NOTES DE PHILOLOGIE COPTE
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«casseroles»; evouj'x. nKepAii ne signifie pas «remplies de cendre», mais «couvertes,
enduites de suie»; il faut cependant reconnaître qu'il a saisi le sens de ujico, sens qui,
d'ailleurs, est confirmé par le mot x"S*p* du texte grec1.
Cette expression se trouve, à ma connaissance, en deux endroits, dans Y Histoire
du patriarche copte Isaac, par Amélineau, p. 58, et dans la Vie de l'abbé Daniel, par
I. GuiDP. Voici le premier passage : otoo £ert neqegoov a-TS-alcov^ Ajuriuje *en ps.110^ e-»fie
•se xj.noTuj^eii'xojUL iiep cÇa.! liste ui^p^ienicKonoc eT^^'xcoq e^fie rieiisiè.Tsj ju-neiiii^'v^ (( et
pendant les jours de son (patriarcat) on réunit un concile (?) à Alexandrie, ce que n'a-
vaient pu faire les archevêques ses prédécesseurs à cause des ennemis de notre foi. »
Au lieu de : « on réunit un concile », qui est une impossibilité, je traduis : « on sonna
les cloches», en entendant par «cloche» non pas notre instrument moderne, mais
l'instrument qui jadis en tenait lieu, quelle que fût sa forme. Nous sommes mis sur la
:voie par le second texte emprunté à l'histoire de Marc le Fou. L'abbé Daniel, ayant
appris la mort de ce moine déguisé, envoie son disciple au monastère de l'Enaton, à
Alexandrie, en lui disant : •u.i.po"y-&wo-v^ juniuje otoj «iiiotI o*.pon enujwi imemo^ THpo-s-,
texte grec : xpotWre -.0 xpowrfia, -/.a! Tjvi;a-c toù; TOrcâpac (ibid., p. 61). Le copte signifie
donc : « qu'on sonne la cloche et réunis vers nous tous nos Pères ». Il n'y a aucune
hésitation possible, c'est d'ailleurs le sens le plus naturel.
Dans YAuctarium du Dictionnaire de Peyron, on lit : ujettocoo-5-^-3, m B. tintinna-
bulum; c scala. K. Le même mot se rencontre dans l'éloge de l'évêque de Keft* : ^pe$>
e sih c iwigeiijHouu epcooir iiTCKe^oo-y^ jmniiyeH-»ioo-5"^ k^tô. otkot ■xe^ikC epe hichhot epnoir-
ujeAAuji Kô.Tôw oiritoT. Amélineau traduit : « Observe ce que je t'ai ordonné, réunis les
congrégations à l'heure (prescrite), afin que les frères adorent au moment (voulu). » On
ne voit pas comment ujeu-»t,,OTi"i quel que soit le préfixe ujeii, pourrait signifier «con-
grégation ». Ne vaut-il pas mieux lui attribuer le sens de la scala « tintinnabulum » en
lisant me-îi-^woT'V? On rendrait bien le texte par le latin : « puisa tintinnabulum se-
cundum tempus ut fratres servitium suum secundum tempus exequantur ». Quel était
ce « tintinnabulum », ancêtre de notre cloche? L'expression «woi^ ju.muje, prise au pied
de la lettre, signifie «réunir le bois». S'agit-il de deux planches qu'on frappait l'une
contre l'autre? C'est une question qui appartient à l'archéologie, non à la philologie.
Ce mot est donné, dans le lexique de Peyron, pour le seul dialecte sa'idique. 11 se
trouve aussi dans les textes bohairiques sous trois formes différentes : 2e pers. masc.
sing. julior, plur. 2. «.luvren, 3. axiwot. C'est un optatif exprimant le salut d'un ami à
son ami qu'il rencontre, un souhait de bonheur, de bonne santé, de prospérité. Saint
1. Mionu, Patrologia Gracra, 65, 257.
2. Reçue de l'Orient Chrétien, 1900, t. V, p. 538.
S. Aurt. ujcu-^loo-y^i, c'e*l une des nombreuses fautes qui malheureusement se sont glissées daus ce
supplément.
