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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 20.1898

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Foucart, Georges: Notes prises dans le Delta
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12427#0181
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NOTES PRISES DANS LE DELTA

familles coptes du pays même, mais sa désignation générale dans la région est Tell-
BaJsoun ou Balason. Les ruines enserrées de tous côtés, soit par les rizières, soit

par les marais, couvrent encore une surface
assez considérable, neuf hectares environ. Le
com principal mesure au moins 25 mètres
Jp^f ■ d'altitude, et c'est, après San et Dibgou, le
plus élevé que j'aie vu dans le Delta. Profon-
dément échancré sur son flanc nord, il offre,
sur le plan, la forme de deux ovales irrégu-
liers soudés par un remblai sensiblement moins
haut. Du sommet se découvre un horizon im-
mense de marais où les tells et les coms se
détachent en noir avec toute la précision d'une véritable carte. Les traces d'impor-
tantes constructions en briques crues s'adossent au nord et à l'est du grand com.
Plus bas, dans la direction de l'est jusqu'au marais, le quartier ancien émerge encore
du sôbak, et le tracé des rues, comme le plan des habitations, se dessine assez net-
tement. Le tout m'a semblé d'époque ptolémaïque. Au sud-est, comme dans toutes
ces villes du Delta, invariablement, la série des buttes couvertes de scories vitrifiées,
noires et rougeâtres. Au sud-ouest, trois tambours de granit à environ 50 mètres
du coin. Enfin, au nord-ouest, tout proche de la rizière, d'abord les assises régulières,
environ hautes d'un mètre, d'une large construction de briques crues, et, à 20 mètres
plus au nord, des blocs de granit, dont une douzaine appareillés forment encore une
assise de 10 mètres de longueur sur 1 de largeur.

Par exception, l'endroit semble avoir échappé jusqu'ici à l'exploitation habituelle
du sébak, et le sol a, comme à Péluse, l'aspect caractéristique des coms non exploités.
L'absence de toute inscription ou de tout bas-relief sur les pierres à la surface du sol
s'explique trop bien par la situation du tell dans une région aussi humide et aussi
saturée de nitre. Aussi bien cette première visite au Tell Balsoun n'était-elle, comme
en tout ce voyage, qu'une première constatation d'une localité nouvelle â porter sur les
cartes du Service des Antiquités. Au village même de Hourdi, quelques vases sans
intérêt et toute une collection de petits Osiris en bronze ou d'Isis allaitant Horus, le tout
d'un médiocre travail, furent toutes les antiquités que je vis. Le nom de Hourdi, Qordi,
Kourdi, ne me suggère aucun rapprochement convenable. Le Kouerdis de la Chronique
de Jean de Nikiou1 ne peut convenir, car, si cette ville doit être cherchée sur une des
branches du Nil, c'est plus en amont, je crois, qu'il faut la trouver. Le nom de Balason
ne donne rien non plus. Le Dictionnaire géographique de Brugsch2 indique, pour le
XVe nome, une localité, citée dans le Papyrus du Fayoum, de Lasonti

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mais l'assimilation est des plus hypothétiques, et je donne le nom actuel pour ce qu'il
est, sans chercher davantage.

J'ai parlé tout à l'heure des tells que l'on découvrait du Com Balason. Après avoir

1. Édit. Zotenberg, p. 559. — 2. P. 730.
 
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