qui faisaient partie de ce
pays et qui étaient à peu de distance l'une de l'autre. En voici une troisième pour
laquelle on voudrait nous transporter au nord dans le voisinage de Tyr ( [ g—^ .. n
/- 1 Inu àmam ou plutôt, je crois, Inu àmma. C'est la première fois que nous
trouvons ce nom écrit avec cette orthographe; habituellement il est écrit [ l ^—- £^0^3
■ 110 <2 AAAAAA
avec le signe de l'eau qu'on a quelquefois considéré comme étant un déterminatif. Une
r\ r\ AAAAAA fj
fois, à Abydos, le nom est écrit (iï ^_^^~~^P> clue M. Max Mùller considère comme
fautif. M. Meyer voit dans ce nom l'hébreu Yenu'om, et place cette localité près de
Tyr, dans l'intérieur des terres, probablement sur le penchant du Liban. Cette position
ne s'accorderait nullement avec notre texte. On ne comprendrait pas pourquoi l'auteur,
après avoir nommé deux villes de Kanaan, sauterait tout d'un coup au nord et citerait
une ville de peu d'importance qui certainement par elle-même ne pouvait pas être un
danger pour l'Égypte. Pourquoi serait-elle accolée à Ghezer non seulement clans ce
passage, mais aussi dans une ligne mutilée de l'inscription de Karnak (Zettschr.,
vol. XXXIV, p. 9), si ce n'était pas une ville située dans le voisinage? Aussi je me
range volontiers à la conjecture de Brugsch (Gesch., p. 269 et 36G) qui en fait la ville
à'Iamnia. Brugsch a été guidé là par l'assonance du mot égyptien avec le nom tel que
nous le trouvons dans le livre des Maehctbécs (I, v, 59) ou clans Josôphe, 'lap/cfa; car
il est évident que le nom égyptien n'a aucun rapport avec celui de bxîïi 'iagv-^X que cette
ville a dans un passage cle Josué (ch. xvn). Je crois cependant que nous avons une trace
du nom qui est devenu 'lajjivEÎa dans le môme chapitre de Josué, et clans rénumération des
villes de Juda (xv, 40). Dans ce passage, après qu'il a été fait mention d'Hékron et avant
Ashdod, plusieurs manuscrits des Septante2 mentionnent rs^vâ ou 'le^vat là où le texte
hébreu a nû} qu'on traduit en général par « jusqu'à la mer ». On peut se demander si le
1. Je crois avec MM. Maspero et Hommel que nous retrouvons le nom de \C\ I dans celui
des « Horites ».
2. Éd. Tischendorff.