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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 27.1905

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Nr. 1-2
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Legrain, Georges: Renseignements sur les dernières découvertes faites à Karnak
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https://doi.org/10.11588/diglit.12682#0069

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(il

DERNIÈRES DÉCOUVERTES FAITES A KARNAK

sager. Le bruit qu'avaient fait les récentes découvertes avait éveillé l'attention toujours
prête des marchands d'antiquités. Un de ceux-ci, notable de Louqsor, me promit de
faire voler, dans la maison du Service des Antiquités à Karnak, la statuette d'Amen-
emhaît, dont nous avons mentionné plus haut la belle couleur verte. Six hommes armés,
chaque nuit, montaient la garde auteur de la maison où la statuette attendait son pro-
chain envoi au Musée du Caire, et la promesse pouvait paraître vaine. Le 17 janvier,
au matin, je constatai que, pendant la nuit, un des murs de notre demeure avait été,
sans aucun bruit, percé pendant la nuit, et que deux des statues découvertes dès le
début, celles de Khaï et de Siroï, avaient été volées au lieu et place de celle d'Amen-
emhait, qui, par un heureux hasard, avait été déplacée la veille même du larcin. Les
dépêches, les lettres et les photographies que M. Maspero adressa partout, dès le jour
même, montrèrent aux marchands d'antiquités et à certains acheteurs que de tels faits
n'étaient plus tolérables en Egypte. Saad bey el Arsani, chef du parquet, et Mahmoud
bey Fahmy Koutrizada, mamour markaz de Louqsor, prirent l'affaire à cœur et firent
si bien que, le 1er février, nous retrouvions tous trois, dans une ferme proche de Louqsor,
les deux statues volées. L'enquête montra que les gardiens eux-mêmes étaient cou-
pables, et quelques jours après le juge Ibrahim bey Helmy en condamnait quatre à trois
ans de travaux forcés. Le succès remporté en justice par le Service des Antiquités
était complet,, mais montrait qu'il fallait redoubler de précautions et de garanties pour
continuer nos recherches. La fouille en pleine boue, qui n'était qu'accidentelle, devint
de règle et fut même perfectionnée. De février jusqu'en juin, on ne travailla pas dans la
boue, mais plus bas, au-dessous du niveau des infiltrations qui, sans relâche, envahis-
saient la fouille. Chaque matin, une mare d'eau couvrait la cachette, qu'elle gardait
mieux que les meilleurs gardiens placés tout autour.

L'épuisement se fit d'abord avec des seaux et des caisses à pétrole vides, puis avec
deux chadoufs, puis avec quatre. La fouille s'agrandissant, on essaya des pompes à
incendie trop faibles; enfin, en mai, MM. Guétin et Charvaut nous prêtaient une excel-
lente pompe qui, manœuvrée par douze et même dix-huit hommes, nous permit de
pousser plus loin l'aventure. Malgré tous les engins possibles, le travail était fort
pénible. L'enlèvement de l'eau revenue durant la nuit commençait dès le lever du
soleil et continuait, ensuite, sans relâche jusqu'à midi et parfois, jusqu'à deux heures
après midi. C'est alors que la fouille, abandonnée la veille, était reprise pour continuer
jusqu'au coucher du soleil qui avait lieu alors entre six et sept heures. Les objets dé-
couverts étaient rapportés sous bonne escorte jusqu'à la maison du Service, et les infil-
trations remplissaient la cachette jusqu'au lendemain. Grâce à ces précautions, on peut
penser que les vols ont été minimes, ou tout au moins n'ont pu porter que sur des objets
de petites dimensions, principalement sur des bronzes sans grande valeur scientifique.
Nous en avons rapporté près de huit mille au Musée, et nous avouons que, à de rares
exceptions près, ils ne peuvent rivaliser avec ceux de l'école memphite. Ce mode de
travail, tout utile qu'il fût,-nous créa de sérieuses difficultés. J'ai dit plus haut que la
majeure partie du remblai était composée de sable qui, poussé par les eaux, recomblait
presque aussitôt la fouille qui venait d'être faite. Nos gens, à peine vêtus, enfonçaient
 
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