NOTES ET REMARQUES
141
En tout cas, notre relief, datant d'environ 300 avant J.-C, prouve que déjà, alors,
des idées non égyptiennes s'étaient glissées dans le mythe d'Horus, de sorte que nous
sommes forcés d'être bien circonspects avant de faire usage des indications des textes
ptolémaïques pour la reconstruction des opinions de l'ancienne Egypte proprement dite
sur ce dieu.
6. — Tandis que la doctrine des vaisseaux, telle qu'elle est conservée dans le Pa-
pyrus Ebers1, paraît chercher le siège de la vie dans le cœur, comme le fait le Papyrus
d'Orbiney (pl. 12-14), et, sous un certain rapport, la foule de textes qui indiquent le
cœur comme l'endroit où les sentiments et les désirs se localisent, d'autres textes
expriment une autre opinion. Ainsi on lit, sur une grande boîte en bois du Musée de
Gizéh", qui avait contenu jadis probablement les viscères d'un mort : j'^'^^ ^
| AMAAA -H-
L'idée que la tête avait une valeur principale pour la vie s'accorde avec une série
de textes parlant de la vie nouvelle sortant de la tête d'Osiris, à Abydos, textes dont la
valeur mythologique a été .reconnue déjà par von Bergmann, dEg. Zeitschr., 1880,
p. 88 sqq.3.
7. — Une sorte de stèle en granit noir, achetée en 1897 à Louxor, et se trouvant
actuellement à YAkademischen Kunstmuseum de Bonn , est haute au milieu de 0m 15,5,
aux côtés de 0m 13,5 et cle 0m 14, large de 0m 09,5 et épaisse entre 0m 03,8 et 0m 04,5. Le
côté antérieur a été poli, tandis que les autres sont restés bruts. Sur le premier, se trouvent
gravées jusqu'à une profondeur d'à peu près 0m 01, des images d'oiseaux : deux
un deux J^_> un un les figures revenant deux fois, montrant alors des
grandeurs différentes..L'ensemble de ces signes n'offrant point de sens, la première idée,
en vue du monument, doit être qu'il formait jadis une dalle de modèle, mais il y a deux
considérations qui me paraissent s'opposer à cette explication. En premier lieu, ces
dalles ne paraissent jamais avoir été travaillées en granit4, mais toujours en pierre
molle, comme le calcaire; en second lieu, le fait que les mêmes signes reviennent deux
fois gravés dans une substance si difficile à traiter paraît contredire cette hypothèse. Il
parait donc plus probable que nous ayons devant nous une forme pour mouler des figures
de différents oiseaux. Nous connaissons des moules semblables en terre cuite pour les
statuettes de divinités et pour les amulettes en terre silicée, d'autres en pierre calcaire
pour des oiseaux, des usejbti, etc., probablement en bronze, d'autres encore en une sorte
de schiste noirâtre, datant de basse époque, pour des figurines en or et en argent. Notre
morceau doit avoir eu encore une autre destination, car ce n'était pas l'usage de faire
les figures d'animaux en terre silicée dans un relief si plat, et, d'autre part, il lui manque
1. Pl. 99 sqq.; cf. Pap. médie. Berlin, éd. Brugsch, Rec. de Mon., II, pl. 99 sqq.
2. Salle 59, armoire F, n° 657.
3. Cf. Wiedemann, dans j. de Morgan, Rech. sur les origines de l'Égypte,ll, p. 207.
4. Maspero, Archéologie égyptienne, p. 194. Je ne sais pas si la tète en relief, citée par Erman, /Eg. Zeitschr.,
XXVIII, p. 54, qui consiste en granit noir, ne serait pas plutôt une ébauche d'artiste.
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En tout cas, notre relief, datant d'environ 300 avant J.-C, prouve que déjà, alors,
des idées non égyptiennes s'étaient glissées dans le mythe d'Horus, de sorte que nous
sommes forcés d'être bien circonspects avant de faire usage des indications des textes
ptolémaïques pour la reconstruction des opinions de l'ancienne Egypte proprement dite
sur ce dieu.
6. — Tandis que la doctrine des vaisseaux, telle qu'elle est conservée dans le Pa-
pyrus Ebers1, paraît chercher le siège de la vie dans le cœur, comme le fait le Papyrus
d'Orbiney (pl. 12-14), et, sous un certain rapport, la foule de textes qui indiquent le
cœur comme l'endroit où les sentiments et les désirs se localisent, d'autres textes
expriment une autre opinion. Ainsi on lit, sur une grande boîte en bois du Musée de
Gizéh", qui avait contenu jadis probablement les viscères d'un mort : j'^'^^ ^
| AMAAA -H-
L'idée que la tête avait une valeur principale pour la vie s'accorde avec une série
de textes parlant de la vie nouvelle sortant de la tête d'Osiris, à Abydos, textes dont la
valeur mythologique a été .reconnue déjà par von Bergmann, dEg. Zeitschr., 1880,
p. 88 sqq.3.
7. — Une sorte de stèle en granit noir, achetée en 1897 à Louxor, et se trouvant
actuellement à YAkademischen Kunstmuseum de Bonn , est haute au milieu de 0m 15,5,
aux côtés de 0m 13,5 et cle 0m 14, large de 0m 09,5 et épaisse entre 0m 03,8 et 0m 04,5. Le
côté antérieur a été poli, tandis que les autres sont restés bruts. Sur le premier, se trouvent
gravées jusqu'à une profondeur d'à peu près 0m 01, des images d'oiseaux : deux
un deux J^_> un un les figures revenant deux fois, montrant alors des
grandeurs différentes..L'ensemble de ces signes n'offrant point de sens, la première idée,
en vue du monument, doit être qu'il formait jadis une dalle de modèle, mais il y a deux
considérations qui me paraissent s'opposer à cette explication. En premier lieu, ces
dalles ne paraissent jamais avoir été travaillées en granit4, mais toujours en pierre
molle, comme le calcaire; en second lieu, le fait que les mêmes signes reviennent deux
fois gravés dans une substance si difficile à traiter paraît contredire cette hypothèse. Il
parait donc plus probable que nous ayons devant nous une forme pour mouler des figures
de différents oiseaux. Nous connaissons des moules semblables en terre cuite pour les
statuettes de divinités et pour les amulettes en terre silicée, d'autres en pierre calcaire
pour des oiseaux, des usejbti, etc., probablement en bronze, d'autres encore en une sorte
de schiste noirâtre, datant de basse époque, pour des figurines en or et en argent. Notre
morceau doit avoir eu encore une autre destination, car ce n'était pas l'usage de faire
les figures d'animaux en terre silicée dans un relief si plat, et, d'autre part, il lui manque
1. Pl. 99 sqq.; cf. Pap. médie. Berlin, éd. Brugsch, Rec. de Mon., II, pl. 99 sqq.
2. Salle 59, armoire F, n° 657.
3. Cf. Wiedemann, dans j. de Morgan, Rech. sur les origines de l'Égypte,ll, p. 207.
4. Maspero, Archéologie égyptienne, p. 194. Je ne sais pas si la tète en relief, citée par Erman, /Eg. Zeitschr.,
XXVIII, p. 54, qui consiste en granit noir, ne serait pas plutôt une ébauche d'artiste.