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NOTES DE PHILOLOGIE COPTE
gr. è^eXuôt), hébr. wbji; Jér., vi, 24 : *.-5-AcoX eÈo'A. W nenau» « nos mains ont défailli »,
cf. Ezéch., vu, 17; xxi, 7. ottwk; Gen., ni, 5 : cen^o-s-wit îrae neTen&&.A « vos yeux s'ou-
vriront», hébr. D5,;,n inpa:'! ; s5en ^-otmiot mpo ïiTe mepc^ei bvwit « en ce moment, la
porte du temple s'ouvrit»1, cf. Gen., vu, 11; Is., xxiv, 18; Matth., m, 16.
eireuj-e-opTep « i]s trembleront », Deut., n, 25, hébr. uni, cf. Matth., n, 3; xxiv, 6.
îmoTs-KiAji «ils ne remueront pas», Jér., x, 4. Et pour les autres verbes : a.qs'ici îx^e
neqgHT «son cœur s'exalta», Jér., xxxi, 29; oto;> e.q-oioo-5-^- hx.e irumiooi*- «et l'eau se
rassembla», Gen., i, 9; otoç> ^trou-ion^ eko\ îtxe niujovie « et la partie aride apparut»,
ibid. Il est inutile de multiplier les citations. Sans cloute, clans beaucoup de cas, ce
second sens des verbes transitifs se rapproche du passif et peut être rendu par une
forme passive même en français. Mais la nuance reste toujours, et, dans aucun de ces
cas, l'action n'est présentée comme reçue dans un sujet et accomplie par un autre.
2° Le vrai passif se traduit par la troisième personne du pluriel actif, comme
l'établissent fort bien les grammaires. C'est la seule tournure possible lorsqu'on veut
indiquer le sujet réel; celui-ci est introduit par la locution prépositive eAo'A grreit, par
exemple, 0YK.0.U3 e-s-Kum epoq efeo'A giTen n-e-Ho-y «un roseau agité par le vent», Matth.,
xi, 7; ^-yois-cjpn ïuvsfipiH'A ni^v^e'Aoc eWAgiTeit « l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu »,
Luc, i, 26. Le verbe o-rwpn « envoyer », ne pouvant admettre le sens réfléchi, n'est em-
ployé que dans le sens actif.
Cette double signification des verbes a été parfaitement saisie et exprimée par un
des premiers grammairiens coptes, Amba Joannes de Samannoud. Il dit clans son petit
abrégé de la grammaire, Kirciier, p. 10 :
i-qptoKg. dUy$^ojj.c j, j j, JpU -\=-lj!l ^Jl ù' j= (JJo ^ jLsVl (i J^IW j, i
« Il y a en copte des verbes qui indiquent que le même sujet agit sur lui-même et
sur un autre, p. ex. ô.qpwK£ il a brûlé signifie il s'est brûlé lui-même ou bien il a brûlé
autrui; ù-twjuic ils ont enfoncé signifie ils se sont enfoncés eux-mêmes ou bien ils ont
enfoncé autrui; *.ctot1io elle a purifié signifie elle s'est purifiée elle-même ou bien elle
a purifié autrui. »
Un autre grammairien copte, Ibn Kateb Kaisar, a également indiqué la seule ma-
nière de traduire le passif, Kirciier, p. 25 :
JUJ j JJ^JJ j ^111 j> s JUjfcJJ o^Ul (.UV l il j *Ui iS4-II J*^1 Ul i
eirccoTejUL epoq2 lc-a_> eTexiOT^ epoq
_ 'cr-
1. Mémoires présentes par dicers sacants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1" série, VIII,
1" partie. — À propos d'une inscription copte, par Eug. RjBVILLOUT, p. 424.
2. Daus KnicHiiR il y a eqcco'reAX epoq, mais il est évident, d'après le contexte, qu'il faut le pluriel.
NOTES DE PHILOLOGIE COPTE
gr. è^eXuôt), hébr. wbji; Jér., vi, 24 : *.-5-AcoX eÈo'A. W nenau» « nos mains ont défailli »,
cf. Ezéch., vu, 17; xxi, 7. ottwk; Gen., ni, 5 : cen^o-s-wit îrae neTen&&.A « vos yeux s'ou-
vriront», hébr. D5,;,n inpa:'! ; s5en ^-otmiot mpo ïiTe mepc^ei bvwit « en ce moment, la
porte du temple s'ouvrit»1, cf. Gen., vu, 11; Is., xxiv, 18; Matth., m, 16.
eireuj-e-opTep « i]s trembleront », Deut., n, 25, hébr. uni, cf. Matth., n, 3; xxiv, 6.
îmoTs-KiAji «ils ne remueront pas», Jér., x, 4. Et pour les autres verbes : a.qs'ici îx^e
neqgHT «son cœur s'exalta», Jér., xxxi, 29; oto;> e.q-oioo-5-^- hx.e irumiooi*- «et l'eau se
rassembla», Gen., i, 9; otoç> ^trou-ion^ eko\ îtxe niujovie « et la partie aride apparut»,
ibid. Il est inutile de multiplier les citations. Sans cloute, clans beaucoup de cas, ce
second sens des verbes transitifs se rapproche du passif et peut être rendu par une
forme passive même en français. Mais la nuance reste toujours, et, dans aucun de ces
cas, l'action n'est présentée comme reçue dans un sujet et accomplie par un autre.
2° Le vrai passif se traduit par la troisième personne du pluriel actif, comme
l'établissent fort bien les grammaires. C'est la seule tournure possible lorsqu'on veut
indiquer le sujet réel; celui-ci est introduit par la locution prépositive eAo'A grreit, par
exemple, 0YK.0.U3 e-s-Kum epoq efeo'A giTen n-e-Ho-y «un roseau agité par le vent», Matth.,
xi, 7; ^-yois-cjpn ïuvsfipiH'A ni^v^e'Aoc eWAgiTeit « l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu »,
Luc, i, 26. Le verbe o-rwpn « envoyer », ne pouvant admettre le sens réfléchi, n'est em-
ployé que dans le sens actif.
Cette double signification des verbes a été parfaitement saisie et exprimée par un
des premiers grammairiens coptes, Amba Joannes de Samannoud. Il dit clans son petit
abrégé de la grammaire, Kirciier, p. 10 :
i-qptoKg. dUy$^ojj.c j, j j, JpU -\=-lj!l ^Jl ù' j= (JJo ^ jLsVl (i J^IW j, i
« Il y a en copte des verbes qui indiquent que le même sujet agit sur lui-même et
sur un autre, p. ex. ô.qpwK£ il a brûlé signifie il s'est brûlé lui-même ou bien il a brûlé
autrui; ù-twjuic ils ont enfoncé signifie ils se sont enfoncés eux-mêmes ou bien ils ont
enfoncé autrui; *.ctot1io elle a purifié signifie elle s'est purifiée elle-même ou bien elle
a purifié autrui. »
Un autre grammairien copte, Ibn Kateb Kaisar, a également indiqué la seule ma-
nière de traduire le passif, Kirciier, p. 25 :
JUJ j JJ^JJ j ^111 j> s JUjfcJJ o^Ul (.UV l il j *Ui iS4-II J*^1 Ul i
eirccoTejUL epoq2 lc-a_> eTexiOT^ epoq
_ 'cr-
1. Mémoires présentes par dicers sacants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1" série, VIII,
1" partie. — À propos d'une inscription copte, par Eug. RjBVILLOUT, p. 424.
2. Daus KnicHiiR il y a eqcco'reAX epoq, mais il est évident, d'après le contexte, qu'il faut le pluriel.