4. Mémoires de l'Institut c'/y/itien, t. Il, p. 417.
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«casseroles»; evouj'x. nKepAii ne signifie pas «remplies de cendre», mais «couvertes,
enduites de suie»; il faut cependant reconnaître qu'il a saisi le sens de ujico, sens qui,
d'ailleurs, est confirmé par le mot x"S*p* du texte grec1.
Cette expression se trouve, à ma connaissance, en deux endroits, dans Y Histoire
du patriarche copte Isaac, par Amélineau, p. 58, et dans la Vie de l'abbé Daniel, par
I. GuiDP. Voici le premier passage : otoo £ert neqegoov a-TS-alcov^ Ajuriuje *en ps.110^ e-»fie
•se xj.noTuj^eii'xojUL iiep cÇa.! liste ui^p^ienicKonoc eT^^'xcoq e^fie rieiisiè.Tsj ju-neiiii^'v^ (( et
pendant les jours de son (patriarcat) on réunit un concile (?) à Alexandrie, ce que n'a-
vaient pu faire les archevêques ses prédécesseurs à cause des ennemis de notre foi. »
Au lieu de : « on réunit un concile », qui est une impossibilité, je traduis : « on sonna
les cloches», en entendant par «cloche» non pas notre instrument moderne, mais
l'instrument qui jadis en tenait lieu, quelle que fût sa forme. Nous sommes mis sur la
:voie par le second texte emprunté à l'histoire de Marc le Fou. L'abbé Daniel, ayant
appris la mort de ce moine déguisé, envoie son disciple au monastère de l'Enaton, à
Alexandrie, en lui disant : •u.i.po"y-&wo-v^ juniuje otoj «iiiotI o*.pon enujwi imemo^ THpo-s-,
texte grec : xpotWre -.0 xpowrfia, -/.a! Tjvi;a-c toù; TOrcâpac (ibid., p. 61). Le copte signifie
donc : « qu'on sonne la cloche et réunis vers nous tous nos Pères ». Il n'y a aucune
hésitation possible, c'est d'ailleurs le sens le plus naturel.
Dans YAuctarium du Dictionnaire de Peyron, on lit : ujettocoo-5-^-3, m B. tintinna-
bulum; c scala. K. Le même mot se rencontre dans l'éloge de l'évêque de Keft* : ^pe$>
e sih c iwigeiijHouu epcooir iiTCKe^oo-y^ jmniiyeH-»ioo-5"^ k^tô. otkot ■xe^ikC epe hichhot epnoir-
ujeAAuji Kô.Tôw oiritoT. Amélineau traduit : « Observe ce que je t'ai ordonné, réunis les
congrégations à l'heure (prescrite), afin que les frères adorent au moment (voulu). » On
ne voit pas comment ujeu-»t,,OTi"i quel que soit le préfixe ujeii, pourrait signifier «con-
grégation ». Ne vaut-il pas mieux lui attribuer le sens de la scala « tintinnabulum » en
lisant me-îi-^woT'V? On rendrait bien le texte par le latin : « puisa tintinnabulum se-
cundum tempus ut fratres servitium suum secundum tempus exequantur ». Quel était
ce « tintinnabulum », ancêtre de notre cloche? L'expression «woi^ ju.muje, prise au pied
de la lettre, signifie «réunir le bois». S'agit-il de deux planches qu'on frappait l'une
contre l'autre? C'est une question qui appartient à l'archéologie, non à la philologie.
Ce mot est donné, dans le lexique de Peyron, pour le seul dialecte sa'idique. 11 se
trouve aussi dans les textes bohairiques sous trois formes différentes : 2e pers. masc.
sing. julior, plur. 2. «.luvren, 3. axiwot. C'est un optatif exprimant le salut d'un ami à
son ami qu'il rencontre, un souhait de bonheur, de bonne santé, de prospérité. Saint
1. Mionu, Patrologia Gracra, 65, 257.
2. Reçue de l'Orient Chrétien, 1900, t. V, p. 538.
S. Aurt. ujcu-^loo-y^i, c'e*l une des nombreuses fautes qui malheureusement se sont glissées daus ce
supplément.
4. Mémoires de l'Institut c'/y/itien, t. Il, p. 417.