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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 27.1905

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Legrain, Georges: Renseignements sur les dernières découvertes faites à Karnak
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12682#0068

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DERNIÈRES DÉCOUVERTES FAITES A KARNAK

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Les blocs qui composaient les monuments d'Aménôthès Ier, des Thoutmôsis et
d'Hatshopsouitou couvraient, cette année, une bande de terrain large d'à peine 10 mè-
tres, orientée presque nord-sud. A l'est, les pierres étaient plus ou moins éparses; à
l'ouest, elles ne dépassaient pas une ligne fictive fort nette, allant nord-sud. Nous avons
dit plus haut que l'absence de martelages d'époque atonienne indiquait que l'enfouisse-
ment des blocs était antérieur à Aménôthès IV. Le 20 décembre 1903, poussant vers
l'est, les ouvriers rencontrèrent une large dalle d'albâtre, haute de 2 mètres, qui, re-
tournée, se trouva être une grande et belle stèle gravée sous Séti Ier. Elle gisait à
18 mètres 20 à l'est du mur du traité des Khétas, et à 25 mètres au sud du mur où se
trouve la porte menant à l'obélisque de Thoutmôsis Ier. Cinquante centimètres déterre,
à peine, la couvraient à l'époque pharaonique. Sa date indiquait qu'elle avait été placée
là bien après les blocs de la XVIIIe dynastie déjà rencontrés. Le sol qu'elle couvrait
n'était pas composé de terre mélangée de gravats et de morceaux de poteries, comme il
arrive presque toujours à Karnak, mais de sable de rivière où luisaient de nombreuses
paillettes de mica. De'la terre limoneuse sans cailloux y était mélangée parfois.

La stèle emportée à grand renfort de bras, la fouille fut reprise; quelques centi-
mètres plus bas apparurent bientôt les statuettes de Khaï, de Siroï et d'Amenemhait.
Quand on lava cette dernière, elle apparut d'un vert intense et le bruit se répandit
aussitôt que nous avions trouvé une statue d'émeraude. Il va sans dire que la Renommée
y ajouta quelques autres en or. M. Maspero l'apprenait le lendemain, h Assouàn, et au
Caire on prédisait déjà un vol.

Cependant la fouille continuait et amenait bientôt au jour une très belle statue
d'époque salte, absolument intacte, celle d'Ahmos, fils de Pekhelchons, des fragments
d'une statue de Toutankhamon dont les jambes étaient couvertes d'un laitier provenant
de la fusion de matières incendiées, un morceau de corniche en granit, des débris d'un
énorme colosse de Ramsès II, des tètes de très grandes statues en granit rose repré-
sentant Ousirtasen II et III de la XII" dynastie. .. La série ne devait s'interrompre que
six mois après, le 16 juin 1904. Elle sera reprise un jour, espérons-le, car la cachette
est loin d'être épuisée : elle n'est même pas encore entièrement délimitée. Le retour
périodique de la crue du Nil et les infiltrations qui en résultent ont envahi nos travaux,
et nous avons dû battre en retraite, malgré tout le désir qui, malgré notre fatigue, nous
poussait à continuer les recherches; mais les eaux d'infiltration furent très hautes cette
année, et, alors qu'à leur étiage, en 1900, elles n'atteignaient que 68 mètres 65 au-dessus
du niveau de la mer, elles montaient cette année à 69 mètres 78, c'est-à-dire que nous
avions à fouiller dans une nappe d'eau malsaine plus haute de 1 mètre 13 qu'elle n'eût
été, voici quatre ans. Les dernières cotes de la crue actuelle nous annoncent, heureu-
sement déjà, que, l'an prochain, les infiltrations seront moins hautes que cette année.
Les premières découvertes furent faites en décembre, alors que le Nil était très haut
encore et que les infiltrations descendaient à peine au-dessous du niveau du temple.
Pareilles recherches avaient déjà été tentées à Karnak depuis neuf ans, et nos gens
supportaient assez bien la fatigue de ce pénible travail.

Une aventure vint nous imposer comme règle ce qui n'était qu'un surmenage pas-
 
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