164 NOTES PRISES DANS LE DELTA
a-t-il été amené à proposer avec beaucoup de vraisemblance la lecture « Shonit Haz
Anbou » pour la localité citée dans la stèle de Piankhi. Ceci établi, la similitude
des deux lectures /\ D Q|@ e* ^,/\,^^1 a ^raPP^ Ie vicomte Jacques de
Rougé5, qui a proposé, sous réserves, de lire « Ta-sent-Râ » pour la localité citée à la
ligne 115. L'assimilation proposée par M. Daressy ne me paraît pas douteuse, et la lec-
ture Sent (Shent, Shounit), proposée par l'auteur de la Géographie ancienne de la
Basse-Egypte, ne rencontre pas d'objection sérieuse. La stèle de Piankhi mentionnerait
donc une ville nommée Ta-Shonit-Râ, qui faisait partie du fief de Mendès.
D'autre part, la Shouna Youssef a dans le pays une variante significative : les
Fellahs la désignent aussi sous le nom de Dachoun (et Dachnoun par corruption; sans
doute par assonance avec nombre de localités de cette désinence). De toutes façons,
c'est Shon, Shouna, qui importe seul dans l'identification, Youssef étant l'inévitable
appellation en Egypte des grands ouvrages anonymes. Si l'on veut bien de plus constater
sur la carte que Shon Youssef est à seize kilomètres, à vol d'oiseau, des tells de Tmaï
el-Amdid (distance qui concorde fort bien avec ce que nous savons de l'étendue de ces
petits fiefs du Delta), et que l'on compare ces constatations avec les identifications de
MM. Daressy et de Rougé, on aura les raisons qui me font proposer, jusqu'à nouvel
ordre, l'assimilation = Dachoun = Shon Youssef.
n i
Il sera bon, si l'on veut savoir à quoi s'en tenir sur les ruines de Swini, Com
Abdèh et Shon Youssef, de ne point tarder bien longtemps. L'enlèvement du sébak a
commencé en même temps que le drainage des marais, et les briques sont, de leur côté,
largement exploitées. L'exemple de ce que sont devenues, tout à côté, les ruines de
Tamboul el-Gadim est instructif. Des immenses tells relevés par la Description3, je n'ai
plus vu, en 1894, que des buttes insignifiantes, et il en est de même à Bachnin et au
Tell Gadi, voisins de là.
§ 4. De Simbellawin à Dikemiss. — Il ne reste presque plus rien aujourd'hui du
Tell Baglièh, fouillé en 1891 par M. Naville. Tout a été enlevé par l'exploitation du
sébak. Le tell Bana, à côté, continue à être protégé par la tombe du Sheik et le cime-
tière qui l'entoure. Une tête d'Isis romaine et une statue entière d'Isis d'époque ptolé-
maïque y ont été trouvées en 1894; le tout, devenu la propriété d'un Grec de Fakouss,
a été envoyé par mes soins au Musée de Gizèh.
A Tanah, à la même date, la reconstruction d'une maison voisine de la mosquée a
amené la découverte d'un Osiris en granit noir, d'un assez beau travail; la base circu-
laire avait été évidemment retaillée à une époque beaucoup plus basse. Elle est aujour-
d'hui à Simbellawin, vis-à-vis de la station, dans le jardin du Grec Stephanos. Un
Horus d'époque saïte, en granit noir également, et provenant aussi de Tanah, mais
trouvé dans le com, est à présent à Mansourah, chez le D1' Panayopoulos. Deux têtes de
statues de femme, de même époque, ont enfin été découvertes au com Bani Mirât, tout
1. A n (!).
2. Géographie ancienne de la Basse-Égypie, p. 113.
3. Atlas, I, pl. 84, et texte, chap. xxn.
a-t-il été amené à proposer avec beaucoup de vraisemblance la lecture « Shonit Haz
Anbou » pour la localité citée dans la stèle de Piankhi. Ceci établi, la similitude
des deux lectures /\ D Q|@ e* ^,/\,^^1 a ^raPP^ Ie vicomte Jacques de
Rougé5, qui a proposé, sous réserves, de lire « Ta-sent-Râ » pour la localité citée à la
ligne 115. L'assimilation proposée par M. Daressy ne me paraît pas douteuse, et la lec-
ture Sent (Shent, Shounit), proposée par l'auteur de la Géographie ancienne de la
Basse-Egypte, ne rencontre pas d'objection sérieuse. La stèle de Piankhi mentionnerait
donc une ville nommée Ta-Shonit-Râ, qui faisait partie du fief de Mendès.
D'autre part, la Shouna Youssef a dans le pays une variante significative : les
Fellahs la désignent aussi sous le nom de Dachoun (et Dachnoun par corruption; sans
doute par assonance avec nombre de localités de cette désinence). De toutes façons,
c'est Shon, Shouna, qui importe seul dans l'identification, Youssef étant l'inévitable
appellation en Egypte des grands ouvrages anonymes. Si l'on veut bien de plus constater
sur la carte que Shon Youssef est à seize kilomètres, à vol d'oiseau, des tells de Tmaï
el-Amdid (distance qui concorde fort bien avec ce que nous savons de l'étendue de ces
petits fiefs du Delta), et que l'on compare ces constatations avec les identifications de
MM. Daressy et de Rougé, on aura les raisons qui me font proposer, jusqu'à nouvel
ordre, l'assimilation = Dachoun = Shon Youssef.
n i
Il sera bon, si l'on veut savoir à quoi s'en tenir sur les ruines de Swini, Com
Abdèh et Shon Youssef, de ne point tarder bien longtemps. L'enlèvement du sébak a
commencé en même temps que le drainage des marais, et les briques sont, de leur côté,
largement exploitées. L'exemple de ce que sont devenues, tout à côté, les ruines de
Tamboul el-Gadim est instructif. Des immenses tells relevés par la Description3, je n'ai
plus vu, en 1894, que des buttes insignifiantes, et il en est de même à Bachnin et au
Tell Gadi, voisins de là.
§ 4. De Simbellawin à Dikemiss. — Il ne reste presque plus rien aujourd'hui du
Tell Baglièh, fouillé en 1891 par M. Naville. Tout a été enlevé par l'exploitation du
sébak. Le tell Bana, à côté, continue à être protégé par la tombe du Sheik et le cime-
tière qui l'entoure. Une tête d'Isis romaine et une statue entière d'Isis d'époque ptolé-
maïque y ont été trouvées en 1894; le tout, devenu la propriété d'un Grec de Fakouss,
a été envoyé par mes soins au Musée de Gizèh.
A Tanah, à la même date, la reconstruction d'une maison voisine de la mosquée a
amené la découverte d'un Osiris en granit noir, d'un assez beau travail; la base circu-
laire avait été évidemment retaillée à une époque beaucoup plus basse. Elle est aujour-
d'hui à Simbellawin, vis-à-vis de la station, dans le jardin du Grec Stephanos. Un
Horus d'époque saïte, en granit noir également, et provenant aussi de Tanah, mais
trouvé dans le com, est à présent à Mansourah, chez le D1' Panayopoulos. Deux têtes de
statues de femme, de même époque, ont enfin été découvertes au com Bani Mirât, tout
1. A n (!).
2. Géographie ancienne de la Basse-Égypie, p. 113.
3. Atlas, I, pl. 84, et texte, chap. xxn.